Avant j’avais des principes maintenant j’ai des enfants

Vous connaissez cette phrase qu’on prononce sur le ton de la plaisanterie mais qui résonne parfois comme une justification ou un mea culpa ? Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants. Vous voyez de quoi on parle ? Avant de devenir parent, on a toutes et tous des idéaux, des grands principes. « Mon enfant ne fera pas ci, je ne le laisserai pas faire ça… ». Là encore, il y a un monde entre la théorie et la pratique. Renoncer à vos principes, cela fait-il de vous une mauvaise mère ou un mauvais père ? Non, juste un parent qui a compris qu’un enfant, ce n’est pas robot et que vous ne pouvez pas vous en occuper comme d’un dossier au bureau. Il y a juste votre propre équilibre à trouver dans votre nouvelle vie de parent.

Il n’existe pas de parents parfaits !

En matière d’éducation, il y a des règles, des valeurs, des principes à respecter. On ne le nie pas, c’est important. Un enfant doit être élevé avec des bases solides, des repères. Savoir ce que sont le respect et l’obéissance pour son bien et pour celui de la famille. Mais on ne conjugue pas sa vie de parent à l’impératif non plus !

« Fais ci, ne fais pas ça, non tu ne peux pas, range ta chambre, va te coucher ! »

Si ce sont des phrases qu’on prononce tous en tant que parents, elles ne doivent pas définir entièrement la relation parent-enfant.

S’il est important de savoir dire non à ses enfants, pour leur bien et pour le nôtre aussi, on sait que dans les faits, ça déborde, ça négocie, ça cède.

D’ailleurs, à ce propos, vous avez remarqué ? C’est fou le nombre de personnes sans enfant qui sont de meilleurs parents que vous ! Qui y vont de leur petit conseil, qui ont un avis sur tout, qui ont, pour le coup, de grands principes ! Est-ce qu’on est tous comme ça avant d’avoir des enfants ? A penser tout savoir ? A critiquer les parents ou à penser « avec moi, ça ne se passerait pas comme ça, mes enfants, jamais ils ne se permettraient ça ! »

Il faut bien l’avouer, on l’a toutes et tous pensé à un moment donné. Sans le dire forcément, mais on n’en pensait pas moins… Et puis, les choses ont changé, on s’est mis à voir les choses autrement depuis… qu’on a des enfants !

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Et c’est là qu’on se dit, avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants !

J’avais dit que jamais je ne cèderai là-dessus, que ça, c’était hors de question, et en fait, je ne m’y tiens pas. Vous sentez-vous plein(e) de honte, de culpabilité, de regrets ? Il ne faut pas, tous les parents lâchent du lest à un moment en matière d’éducation !

Il est vrai qu’avant d’être maman ou papa, on ne peut pas savoir comment cela va se passer et surtout comment on va gérer ce nouveau rôle de parent. On s’imagine plein de choses mais dans la réalité, cela se passe rarement comme prévu. C’est l’inconnu, on a beau se sentir prêt(e), on le sait, le métier de parent ne s’apprend pas. Il y a ce que l’on veut et ce que l’on peut faire. Il y a ce que l’on croit et puis il y a la réalité, la vraie. Cela s’appelle la vie. 

La maman que vous vouliez devenir via les #mumlife sur Instagram n’est pas exactement celle que vous êtes dans la réalité ? C’est normal !

L’important, c’est que la maman que vous êtes vraiment aujourd’hui se moque de la future mère parfaite que vous vouliez devenir avant d’avoir des enfants. Idem pour les papas ! Ce n’est qu’en ayant des enfants qu’on devient des parents ! Les grandes leçons et les grands principes avant ne servent à rien si ce n’est à vous mettre la pression !

Vous voulez des exemples ? Il y a fort à parier que nous sommes nombreux à nous reconnaître dans les situations suivantes…

Quelques exemples pour illustrer « avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants « 

Et si on parlait d’hygiène ?

Avant d’être maman ou papa, je m’imaginais sortir, en mode petite famille parfaite, tous les trois au top, bien habillés, limite assortis. Mon bébé dans sa poussette puis en grandissant, jouant sans se salir au parc.

Sauf que… Un bébé, ça bave, ça régurgite, ça en met partout. Biberon, compote, petit pot… Donc forcément à un moment la jolie tenue est tâchée ou est cachée par cette invention merveilleuse quoique peu esthétique : le bavoir.

Quand bébé marche, qu’il grandit, c’est super de jouer dehors. Au début, c’est l’expédition, on ne veut rien oublier. Mais là encore, à moins de l’empêcher de jouer avec le sable, l’herbe, les pâquerettes, de faire de la balançoire ou du toboggan, de goûter, il va tomber, se salir, s’en mettre partout.

Changer de vêtement à la moindre petite tâche ? L’obliger à manger un gâteau en restant assis sans bouger ? Mouais, on le fait une fois, deux, trois. Après ? S’il faut le changer à la moindre petite tâche, on ne s’en sort pas des lessives ! L’empêcher de jouer ? Par définition un enfant ça bouge et ça joue, sinon ce n’est pas un enfant ou on ne l’emmène pas dans le jardin ou au parc !

