Etre en couple avec un autiste (Asperger adulte)

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

C’est en lisant la BD « La différence invisible« , sur l’autisme des femmes, que j’ai eu envie de me plonger un peu plus profondément dans les réflexions et la vie des autistes. Etre en couple avec un autiste Asperger ? J’ai été chercher des témoignages pour mieux comprendre comment peut se passer la relation amoureuse avec une personne atteinte du syndrome d’Asperger.

Le syndrome d’Asperger c’est quoi ?

« Le syndrome d’Asperger est une forme d’autisme légère, sans retard de langage ni déficience intellectuelle. (…) Le syndrome d’Asperger est souvent associé à d’autres problématiques : trouble déficitaire de l’attention (TDA/H), trouble anxieux, trouble bipolaire, trouble du sommeil, dépression, troubles des apprentissages… les professionnels de santé mettent bien souvent le doigt sur ces troubles annexes mais pas sur le syndrome d’Asperger » La différence invisible.

Toujours dans ce livre, Julie Dachez explique : Etre autiste Asperger c’est :

  • Avoir des difficultés à saisir l’implicite, les métaphores, les codes sociaux.
  • Vivre ses passions de manière si intense qu’il peut en oublier de boire et de manger et d’en parler pendant des heures.
  • Les échanges sociaux sont source de fatigue (ce qui ne veut pas dire qu’ils n’apprécient pas le contact des autres !)
  • Préférer les petits comités que les grands groupes.
  • Etre très sensibles au bruit (hyperacousie), mais aussi au toucher et aux odeurs.
  • Ne pas savoir mentir.
  • Etre très attaché aux rituels et à la routine.
  • Avoir un grand sens du détail.
  • Etre très respectueux et honnête.
  • Ne pas porter de jugement sur autrui.

L’adolescence

Les personnes non-autistes découvrent les premières découvertes amoureuses et sexuelles lors de cette période qu’est l’adolescence. Ce qui n’est que rarement le cas chez les apies (Asperger). En effet, bien que les besoins et les intérêts des Asperger s’apparentent aux mêmes besoins et intérêts des autres (neuro-typiques), leurs spécificités neuro-atypiques les éloignent souvent de ces découvertes amoureuses adolescentes.

Dans l’ouvrage d’Isabelle Hénault « Sexualité et Syndrome d’Asperger« , les auteurs expliquent :

« Vers l’âge de l’adolescence, un phénomène de plateau est observé : les adolescents Asperger atteignent rarement la maturité d’un jeune adulte. Ils ne vivent pas les mêmes expériences que les adolescents en général, que ce soit au niveau de l’identité de genre (sentiment d’appartenance à son sexe), ou des interactions avec les autres adolescents, et plus particulièrement avec le sexe opposé »

Mais même si ces premières sont plus tardives, elles finissent par arriver ! Il est faux de penser que les Asperger ne peuvent pas être en couple ! De nombreux mythes sur les autistes sont répandus dans notre société et c’est bien là le principale problème. Si vous pensez qu’un autiste est une personne incapable de parler et qui se cogne la tête conte les murs, vous avez regarder trop de film !

En parlant de film, je vous conseil la série Atypical sur Netflix qui traite d’un jeune adulte autiste et de ses relations amoureuses.

De la même manière OUI, évidemment, les personnes Asperger peuvent avoir des enfants ! Je vous conseille d’ailleurs cet article d’une maman Asperger qui donne ses conseils pour élever ses enfants.

Rappelez-vous une chose : L’autisme n’est PAS UNE MALADIE ! C’est une façon différente de voir la vie et de vivre tout court.

D’ailleurs saviez-vous que Albert Einstein, Vincent Van Gogh, Andy Warhol, Bob Dylan, Mozart, Hitchcock, Michael Jackson et bien d’autres étaient autistes ?

Je vis avec un homme atteint du syndrome d’Asperger : Témoignage

(Marina, 36 ans)

J’ai rencontré Fred il y a six ans. Pour moi c’était l’évidence, je me sentais bien avec lui, j’ai eu un coup de foudre, un vrai. Le coeur qui tambourine, les papillons et tout et tout. PAS LUI. Il m’a très rapidement dit qu’il était Aspie. Cela n’a absolument rien changé pour moi. Je me suis beaucoup renseigné sur le sujet, il m’a aussi aidé lui-même à le comprendre au fil des années. Je sais aujourd’hui que les autistes Asperger (la plupart en tout cas) ne connaissent pas ce sentiment de passion qui peut nous envahir lors d’un coup de foudre par exemple.

