« Se faire quitter par sa femme » Un texte bouleversant d’un lecteur

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Un texte poignant et plein de rage d’un lecteur qui a souhaité rester anonyme.

L’amour est une guerre

L’amour est une guerre facile à déclencher, difficile à combattre, je n’ai pas les armes pour être à la hauteur, je ne suis pas fortifié brandissant l’épée pour me battre quand tu m’as dit je dois te parler. J’ai senti dans l’intonation de ta voix que quelque chose n’allait pas. Tu n’étais plus celle qui m’appelait d’une voix veloutée, celle qui me faisait me lever le matin avec entrain, celle qui me faisait me coucher pressé. Tu as au moins la décence de me parler et ne pas m’envoyer bouler sur papier encore moins mettre fin à notre duo par texto.

Je ne sais pas comment te l’annoncer…

Ça commence bien, mes doutes se confirment alors ne prend pas de gants avec moi. Dis ce que tu as dire, je ne suis pas préparé, mais je sais que je devrais l’encaisser. C’est fini ! 2 mots, 8 lettres qui sonnent comme une évidence alors que je pensais que nous étions sur le même axe pour pivoter dans le même sens. Je pars ! 2 mots, 6 lettres qui me fouettent comme une balle de pistolet pour me faire basculer au milieu d’un champ de ronces acérées. Je pars, c’est fini, tu me dis quand même, « je t’aime », 2 mots, 7 lettres qui résonnent comme le début d’une fin alors que je pensais que nous étions à la fin d’un début déroulant une image en cochant dans la marge de nos vies les étapes parcourues.

Pourquoi pars-tu si tu m’aimes ? C’est plus facile et moins douloureux que de dire je ne t’aime plus ? C’est plus facile de prendre la fuite sans devoir t’étendre sur les raisons de ton départ me laissant perdu ? Tu pars en laissant des traces, tu pars sans laisser la moindre place, tu pars sans la moindre chance de comprendre ! Je ne veux pas m’étaler sur le sujet. Pardon ? Nous sommes un sujet alors que je pensais que nous deux c’était une histoire ! Tu es partie, c’est fini, mais tu me dis je t’aime… La belle blague cynique d’un amour ironique, je ne l’ai pas vu arriver celle-là, fauché dans mon élan, les jambes sciées me laissant handicapé d’un cœur amputé.

L’amour est une guerre compliquée à comprendre dans ces moments de désarroi. Les rires cinglants laissent place aux rires grinçants, les mots cotonneux laissent place aux mots épineux, les gestes prévenants laissent place aux gestes fuyants. Tu me laisses avec des miettes de notre vie qui m’entourent et me giflent pour bien me faire comprendre quand je les regarde que tu ne seras plus là. Tous ces objets laissés qu’ensemble nous avons achetés pour décorer notre petit Home Sweet Home, Welcome, dégoulinant de projets abandonnés, mielleux du goût du passé, m’arrachant les yeux à chaque regard posé. Errant de tes mots absents, nageant dans l’écume amère d’une tristesse qui me rattrape sans pouvoir la semer malgré de la bonne volonté. Ces chansons débiles, ces chansons futiles que j’écoutais claironnent aux oreilles percées pour mieux me faire entendre la quintessence d’un refrain écœuré.

Allez relève toi mon gars, 1 de perdue 10 de retrouvées, tu te sens mal aimé ça va passer, non tu ne te sens pas aimé du tout, essaie de comprendre, essaie d’apprendre, compassion sous perfusion, il n’y a pas d’échecs que des leçons pourtant je l’ai bien apprise, garçon studieux, mais j’ai dû l’oublier entre 2. Ces cicatrices mal fermées, ces blessures  raccommodées, ces fêlures à recoller et ces larmes qui ne veulent pas tomber. Sors, respire, réapprends à vivre, la vie te tend les bras, mais les miens sont trop courts alors cours pour rattraper le temps, ne te laisse pas chavirer, pars à l’abordage d’un autre cœur abandonné, tu verras à vous deux vous pleurerez et partagerez vos peines d’amoureux. Mais je n’ai pas envie, je me complais dans ma détresse, je veux qu’on me laisse, je veux ruminer, je veux ramener celle qui m’a laissé. Je reste scotché à ma balise personnelle attendant qu’elle s’éveille, je ne la quitte pas des yeux espérant un texto qui me rendra heureux ; je checke toutes les 15 secondes au cas où un message m’aurait échappé pendant les 14 secondes où j’étais occupé à ressasser.

Ça n’arrive pas, alors qu’elle, la nuit, est là, ma pire ennemie, je sais que je vais aller me coucher pour me glisser sous les draps froids recherchant du bout des doigts ta présence absente qui me grattera comme un membre perdu qui ne repoussera pas. Je me lève, je me couche, je me douche, je sais que je ne dormirai pas, l’insomnie est ma meilleure amie elle m’appelle dans le bruit du silence pour m’entraîner dans une danse aux portes fermées, aux portes blindées en recyclant les pensées qui m’auraient échappées pendant la journée. Elles arrivent, elles s’annoncent, je les sens débouler, lourdes accumulées, elles tombent chargées pour éclater sur le plancher, ne prenant même pas la peine de suivre leur parcours morose, elles n’ont pas le temps, elles n’ont plus de temps elles doivent être décochées comme des boulets gaspillés pour me soulager… Les larmes revues, les larmes perçues, juste entrevues qui me brouillent et me noient les yeux, hoquetant, respirant, je m’insurge, recrachant une douleur retenue qui me balaie comme une onde de choc me laissant pantin désarticulé entre les mains d’un amour marionnettiste articulé, enc*.

Arrive le matin, peaux de chagrins, ronge ton frein, le lendemain sera le même, un jour sans fin répétant les mêmes gestes, ravalant les mêmes souvenirs indigestes bombardant des rafales de pourquoi laissant aux frontières de la folie une armée de comment qui ne passera pas. L’amour est une guerre difficile à oublier, je n’ai pas vaincu, « si j’aurais su, j’aurais pas v’nu », mais ton départ je ne l’ai pas vu… Arrivée, tu es partie.

Approche, allez approche, viens regarde ; l’amour est une guerre laissant des ruines, approche plus près…

Le vrai tombeau n’est pas dans la terre, mais dans le cœur ;

Tu peux reconstruire dans l’espoir ;

Et, ne pas fuir, dans le désespoir ;

d’une rancœur…

L’amour est une guerre facile à déclencher, compliquée à comprendre, difficile à oublier !

Merci, affectueusement, pour ces maux que tu m’as laissés.

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