Quelle maman n’a jamais nettoyé la trace de chocolat du visage de son enfant avec les doigts mouillés de sa propre salive ? Quel parent n’a jamais utilisé de lingette en sortie ou en voyage parce que c’est quand même bien pratique ?

Et d’alimentation ?

En parlant de ça, combien de parents font de grands discours alors que la maman est encore enceinte sur la future alimentation de bébé. « Tout sera fait maison, purées, comportes, yaourts ! »

Attention, on ne critique pas, c’est une bonne chose et meilleur pour bébé. On veut tous que nos enfants mangent de façon saine et équilibrée. Et en plus les purées maison, c’est super bon ! Mais là aussi, notamment quand on reprend le rythme du travail après le congé maternité et/ou le congé paternité, le petit pot industriel peut devenir un précieux allié ! Pas le temps d’acheter des légumes frais, trop fatigué(e), la course du soir… Hop, un petit pot fera l’affaire pour le dîner ou une compote toute faite dans le sac du lendemain chez la nounou…

Qui ne l’a jamais fait ? Et si on parlait des vacances ? Les grands principes du genre « ce n’est pas parce que ce sont les vacances qu’on va le laisser se gaver de cochonneries ! ». Sauf que, personne n’a envie de faire à manger, les pizzas et les moules-frites du camping, c’est quand même pratique et les glaces en dessert aussi ! « Oh ça va, c’est les vacances, on fera attention en rentrant ! »

Que dire du fait que votre enfant mange avec les doigts ? « Non, ce n’est pas propre, non il doit apprendre à se servir d’une fourchette » se transforme en « Tant qu’il mange ! » quand vous devez vous bagarrez pour qu’il termine son assiette de légumes !

Ou encore de sommeil ?

Ah les rituels du coucher… Si certains parents sont chanceux avec bébé qui fait ses nuits tôt puis dort sans problème dans son lit, pour d’autres, le sommeil c’est le sujet qui fâche !

« Un enfant, ça se couche-tôt dans son lit et je ne céderai pas à ses caprices au moment du coucher. Le lit des parents, ça n’est pas fait pour les enfants. » 

C’est une vérité, mais dans les faits…

Le sommeil est une chose difficile à gérer pour beaucoup de parents. Pour certains, devenir parents rime avec privation de sommeil pendant des années (ce n’est pas une blague). Nuits hachées ou carrément blanches, on se demande pourquoi, ce qu’on a mal fait. On tente tout : les rituels, la lecture, la comptine, le médecin, l’homéopathie, les sirops, l’ostéopathe, le kinésiologue, les séances chez le psy, la méditation… La méthode douce, la méthode ferme… Et même le chantage quand ils grandissent (on avoue tout !) mais rien n’y fait. Alors quand on n’a pas dormi une nuit complète depuis des semaines, on craque, on cède oui et soit on dort avec son enfant dans son lit soit on le laisse dormir avec nous.

C’est une vérité, le sommeil est un des sujets principaux sur lequel on peut dire avant j’avais des principes maintenant j’ai des enfants. Pour les parents qui connaissent ce problème, abandonner ce principe est fait à contrecœur (on aimerait tous avoir des enfants qui font des nuits dans leur lit de 20h à 7h, si je vous assure) mais apparemment, il y a une loterie chez le marchand de sable, on n’a pas tout le numéro gagnant !

Et si on parlait d’éducation positive ?

De plus en plus de parents prônent cette méthode d’éducation. Le dialogue, se mettre au niveau et à la place de l’enfant, ne pas élever la voix ni crier, pas de punition, pas d’interdiction (sauf si cela représente un danger pour l’enfant). Bienveillance et communication au service des besoins de l’enfant.

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Est-ce que c’est possible pour tous les parents, tout le temps ?

Combien de parents, clamaient haut et fort « je suis contre la punition, le chantage, et le principe de la récompense » !

On en parle du « si tu n’es pas sage, le père Noël ne t’apportera pas de cadeau ? » ou encore du « tu vas au coin 5 minutes pour réfléchir à ce que tu viens de faire ! ». Sans oublier les phrases du genre « je te préviens que si tu continues, je vais me fâcher » ou qui commencent par « je compte jusqu’à 5… »

Alors, même si on croit aux principes de l’éducation positive et qu’on fait tout pour les appliquer, ils sont comme nos propres principes, ils ont leurs limites ! En tout cas, notre patience de parents, elle, a des limites !

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Conclusion : Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants

Donc, tous autant que nous sommes, sommes loin d’être des parents parfaits en toutes circonstances ! Sincèrement, vous en connaissez ?

Chaque maman fait comme elle veut et surtout comme elle peut ! Et s’accommode avec la charge mentale qui accompagne son rôle de mère. Pour les pères, idem, ils ne sont pas des papas parfaits, mais l’erreur est humaine. On apprend tous sur le tas, et souvent on pense qu’on fera mieux si on a un autre enfant… Cela reste à vérifier !

Dans tous les cas, ne jugez pas les autres parents et à vous-mêmes : lâchez-vous la grappe comme on dit ! Car il faut bien l’admettre, quand on devient parent, on prend ses grands principes d’éducation et on les jette aux oubliettes pour la plupart. Car les principes, c’est bien, mais la vraie vie, c’est mieux. Et c’est dans la vraie vie qu’on élève nos enfants !

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