Les Aspies ont un besoin immense (qu’on ne peut, nous, les neuro-types, pas imaginer) de stabilité ! Un simple petit imprévu peut rendre Fred très très nerveux. La première fois que j’ai voulu le présenter à mes parents, nous avons dû faire un détour sur la route pour aller chercher ma soeur. Je n’avais jamais vu quelqu’un dans un tel état de panique. Pour moi, ce n’était rien, juste 25 minutes de plus. Pour lui c’était tout un monde, une véritable tempête à traverser. Maintenant, je fais très attention et prévois tout à l’avance, au maximum.

Je me rappelle aussi d’une fois où je sortais du coiffeur et que je lui avais demandé comment il trouvait ma nouvelle coupe de cheveux. « Je préférais avant » m’avait-il répondu. Au début, ça me mettait en rogne. Car Fred ne sait pas mentir. Aujourd’hui, je le vois comme une belle et grande qualité. C’est vrai quoi, pourquoi lui demander comment il trouve ma nouvelle coupe si j’attends une réponse précise ?

La communication n’est pas toujours évidente, encore aujourd’hui. Quand il m’énerve, je ne peux pas lui dire « tu exagères ». Il ne comprendra pas. Pour lui, soit je l’aime, soit je suis en colère, mais les deux en même temps, ce n’est pas possible. Je dois donc lui dire « je t’aime mais tu n’as toujours pas débarrasser le lave-vaisselle alors que tu m’avais dit que tu allais le faire et cela m’agace« . Tout comme le fait qu’il ne comprenne pas toujours les proverbes ou autres expressions même s’il en a assimilé pas mal. Je me rappelle quand il m’avait appelée de son travail pour me demander ce que voulait dire « faut pas pousser mémé dans les orties« . Une collègue avait dit ça et il n’avait pas du tout compris ce que ça signifiait. Lui, imagine une grand-mère qu’on pousse littéralement dans les orties.

Fred est différent. Oui. Différent et merveilleux, je n’aurais pu rêver mieux comme compagnon. Nous avons eu une petite fille ensemble. C’est mon rôle de lui faire comprendre pourquoi son papa n’est pas toujours comme les autres parents. Je valorise toujours Fred quand je parle à Clémence, c’est important pour elle.

Je vis avec une femme atteinte du syndrome d’Asperger : Témoignage

(David, 27 ans).

Ça a été très difficile pour moi au début ma relation avec Sophie car ma mère n’acceptait pas qu’elle soit atteinte du syndrome d’Asperger. Elle me disait que je ne pourrais pas construire une vie normale, avoir des enfants… J’ai dû faire des recherches pour la convaincre du contraire car les parents ne sont pas responsables de l’autisme ! Malgré ça, ce fut très compliqué pour moi de faire accepter Sophie dans ma famille. Aujourd’hui, mes proches, notamment ma mère, l’accepte mais je me doute bien qu’elle aurait préféré autre chose. Et tant pis pour elle car c’est avec Sophie que je veux faire ma vie. J’aime sa différence, je suis persuadé que c’est cette différence qui fait que je suis amoureux d’elle.  

Au début, nous ne pouvions pas dormir dans le même lit car elle ne supportait pas mon contact, ce qui peut sembler très étranges quand on est amoureux. Aujourd’hui, nous avons un King Size et nous pouvons dormir ensemble !

Le fait que Sophie soit Aspie ne se voit pas du tout. Quand je la présentais à des potes, ils ne s’en doutaient pas. Ils pensaient juste qu’elle était très introvertie. Je la trouve brillante et elle me surprend encore aujourd’hui. On dit souvent que les autistes Asperger peuvent avoir une très très grande intelligence, par exemple, elle, a une mémoire dans le détail. Elle peut me dire quelles chaussures je portais tel ou tel jour par exemple. 

Nous aimerions avoir des enfants ensemble, son syndrome ne nous fait pas du tout peur. Que l’on ait des enfants neuro-typiques ou neuro-atypiques ne me pose aucun problème.

