Je regrette qu’il soit le père de mon enfant : témoignage de Mélissa

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Devenir maman est une des plus belles choses au monde. C’est normalement un acte d’amour et un bonheur à partager avec le papa. A partir du couple conjugal, un couple parental naît. Si c’est une source de joie la plupart du temps, il arrive de déchanter. On ne compte plus les couples qui se séparent, des parents qui deviennent père ou mère célibataire et donc famille monoparentale. S’il y a de bonnes raisons de rompre, c’est dur de l’admettre et de faire le deuil d’une histoire d’amour qu’on espérait voir durer. Encore plus quand on a des enfants. Mais il y a des circonstances qui l’exigent, quand le vrai visage de l’autre apparaît. C’est le cas de Mélissa, qui réalise que le père de son enfant n’est pas l’homme qu’elle pensait connaître. Je regrette qu’il soit le père de mon enfant, voici son témoignage, après des années de stress, d’angoisses et de combat pour le bonheur de son enfant.

Je regrette qu’il soit le père de mon enfant : témoignage de Mélissa

Jamais je n’aurais cru en arriver à dire ça un jour. En arriver là d’ailleurs. J’ai longtemps eu peur, eu honte aussi sans parler de la culpabilité. Mais j’ai compris que cela ne menait à rien et que je devais avancer pour mon enfant, pour moi.

L’important a été de comprendre que ce n’est pas de ma faute, que je n’aurais rien pu changer à cette conclusion inexorable.

Voilà maintenant 4 ans que je suis séparée, à peine un an que je souffle enfin, que je respire mieux. Pendant 3 ans, mon ex, le père de mon enfant m’a fait vivre un enfer.

Pas pour me récupérer, pas pour changer le mode de garde, non juste pour me pourrir la vie. Il a été tellement loin, tellement de fois que j’en suis venue à me demander comment j’avais fait.

Oui comment ai-je fait pour tomber amoureuse de lui ? Pour vivre avec lui, lui faire confiance, faire un bébé, l’aimer ?

Je suis tombée amoureuse d’un homme qui n’existe pas. Cet homme, c’st un mensonge ambulant. Et j’ai mis du temps à le voir, à comprendre, et à réussir à partir. 4 ans.

Il est le mal incarné et je ne comprends pas pourquoi. Quel plaisir retire-t-il à me harceler, me menacer, me faire du chantage affectif, me faire peur par rapport à notre enfant ?

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Le plaisir de la manipulation, de la perversion narcissique, de la domination ? Sûrement.

Pendant notre histoire et depuis notre séparation, il a fait tellement d’erreurs. Si je l’ai supporté en tant que femme trop longtemps, la maman que je suis devenue a refusé de mettre son enfant en danger.

Avoir peur de son conjoint, se sentir sans arrêt rabaissée, savoir qu’il ment, qu’il n’assume pas son rôle, ce n’était plus possible mais je tenais, pour mon bébé. Je sais qu’il est tombé dans l’infidélité virtuelle et sûrement dans une forme de double vie, à la fin. Mais je restais, bloquée, comme en état de choc, dans un déni de la réalité.

Par contre, l’électrochoc a été son absence d’implication dans son rôle de père. Son désintérêt, ses critiques incessantes, ses manquements. J’en suis venue à avoir peur.

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Et c’est pour ça que je regrette qu’il soit le père de mon enfant.

Je suis partie et je n’ai jamais regretté mon départ. Enfin, je n’avais plus peur au quotidien. Mais c’est un autre stress qui m’attendait.

Les messages menaçants, la mesquinerie, les tentatives pour ne pas me rendre mes affaires, pour me prendre de l’argent. Mais aussi les fois où il ne venait pas chercher notre enfant ou au contraire où il faisait exprès de le ramener en retard pour que je m’inquiète.

Il se délectait de tout ça, jouant au papa modèle devant sa famille et ses amis, me faisant passer pour la pire des mères.

Pendant plus d’un an, j’ai subi, encaissé, stressé, angoissé. Je ne dormais plus, j’avais peur tout le temps car je savais que chaque semaine, il me ferait vivre l’enfer.

J’étais en alerte tout le temps, dans une anxiété permanente et je suis tombée dans un épuisement émotionnel intense et la dépression me guettait. J’ai tenu pour mon enfant, et parce que je ne voulais pas qu’il gagne.

Grâce à ma mère, ma meilleure amie et une thérapie, j’ai compris. Que j’étais une victime, qu’il était coupable. Et que si je ne réagissais pas, il me pourrirait la vie aussi longtemps que ça l’amuserait. Après plus d’une année à tenter de trouver un mode de garde, à essayer de lui faire confiance pour notre enfant, j’ai compris que c’était peine perdue. Et pire, que je mettais mon enfant en danger.

J’ai pris un avocat, vu qu’il a refusé une médiation au tribunal et une requête conjointe, et j’ai donc déposé une requête auprès du juge aux affaires familiales.

Mon avocat a très vite compris à qui il avait affaire et on a monté un dossier solide. Lui, à l’inverse n’a pas pris d’avocat et a envoyé au juge un torchon diffamatoire à mon sujet. Pas de preuves, pas d’attestations, mais des lignes et des lignes pour dire à quel point j’étais une mauvaise mère.

Il est arrivé le jour J comme si nous allions combattre sur un ring de boxe. Il a vite compris qu’un tribunal, ce n’est pas un jeu. C’est très sérieux, factuel. Il en a pris pour son grade devant son refus de médiation, le juge lui a demandé des justificatifs et des explications qu’il a bien été incapable de fournir.

