L’hyper empathie ou le syndrome d’usure de compassion

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Si vous êtes une personne hypersensible et que vous ne parvenez pas à gérer vos émotions, il est possible que vous finissiez par souffrir d’hyper empathie ou du syndrome d’usure de compassion. Car vous prendrez beaucoup trop à cœur les émotions des autres, et non plus seulement les vôtres. « Je ne demande pas à une personne blessée ce qu’elle ressent. Je deviens moi-même la personne blessée », écrivait Walt Withman. L’empathie est une qualité très belle et très importante, qui nous permet de nous mettre à la place de l’autre et de l’aider au mieux. Mais un excès d’empathie est à double tranchant et peut engendrer la fatigue compassionnelle et créer l’hyper empathie ou syndrome d’excès d’empathie. 

Décryptage de l’hyper empathie ou syndrome d’usure de compassion

Une personne présentant un excès d’empathie est souvent comparée à une antenne à longue portée qui absorbe et engloutit chaque émotion vibrant dans son entourage. Loin de gérer une telle surcharge, elle finit par se diluer dans les besoins des autres, s’empoisonnant d’une compassion excessive au point de se sentir coupable de la souffrance que les autres éprouvent. 

L’hyper empathie : Trouble mental ?

Tout comportement qui entrave notre façon de communiquer, qui nous génère de la souffrance et l’incapacité de mener une vie normale, nécessite un diagnostic et un type de stratégie thérapeutique capable de résoudre la situation. Par conséquent, ce syndrome est considéré comme un trouble de la personnalité et est donc référencé par et dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.

Tout cela conduit à prendre conscience qu’il ne s’agit pas de la même chose « d’être très sensible » et de souffrir d’un syndrome « d’hyper-empathie ». 

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Qu’est-ce qui caractérise une personne souffrant d’hyper empathie ?

Décrire une personne souffrant du syndrome d’hyper empathie est utile, notamment pour faire la distinction entre la simple « sensibilité émotionnelle » de « l’hypersensibilité » pathologique. 

  • Détérioration de l’identité propre et des compétences sociales
  • Apparition d’autres types de troubles empreints d’obsessions ou de comportements psychotiques.
  • Fréquents changements d’humeur, allant de la dépression la plus profonde à la joie théâtrale ou excessive.
  • Forte dépendance à l’empathie par besoin de reconnaissance. En d’autres termes, ces personnes veulent résoudre les problèmes des autres pour renforcer leur image d’utilité. Elles se sentent mal, rejetées et malheureuses si quelqu’un tente d’y mettre des limites.
  • Il est en outre fréquent que les personnes souffrant d’hyper empathie soient surprotectrices et qu’elles sapent l’autonomie des autres.
  • L’excès d’empathie leur fait éprouver de sérieuses difficultés lorsqu’il s’agit d’être productif dans le travail. Elles se sentent discriminées, pensent que personne ne comprend leur altruisme, leur besoin de soutenir les autres, d’aider…
  • Enfin, l’hyper empathie peut conduire au ressentiment. Après trop de déceptions, ils finissent par s’isoler, submergés dans leur colère.

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Empathie et hyper empathie, frontière de l’équilibre et du bien-être

Si l’empathie est une capacité positive et utile, pourquoi ne serait-ce pas une bonne chose de présenter « beaucoup d’empathie » ? Parce que les excès ne sont pas bons et que l’idéal est de conserver une notion d’équilibre, pour soi comme pour les autres.

En effet, à la fameuse phrase selon laquelle « l’empathie est la capacité de se mettre à la place de la personne qui se trouve face à nous », il est important de préciser que nous le ferons mais sans jamais cesser d’être nous-mêmes.

L’Hyper empathie : Les différents types

Certains types d’empathie sont sains et d’autres peuvent nous conduire à cette frontière où, inévitablement, surgit le mal-être.

L’empathie affective ou « je ressens ce que tu ressens ». 

Dans ce cas, l’empathie affective est liée à notre capacité à ressentir les émotions, les sensations et les sentiments ressentis par une autre personne … et par ailleurs avoir de la compassion pour cette dernière.

L’empathie cognitive ou « je comprends ce qui t’arrive ».

L’empathie cognitive quant à elle est davantage une compétence. Elle nous permet d’avoir une connaissance plus complète et plus précise du contenu de l’esprit de la personne qui se trouve en face de nous. Nous savons ce qu’elle ressent et nous la comprenons.

L’excès d’empathie ou hyper empathie suppose être un miroir et en même temps une éponge. 

Nous ressentons non seulement ce que les autres ressentent, mais nous en souffrons, il s’agit d’une douleur physique qui génère de l’angoisse et qui, par ailleurs, nous subordonne aux besoins des autres sans être capable de discriminer cette frontière entre soi et les autres.

Que faire si nous souffrons d’hyper empathie ?

Qu’est-ce qui fait qu’une personne éprouve autant de souffrance au contact des émotions des autres ?

Ce que nous appelons « troubles du spectre de l’empathie » nous apportent de nombreuses informations sur des réalités telles que le syndrome d’Asperger, le syndrome d’hyper empathie ou le trouble de la personnalité limite. 

 Si nous souffrons d’excès d’empathie, la réponse ne peut être plus simple :

Demander de l’aide professionnelle. Que nous soyons dans le cas le plus extrême de cette pathologie ou que nous souffrions simplement « d’hypersensibilité », il est toujours opportun d’apprendre une série de techniques appropriées afin de fixer des limites, de disposer d’un meilleur contrôle de nos pensées, d’alimenter nos propres besoins et de définir avec plus de force notre propre identité et estime de soi.

Nous ne pouvons pas oublier qu’un excès d’empathie génère non seulement un mal-être, mais nous sépare également de nous-mêmes et du monde.

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