 

Je suis une Asperger en couple avec un Asperger : Témoignage

Je n’ai été en couple que deux fois. Les deux fois avec des Aspergers. Etre en couple avec un neuro-typique ne me déplairait pas, c’est juste que c’est comme ça. A chaque fois, c’est vers un Asperger que je me tourne lorsqu’il s’agit de questions amoureuses.

Dans mes relations amoureuses, je peux ressentir des sentiments très puissants, très intenses. Mais je ne sais pas toujours les exprimer au bon moment. Peut-être que le fait d’être en couple avec un Aspie me rassure car je me sens mieux comprise.

Cet article suscite le débat

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19 réflexions au sujet de “Etre en couple avec un autiste (Asperger adulte)”

  1. Bonjour
    Je vis actuellement une relation avec un homme duagnostique soectre autistique ..
    Il me l a dit assez rapidement ..
    Je me rebds compte qu il y a des choses pour moi qui me paraissent evidentes qui pour lui ne le sont pas forcement ..
    Je me me sens bien avec lui meme si parfois son comportement me deroute quelque peu ..je le sens sincere avec moi et nous entretenons une belle relation ..
    Ce n est pas evident car je vois qu il faut communiquer ..
    Je remarque que lui a du mal a dire les choses , les sentiments.. il est pris parfois de stress et de pensees ..
    Je lui tend alors la perche ..et l invite a parler ..
    Mais j avoue que son comportement me deroute car j aimerais plus d attention de sa part a mon egard ..
    Recemment il devait prendre un train pour aller a l aeroport , son train a ete annule ..
    Le stress l envahit tres vite ..
    Il m a appele pour me demander que je l emmene en voiture en le rassurant et lui disant qu il aurait son avion .. je l ai accompagne .. nous sommes arrives devant son terminal juste 30 min avant le decollage .. du fait qu il y avait de l attente avant de me garer ..j ai du lui dire descends vite car sinon ru risqye de le louper …ce qu il fit ..
    J ai garer la voiture ..
    Je suis alle a la bariere de securite . Je l ai appelle au cas ou je puisse le voir et lui faire un bisous … il etait deriere moi il m a vu et a passe la barriere a 30cm sans me dire ni au revoir , ni m adresse un regard .. pas de Bisou .. pas de merci ( 1 heure de route quand meme ..)

    Je me suis dit , il va peut etre se retourne une fois dans la file d attente et m adresse un bisous , un geste ou un regard de loin ..
    Mais rien ..

    J ai eu l impression que je n existais plus ..

    Je me suis senti frustre , utilise ..

    Je sais qu il est sincere avec moi ..mais je ressens de la tristesse et de la colere ..

    Je me rends compte que Je ne connais pas vraiment le trouble de spectre autistique , mais si cela en est bien la manifestation je suis pret a lui pardonner car dans ce cas je sais que je ne peux pas lui en vouloir et surtout que je n en aurais pas l envie ..

    Ce comportement peut il etre du au trouble de spectre autistique ?

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    • Bonjour,

      Oui tout à fait. Quand on est en couple avec une personne autiste, il ne faut vraiment pas tout prendre pour soi car la plupart du temps, ils ne se rendent pas du tout compte du « mal » qu’ils peuvent faire. Ils sont beaucoup plus factuels, pas dans l’émotionnel et encore moins dans l’empathie. Cela ne veut pas dire qu’il s’en fiche de vous ou qu’il ne vous est pas reconnaissant. C’est juste qu’il ne l’exprimera pas dans le même « langage » que vous voire même, qu’il n’exprimera pas du tout sa gratitude.

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    • Bonjour
      Je crois que oui.
      Il devait être très pris par ses pensées et son anxiété.
      Son seul but était de ne pas manquer l’avion.
      De plus j’imagine que vous deviez vous avoir dit au revoir lorsqu’il est parti prendre son train alors pour lui les salutations étaient fait.
      C’est très difficile pour un asperger de se mettre à la place de l’autre.
      Il ne pourra pas ressentir ce que vous ressentez.
      De plus pour ce qui est de l’attention si pour lui par exemple; faire votre déjeuner est la plus des attentions il ne pourra pas savoir que vous vous aimeriez des fleurs ou un geste de tendresse.
      Surtout si lui les toucher le déplaise il ne pourra pas penser que vous vous aimez.
      En espérant que cela vous aide.

