Je mène une double vie : témoignage de Carole

Comment retrouver la complicité des débuts dans son couple ?

Avec le temps, la relation de couple change. On s'éloigne, on communique moins, on s'engueule. Pourtant on s'aime toujours... Alors comment remettre son couple sur les bons rails et retrouver la complicité et les rires qui nous ont fait tomber amoureux ?

Il y a des témoignages qui sont plus difficiles à livrer que d’autres par peur d’être jugée. C’est le cas de Carole qui m’a confié son histoire. Une histoire qui peut sembler banale mais il n’en est rien. Quand il s’agit d’amour, de mariage, de famille, de sentiments tout simplement, ce n’est jamais anodin. Carole mène une double vie depuis un an et elle sait que ce choix n’est pas le bon pour elle, pour sa famille, pour l’homme qu’elle aime. Pour personne. Elle a accepté de nous confier ses pensées intimes et ses émotions. Par ce témoignage, elle nous explique comment et pourquoi elle en est arrivée là et ce qu’elle compte faire. Je mène une double vie, voici le témoignage de Carole, livré sans tabou.

Je mène une double vie : témoignage de Carole

Les choses ont commencé doucement car ça allait mal avec mon mari. Rien de plus banal me direz-vous, je le sais bien… On pense que ça n’arrive qu’aux autres, c’est une erreur.

Il suffit d’une rencontre, d’un regard, d’une complicité alors que votre couple bat de l’aile pour que tout bascule. Vos certitudes, vos valeurs aussi, votre conscience. Tout à coup, c’est comme si vous mettiez sous verrou tout ça pour ne plus entendre votre petite voix intérieure qui vous dit « attention, tu vas faire une bêtise » !

Au début c’était juste une forme d’infidélité émotionnelle. Des messages, des confidences échangées. Pour me sentir encore vivante, me sentir importante, me sentir exister. Par cette infidélité virtuelle, je croyais trouver un second souffle, me retrouver en tant que femme. Redonner un sens à ma vie.

Mais je suis très vite tombée dans un engrenage infernal. J’ai été lâche je le sais, en laissant mes peurs décider à ma place, je n’ai rien assumé. Et je suis alors tombée doucement mais sûrement dans les affres d’une double vie.

Incapable de quitter mon mari, incapable de renoncer à mon amant.

Lâche et égoïste, mais je ne voulais pas l’admettre. Je me disais que c’était passager. Ou à d’autres moments, que j’avais besoin de temps, d’encore un peu de temps pour prendre une décision.

La vérité c’est que je crevais de trouille. A l’idée de foutre en l’air ma famille. Je refusais d’endosser le rôle de la méchante. Celle qui trompe son mari, qui demande le divorce, qui brise une famille. C’était au-dessus de mes forces, je ne voulais pas de cette responsabilité. Alors je me suis terrée dans ma double vie, enfermée dans mes mensonges. J’ai cloisonné ma vie là-bas et ma vie ici, et depuis j’ai l’impression d’être toujours sur le fil, de ne plus être une seule personne mais deux. Et plus le temps passe, moins j’aime cet être double que je suis devenue.

Je sais que cela ne pourra pas durer éternellement et que cette double vie que je mène va finir par me péter au visage. Avant de faire de gros dégâts, il va falloir que j’assume.

Comment peut-on autant laisser la peur décider pour soi ? Est-ce que je suis dépourvue de conscience, de sens moral ?

Mes enfants sont-ils une bonne excuse ou un prétexte minable pour ne rien affronter ? La peur de leur faire du mal, de les perdre, de voir dans leurs yeux toute la peine que je risque de leur faire, de leur infliger, c’est au-dessus de mes forces. Je les aime plus que tout. Et pourtant je me suis laissée glisser dans ce mensonge. Ce mensonge qui est devenu ma vie depuis des mois maintenant.

Je n’ai pas su prendre mes responsabilités à temps alors maintenant je me dis que c’est trop tard. Mais je sais bien que c’est faux.

Cette double vie aujourd’hui se joue entre mon rôle de mère et mon statut de femme. Je ne suis plus une femme épanouie et heureuse avec mon mari mais je tiens à mon rôle de mère de famille. Je ne suis pas une maman heureuse loin de mes enfants avec mon amant, mais je suis une femme en renaissance.

Alors comment faire pour réunir la femme et la mère ? En quittant mon mari, en divorçant, comme des millions de femmes avant moi. Pourquoi suis-je incapable de m’y résoudre ?

Par blemmophobie, cette peur du regard des autres ? La peur d’être jugée ? Sûrement mais pas seulement.

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J’ai surtout la peur de briser ma famille, de perdre mes enfants.

Celle d’avoir des regrets ? Aussi… Quand on s’unit avec un homme pour le meilleur et pour le pire, il n’est pas normal de partir quand le pire arrive… Mais rester dans ces conditions, à quoi bon ?

C’est un véritable tsunami émotionnel qui se joue en moi. Je suis prisonnière de mes propres choix, de mes sentiments, de mes envies.

La lâcheté qui m’accompagne attend sûrement que mon mari prenne la décision. C’est mal, mais c’est vrai. On ne partage plus rien, on ne se comprend plus, on est malheureux ensemble. Notre mariage est devenu une succession de jours monotones, d’habitudes usées, de simulacre de foyer pour nos enfants.

Quand je suis dans mon autre vie, ma double vie, je fais taire mes questions, ma raison et je ne suis plus que Carole, la femme, qui oublie tout le reste et espère se construire une nouvelle vie.

Je sais que certaines personnes parviennent à mener une double vie pendant des années sans souhaiter mettre fin à l’une d’elles.

Est-il donc possible d’aimer deux personnes à la fois ?

Dans mon cas, je sais que ce qui me relie à mon mari ne peut plus s’appeler de l’amour. Je parlerai plutôt d’affection, du respect de notre engagement, d’habitudes. Mais à continuer ainsi, je prends le risque d’abîmer le peu de positif encore vivant entre nous.

Et cet homme que j’ai rencontré il y a un an maintenant, lui aussi mérite mieux que ça. Si je continue ainsi, je risque de le perdre.

Au final, je risque de tout perdre, mes enfants, lui, et mes valeurs, même si elles ont été abîmées depuis un an.

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On se dit que ce genre de choses n’arrive qu’aux autres, on les juge même. C’est si facile… Mais quand on se retrouve en plein dedans, c’est une autre histoire.

Je suis pleine de culpabilité et de honte mêlées. Et je refuse de rester ainsi car j’en viens à détester celle que je suis devenue. Comment pourrai-je être une femme à nouveau heureuse si je ne suis pas en accord avec mes valeurs ?

Pour mes enfants, par respect par mon mari, par amour pour l’homme que j’aime désormais et afin de retrouver ma conscience, je dois mettre fin à ma double vie.

L’écrire en livrant ce témoignage m’a permis de ne plus me voiler la face. Je n’ai plus le droit de continuer ainsi, de mentir, de faire semblant. « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse », c’était un mode de vie pour moi et pourtant je ne l’ai pas respecté. Quelle femme et quelle mère je suis en vivant ainsi dans le mensonge ?

Il est sûrement trop tard pour espérer que les choses se passent parfaitement bien, trop tard pour mériter le pardon. Mais il n’est pas trop tard pour assumer enfin mes erreurs, mes choix et mes décisions. Alors je vais taire mes peurs, tué ma lâcheté et me donner les moyens et le droit de, non pas mener une double vie, mais vivre à présent ma nouvelle vie, sans mentir plus longtemps.

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