J’étais une mauvaise mère ? Oui. Demandait-il la garde ? Non. Alors où était la logique, s’il était un père investi et moi si horrible, de me laisser notre enfant ? Silence complet, son stratagème ne fonctionnait pas, son mode opératoire de menteur professionnel ne tenait pas la route dans un tribunal.

Devant le discours de mon avocat et les preuves accablantes de ses manquements, il s’est dégonflé comme un soufflet.

Je crois que c’est là que j’ai compris que je ne devais plus avoir peur de lui. Et cela m’a fait dire que je regrette qu’il soit le père de mon enfant.

Le délibéré rendu, il y avait donc des règles à suivre et des recours. J’étais protégée, même si dans les faits, cela n’était pas si simple.

Il a continué à essayer de me polluer, en ne payant pas la pension alimentaire, en ne prenant pas notre enfant sans prévenir ou alors une heure avant. Par tous les moyens, il a tenté de garder son emprise, par vice, par perversion. Il a fini par se calmer il y a un an environ, car il a refait sa vie. Et parce qu’après un énième manquement par rapport à son droit de visite et d’hébergement, j’ai pris conseil auprès de mon avocat et je l’ai menacé de porter plainte vu le contenu de ses SMS. Et de retourner au tribunal.

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Si je regrette qu’il soit le père de mon enfant, je ne regrette évidemment pas d’avoir eu mon bébé.

Jamais je ne regretterai sa venue au monde. Je suis juste triste de ne pas pouvoir lui offrir un meilleur père, de devoir lui cacher des choses pour le protéger.

Il est encore trop petit pour entendre toute la vérité sur son père et si ça me démange parfois, je sais que je ne peux pas faire autrement. Mais il grandit et il commence à comprendre des choses, à poser des questions.

Son père qui n’appelle pas, son père qui ne le prend pas comme convenu, son père qui préfère s’occuper des enfants de sa compagne… Cela fait beaucoup à encaisser pour un enfant. Alors j’essaie de le rassurer, de le protéger, de l’aimer pour deux, même si je sais que c’est impossible.

Devoir mentir à son enfant pour le protéger, c’est, je crois, le plus difficile et la principale raison qui me fait regretter qu’il ait un tel père.

Chaque enfant devrait avoir des parents bienveillants, qui se séparent convenablement et qui aiment leur enfant indépendamment des causes de la rupture. Mais je sais que c’est utopiste de penser ainsi.

Je n’ai pas l’esprit de vengeance mais dans son cas, j’espère qu’il paiera un jour pour le mal qu’il a fait et fait encore. Pas à moi, mais à notre enfant. Je crois au karma, et je me dis que la roue tourne. Un jour, il devra assumer toutes les conséquences de sa malveillance. 

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6 réflexions au sujet de “Je regrette qu’il soit le père de mon enfant : témoignage de Mélissa”

  1. Il n’ y a aucun regret a avoir!
    Je le dis pour avoir vécu une situation semblable, pas un pervers: Un égocentrique!
    C’est pourtant lui que j’ai choisi pour être le géniteur de mon enfant, il n’en sera jamais le père! Heureusement, elle le comprend.
    Je donne de l’amour à mon enfant, sans mensonge. La vie se charge du reste.
    Meeci pour ce témoignage!

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  2. Bonjour
    Merci pour votre article il reflète ce que je vis actuellement avec le père de mes deux garçons de 3 et 5 ans… 😔
    J’ai beaucoup de peine pour eux d’avoir choisi un homme qui finalement ne s’occupe pas du tout d’eux depuis la rupture, en me faisant passer pour responsable car j’ai pris la décision de le quitter.
    J’ai choisi un appartement à 5km de chez leur papa pour qu’il puisse s’occuper d’eux au aximum… Mais il passe deux semaines sans même répondre à leurs appels et fini par s’occuper d’eux un petite après midi de temps en temps après des échanges complexes. Jamais je n’aurais imaginé ça 🙄
    Merci d’avoir dit tout huat ce que je ressens tout bas. 💔

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  3. Bonjour, j’ai l’impression que vous avez mis par écrit mes propres pensées ! Sauf que moi ça fait 10 ans que je l’ai quitté et qu’il cherche encore à contrôler nos vies, mes deux enfants et moi, il continue de nous surveiller chaque jour…quand cela va-t-il finir enfin ????

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  4. Article qui ressemble vraiment à ce que je vis au quotidien depuis deux ans de séparation. Lunch avec repas pourris, mensonges aux enfants, menaces d obéir, les obliger à voir plus leur blonde s ils sont moins collaborateurs avec elle,…. Avec la peur de perdre des sous et devoir enfin payer pour vrai pour ses enfants, il refuse de conserver une garde 60-40 en réalité et veut faire apparaître 50-50 sur papier pour ne pas perdre les avantages financiers qu il reçoit de moi Les enfants sont bien avec plus de contact avec moi mais il ne le réalise pas. J espère tant qu ils les écoutera pour l avenir.

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  5. thanks for the story..
    but I hope that there will never be a grudge against the man, because having children outside of marriage is also a mistake from us as women, and of course you know that if you do that what will happen. So it’s better to improve ourselves and rise up for our children, if the man doesn’t care. Don’t think about it it just makes it more difficult for us.

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