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  2. Bonjour,
    Je vis avec mon conjoint et nous avons de grosses raisons de penser qu’il est Aspie. En effet, lorsqu’il me parle c’est bien souvent de manière sèche (sans qu’il s’en rende compte), lorsque je lui témoigne mon amour avec des petites caresses il me dit que ça le stresse, il ne saisit pas toujours l’ironie dont je fais preuve, il est toujours à 2000% dans sa lubie du moment puis passe à une nouvelle lubie.
    Il n’aime pas être pris au dépourvu lorsqu’il s’agit d’une sortie ou d’un événement, il faut que je lui rappelle les dates d’anniversaire sinon il n’y pense pas et ne souhaite pas les anniversaires. Il est fan de science-fiction et se réfugie dans l’imaginaire avec les livres, ne comprend pas vraiment les codes sociaux et a vraiment du mal à trouver un travail car le contact avec autrui est souvent synonyme d’incompréhension. Des exemples je pourrais en citer encore et encore, ce qui m’intéresse c’est de savoir comment appréhender au mieux un aspie… Je sais qu’il n’y a pas de « science exacte » et que chaque personne est différente, seulement lorsque nous nous disputons, il y a toujours cette « incompréhension » des deux côtés. Je l’aime par-dessus tout, c’est l’homme de ma vie et je voudrais éviter de le contrarier, de le mettre dans des situations de stress. Y-a-t’il des clefs qui pourraient m’aider car je suis complètement larguée. Comment pouvons-nous nous y prendre pour savoir s’il est véritablement aspie?
    Je vous remercie par avance pour vos réponses, je ne sais pas quoi faire ni comment faire.

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    • Bonjour Louise,

      Ce que je vous conseille vivement d’aller demander un diagnostic auprès de vos médecins (qui vous dirigeront vers les centres adéquats) si vous désirez savoir si oui ou non votre conjoint est aspie (et surtout, que LUI souhaite le savoir). Ensuite, qu’il le soit ou non, vous pourrez entreprendre des démarches pour apprendre à mieux communiquer entre vous. Je pense notamment à du coaching/ thérapie de couple. Je pense sincèrement que si tous les couples passaient par là, il y aurait 98% d’incompréhensions et de disputes en moins. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle : ma vie de couple a été positivement bouleversé après avoir fait ce travail il y a maintenant quelques années ! Apprendre et comprendre l’autre demande du temps et de la patience mais il est souvent difficile voire impossible de le faire seul(e) car nous sommes trop la tête et le coeur dedans. Avoir une personne extérieure capable de nous faire comprendre nos fonctionnements et les jeux psychologiques que nous utilisons dans notre couple est un outil formidable pour l’avenir. J’espère sincèrement vous avoir éclairée 🙂

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  3. Bonjour
    Mon mari à 64 ans et moi 61. Depuis 1979 nous sommes mariés. Plus de 30 de souffrances pour moi, notre fille née en 89. Ce nest que en juillet de cette année que ma belle-mère suite a un accident tres grave que jai eue (de la circulation ) quelle ma avouée que son fils des lage de ses 3 ans a pose des problèmes, a l’époque on ne parlait pas de STA, il a ete en institution de 7 ans a 10 ans car exclu de son école. Dapres ce qu’elle me disait jai tout compris et avec l’aide de mon généraliste qui soigne mon epoux, nous avons mis le nom autisme asperger. Je ne peux rien dire a mon mari, qui est tres machiste, et peut etre extrêmement virulent avec moi, avec notre fille, avec ma belle-mère, mon beau père est décédé il y a 3 ans a 94 ans, c’etait un homme très dur autoritaire,prenant sa femme pour le servir en permanence. Depuis que j’ai compris je suis en dépression, totalement effondrée, car je prenais mon mari pour un être hyper intellectuel,il m’influencait beaucoup trop,je n’avais aucun recul,désormais c’est différent mais c’est un choc pour moi,le réel! Je me documente beaucoup sur le STA, je vois mon mari différemment,mais ses modèles sont si envahissants de par ses parents, très machiste,je ne suis pas sûre de vouloir continuer à vivre avec quelqu’un qui jamais ne me reconnaître, ni ne partagera des émotions, ni naura ni reconnaissance, ni empathie pour moi. Je suis très malheureuse, aucune vie normale n’est possible avec lui. Je suis complètement isolée de tout, de la vie, du monde, de tout, je suis si fatiguée.
    P.

    Répondre
    • J’imagine l’immense choc d’apprendre cela au bout de tant d’années. Je comprends votre désarroi et votre peur. Il est vrai que, quand on se met en couple avec un autiste asperger mais qu’on en est conscient dès le début, alors rien n’est comparable. Là, vous l’apprenez après 30 ans de vie de couple, et tout ce que vous aviez construit semble s’effondrer. Je ne sais pas si vous vous faites aider par quelqu’un mais il faudrait l’envisager, quelqu’un qui puisse vous aider à y voir plus clair et à prendre la meilleure décision pour vous-même.
      Courage !
      Léa

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  4. Bonjour, je suis autiste asperger, mon conjoint est aussi autiste asperger. Je lis pas mal de clichés là : il y a des neurotypiques qui sont très durs, non empathiques, très intellectuels et n’en sont pas pour autant autistes. A l’inverse, un autiste peut être très empathique de la personne qu’il aime. Par exemple mon conjoint est beaucoup plus attentif à mon état émotionnel que moi au sien, il me demande souvent comment je vais et moi à l’inverse j’ai du mal à poser la question. Je dois faire des efforts pour l’écouter alors que lui n’a pas de peine à m’écouter. Mais par contre je suis hypersensible sauf que je ne le montre pas forcément comme tout le monde, je vais avoir tendance à me figer ou à rester chez moi . Mon conjoint est un auditif verbal, moi une visuelle verbale, nous avons de grandes différences mais nous reconnaissons parfaitement l’autisme chez l’un et l’autre mais mon conjoint sait mieux que moi montrer ce qui est d’un autre ordre que l’autisme parfois dans mon comportement pour ne pas toujours tout mettre sur le dos de l’autisme. Tout est dédoublé presque chez nous, chacun doit avoir son univers. Nous respectons nos habitudes aussi alimentaires donc en cela nous sommes attentifs à l’autre, ce qui nous serait plus difficile en fait dans un couple qui ne serait pas  » tout autiste » je pense. Nos horaires peuvent différer aussi, il est plus cadré que moi. Moi j’ai un petit côté TDAH mais sans diagnostic officiel. Il est plus stable que moi mais dès qu’il perd ses repères il monte très vite en anxiété donc il faut vite rassurer … mais moi aussi en fait mais dans d’autres contextes. Il sait mieux s’orienter que moi, je suis plus maladroite que lui. Il est plus câlin que moi, sait mieux dire des mots tendres, moi j’ai du mal à ressentir mais je ressens d’autres choses un peu en décalé souvent … En tout cas c’est l’unique homme qui m’a attirée, nos intérêts spécifiques sont pour certains les mêmes mais traités sous un angle différent mais pour d’autre c’est un peu chacun chez soi, comme dans bon nombre de couples je présume… Mais on a des discussions hyper détaillées, très approfondies, parfois c’est épuisant mais je n’échangerais pour rien au monde cela.

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  5. Je viens de rencontrer un homme qui se pense normal mais dont le frère m’a prévenue qu’il est Asperger. J’en ai discuté à plusieurs reprises avec une psy qui, selon ce que je lui dis de notre relation, pense que ça relève de l’évidence.
    C’est le frère un ami. Lui, je ne l’ai jamais rencontré. Je lui ai un jour demandé s’il était bien le frère de… via Messenger. Il a dit oui et plus rien. Plusieurs mois après, il m’a recontactée, me disant que je suis une belle âme. Comme j’étais partie en Guadeloupe, je lui ai envoyé des photos. Il se montrait très intéressé, par moi, même s’il appréciait évidemment aussi les paysages. Nous avons discuté. 5 à 7 heures à chaque fois, tous les jours. Il voulait qu’on se voit à mon retour. Puis silence radio – idem avec sa famille. Plus d’une semaine après, il m’appelle comme si de rien n’était. Je mets le sujet sur la table. Il ne voit aucun souci à faire ça, me conseille de ne jamais surinvestir un début de relation, m’explique qu’enfant, il était hypersensible, qu’il comprend, mais que lui a appris à ne plus tirer des plans sur la comète et à voir au fur et à mesure, qu’on peut se contacter quand on en a envie… mais il ne répond ni au téléphone ni à mon message… Je me suis dit que ça ne ressemblait pas à du Asperger. La psy m’a dit l’inverse, qu’un autre m’aurait menti pour justifier son silence et qu’il dit gérer les émotions mais son comportement dit l’inverse ???… J’en sais rien. Je sais qu’il m’a redit vouloir me voir, rapidement… Depuis, nouveau silence radio… J’ai bien envie de débarquer chez lui mais du coup, je ne sais pas… Son frère me dit qu’il sera nécessairement gentil… mais peut-être qu’il va me trouver trop invasive ? Je suis perdue. Un autre, je l’aurais viré pour me protéger.
    Vous en pensez quoi ?

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    • salut , je n’ai pas de pensées précises à te donner mais je trouve u’il y a des similitudes avec le comportement de mon copain (6 mois) que je pense très fort être aspie non diagnostiqué. il s’est montré très intéréssé au tout début en m’envoyant beaucoup de messages et de manière générale m’envoie beaucoup de messages,
      et en parallèle il peut être très distant et froid en vrai, tout en étant attentionné (rend service, se soucis du bien être, de la sécurité, de l’organisation ect). il me dit également que pour lui c’est normal de ne pas être dans la passion, de ne pas montrer ses émotions car dans le passé ça lui à porter préjudice avec les femmes. donc je me dis que ça peut être un discours typique d’homme qui veux prendre son temps, mais de l’autre je ressent un gros décalage dans ses comportements. j’ai pensée plusieurs fois que je devais fuir mais de l’autre je sent qu’il est honnête et qu’il pense juste différement.
      bon courage

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  6. Bonjour, j’ai matche avec un homme sur tinder il y’a un peu plus d’un an, qui m’a confirmé être aspie au bout de longs mois, ce que j’avais fini par comprendre car son comportement était atypique : difficultés à nous rencontrer, absences, difficulté à comprendre le deuxième degré et… aujourd’hui nous ne nous sommes vus que 3 fois en tout et pour tout et il me dit m’aimer beaucoup. Je le sens très sincère mais je ne sais pas si il est amoureux, même si il manifeste des signes d’investissement ( demande de rencontrer mes enfants par exemple ), en dehors de ça je sens que la sexualité est un « problème ». Il a vécu des abus enfant. Il dit que quand il aime il ne veut pas tout salir. Je n’arrive pas à savoir si il me désire et même si il ressent de l’amour autre qu’une tendre amitié pour moi. J’ai peur de le brusquer. Je ne sais pas comment formuler les choses, lui demander si il est amoureux de moi, la
    Séduction n’étant pas dans la palette de nos relations, c’est difficile d’interpréter ses comportements. Jai besoin d’exprimer cette frustration et de savoir où j’en suis mais je ne veux pas le brusquer.

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  7. Je suis en relation depuis deux ans avec une femme tres belle, d’une autre culture. Et j’ai longtemps mis nos problemes de communication sur le compte de cette difference culturelle (europe du nord, plus froid donc) et de l’idee qu’elle etait introvertie. Mais j’ai finalement compris qu’elle était Aspie. Cela fait 4 jours que j’ai compris et j’essaie de me renseigner. C’est un soulagement de savoir ce qui se passe car nous avons eu deux ans d’incomprehensions constantes bien que je sens que je l’aime profondement. Cela a ete tres dur. Et j’hesite beaucoup. A la quitter et rester ami – ou a m’accrocher – mais j’ai peur de cette souffrance que je ressens si souvent avec elle (sentiment de solitude, de decalage, de manque d’attention, de manque de presence… en depit de ses efforts reels pour me parler et etre presente….). Je suis fatigué, et un peu perdu.

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    • Bonjour Olivier,
      Tout d’abord, permettez-moi de vous féliciter. Eh oui, deux ans avec une femme autiste qui s’ignore, ce n’est pas rien ! Au travers de ces lignes, je décèle en vous une valeur très forte et hélas pas si commune que cela. Je veux parler de l’empathie au sens vrai du terme. Celle qui fait que vous êtes capable de changer ce monde qui ne va pas en s’améliorant, vous me l’accorderez ! de plus en plus centré sur l’individu et la satisfaction de ses besoins, créés par une société capitaliste qui fait croire aux gens que le bonheur s’achète avec le dernier Iphone Xblabla. Le monde tourne à l’envers.
      Avant que vous ne décidiez de raccrocher de cette folle qui vous interpelle, permettez de vous rassurer pour que vous restiez encore un peu. Je n’ai pas tiré les cartes pour vous, ni ne suis même médium, encore moins autistophobe. Bien au contraire, puisque je suis une femme autiste également, comme votre compagne, à la différence près que je sais maintenant comment moi, je fonctionne. Et ça change tout. Je peux m’approprier ma vie et me pardonner. Il ne s’agit pas là de parler de moi, mais nous partageons un profil très souvent similaire : culpabilité, anxiété, rejet, etc. Quand nous comprenons enfin que nous sommes victimes des normes que la société nous impose à nous autistes, mais aussi à vous, neurotypiques, nous pouvons alors entamer ce processus d’individuation qui nous permettra de nous épanouir ENFIN.
      Ce que je veux dire par là, c’est que vous tenez le bon bout. Vous avez passé deux ans avec elle et avez appris à l’aimer malgré ses difficultés. Imaginez alors ce que ça pourrait être le jour où vous apprendrez son mode d’emploi. Oui, parce que voyez-vous, nous en avons un. C’est Rudy Simone qui l’a écrit : Vivre avec une femme Asperger. Puisque vous faîtes des recherches en ce sens, il serait dommage de vous en priver. Notre mode de fonctionnement peut fortement troubler, cause de notre rejet des autres, mais une fois que nous avons trouvé la bonne personne, celle qui nous aime pour ce que nous sommes, alors notre force intérieure (parce que nous en avons une très forte, comme vous avez pu le remarquer par moment) se développe et s’épanouit au profit de celui que nous chérissons comme une enfant. Un amour très pur et inconditionnel. Non non, je ne fais pas de pub pour poupées gonflables autistes, vous n’aurez pas de lien sur lequel cliquer. C’est une réalité. Mais une réalité qui peut coûter cher pour la personne que vous êtes, qui a ses propres tourments à gérer et qu’il convient de ne pas oublier. Vous l’aimez, indubitablement, alors je ne peux que vous conseiller de creuser encore un peu plus pour apprendre à l’apprivoiser et il est très probable alors que vous en fassiez l’amour de votre vie. Les incompréhensions seront toujours présentes, mais vous apprendrez tous deux à les dompter puisque maintenant, vous avez un nom, une notice d’utilisation. Et c’est en vous en servant que vous développerez ses capacités. Et croyez-moi qu’elles sont nombreuses ! De plus, si vous y parvenez, à outrepasser cette fatigue que l’ont peut considérer légitime, alors vous allez au-devant d’une magnifique, sincère et authentique histoire.
      Je terminerai cette longue plaidoirie en vous confiant que ce que vous ressentez, mon ami également le traverse. Vous n’êtes pas seul. J’ai beau avoir trouvé mon identité il y a plus de six mois (j’ai 36 ans), monsieur le savait dès le début (relation récente), il n’en reste pas moins que la méconnaissance du syndrome et la forte pression d’une société normée à l’excès est une énorme difficulté pour tous. Mais je suis convaincue qu’à force de communication et d’amour, elle n’est pas insurmontable. C’est aussi l’occasion pour vous de jouir de nombreux traits de votre belle personnalité que vous n’avez pas encore découvert en vous, neurotypiques que vous êtes, et qu’on aime bien, malgré tout. Même beaucoup.
      Bien à vous,

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  8. Je viens de découvrir votre site et c’est un soulagement d’avoir un endroit où trouver des informations, échanger et s’exprimer sur ce sujet si méconnu. De moi la première. J’ai appris hier que mon mari a très vraisemblablement le syndrome d’Asperger. Nous sommes ensemble depuis cinq ans et demi, mariés depuis trois mois. J’ai toujours pensé qu’il était différent (peut-être est-ce cette différence qui inconsciemment m’a attirée) mais je le voyais surtout comme de l’introversion. J’étais loin d’imaginer tout ce que cela impliquait et que cela a été à la source de nombreux problèmes et souffrances, surtout lorsque nous avons été obligés au début d’entretenir une relation à distance. Ces deux années ont été terribles à cause d’une distance qui ne faisait que s’accroître par son incroyable difficulté à communiquer et son apparente froideur qui me donnait l’impression d’être confrontée à un mur et de crier dans le désert ma solitude. Mais j’étais incapable de renoncer car je sentais que je l’aimais trop pour ça. Et ça lui aurait fait beaucoup de mal aussi. Nous avons donc continué envers et contre tout et aujourd’hui malgré l’incompréhension et la colère qui m’ont envahi en apprenant qu’il n’a pas jugé nécessaire de me dire ce qu’il a très probablement, je suis soulagée de savoir car nous allons pouvoir nous reconstruire ensemble. Connaissant l’origine, nous allons pouvoir apprendre comment s’y prendre, faire des efforts coordonnés dans le bon sens et relativiser les situations. Il a accepté de se faire diagnostiquer car il a vu le mal que cela a engendré et il est sincère quand il dit qu’il ne l’a pas voulu et qu’il pensait pas que ça allait faire ces dégâts.
    Il y a beaucoup de signes concordants : c’est un artiste doué ultra-specialisé dans un domaine au point de pouvoir assister un conservateur de musée, il retient des dates et les noms latins d’espèces animales et végétales comme personne, il est très honnête et serviable, scrupuleux, ne sait pas se mettre à la place des autres, ne dit jamais ce qu’il ressent et son visage ne le trahit pas en général, déteste certains contacts physiques, évite systématiquement de regarder les gens dans les yeux, est très sensible au bruit, à l’odeur et à la texture des aliments, et même aux sons de certains mots… Il a aussi une tendance à la dépression et peut nourrir une grande anxiété pour quelque chose de très précis qui a à voir avec un de ses centres d’intérêts, il peut parler des heures de ce qui l’intéresse mais ne discute pas d’autres sujets.
    Pour autant l’amour est toujours là. Nous devons juste apprendre à mieux nous décoder mutuellement. Je crois que de cette épreuve on ne peut ressortir que grandi et renforcé. On peut faire face à toutes les tempêtes.
    J’aurais aimé que cela se passe autrement, j’aurais aimé le savoir dès le début pour mieux réagir avec lui et pour éviter toute cette douleur inutile. Je sens que cette expérience ne m’a pas laissée indemne mais maintenant je sais aussi que je ne suis plus seule.

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  9. Bonjour,
    Pour ma part je suis un homme qui vis depuis bientôt 12 ans avec une autiste asperger.
    Au début, je ne comprenais pas les interactions sociales de mon épouse, et m’en étonnais (bouderies, positionnement proche de la bascule en haut d’un balcon haut de 5 étages, mise d’un couteau proche de son cou). Puis j’ai décidé de distinguer la sphère publique de la sphère privée.
    Tout à à peu près fonctionné sauf que mon réseau s’est dilapidé, le tout à 30 ans.
    Potentiellement en difficulté sentimentale avant, je me suis retrouvé en difficulté amicale après.
    J’ai tenté de remonter la pente (alors exerçant en province, j’ai demandé à mon employeur un retour en région parisienne), trouvé de nouveaux contacts; puis j’ai décidé de me marier il y a bientôt 6 ans. Le Covid ayant renforcé le sentiment de malaise professionnel, j’ai alors jeté l’éponge me sentant trop faible pour développer de la sérénité.
    Un enfant est notamment arrivé dernièrement, et me remplis de joie, mais j’écris ce soir suite à une nouvelle maladresse de mon épouse combinée à de la fatigue nerveuse qui a encore généré un malaise de sa part (susceptibilité, pleurs, tristesse, sentiment d’incapacité et faible estime de soi que je combats depuis trop longtemps).
    Le diagnostic du syndrome est arrivé tardivement, et mon épouse est vaguement suivie par une neuropsychologue.
    Je vous remercie pour vos lectures et me tiens à disposition pour tout complément d’information,

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