Mon accouchement a été un cauchemar à cause de mon mari

S’il y a des femmes qui ont la chance de pouvoir délivrer un récit d’accouchement positif, ce n’est hélas pas le cas pour certaines d’entre elles. On pense surtout à la douleur, aux complications, aux risques pour la maman ou le bébé, parfois au manque d’empathie de certains praticiens. Mais on ne s’attend pas à ce que le jour de la naissance soit gâché par le père… Ce qui doit normalement être un moment inoubliable se transforme alors en véritable cauchemar pour la future maman. Mon accouchement a été un cauchemar à cause de mon mari, voici le témoignage bouleversant de Sandra.

L’accouchement, un moment particulier pour le couple

Le jour de la naissance, un couple amoureux, soudé et pressé d’accueillir son bébé est normalement heureux. Bien sûr, l’inquiétude, la fatigue, le stress peuvent être très présents. Cela occasionne alors parfois quelques tensions entre les deux futurs parents. Mais cela reste rare et le moment, même s’il peut faire peur, reste magique.

Toutes les futures mères rêvent que leur conjoint soit présent, concerné, patient, doux, encourageant. Le rôle du futur papa est en effet de soutenir la maman dans son effort pour donner la vie, par ses mots et son amour.

Et heureusement, c’est le cas la plupart du temps.

Il peut être maladroit, avoir peur de mal faire ou se sentir impuissant, mais tant qu’il est présent et aimant, ce n’est pas grave. On ne demande pas à tous les futurs pères de rester forts ou sûrs d’eux face à la douleur de leur femme ou la vue du sang par exemple. Certains d’entre eux ne sont pas à l’aise à l’idée de voir le bébé arriver ou de couper le cordon ombilical et cela s’entend.

Mais cela n’empêche pas, encore une fois, les mots d’amour, les mots de soutien, et surtout, le respect dans le couple.

Des témoignages de mamans déçues par le comportement de leur mari le jour de l’accouchement, j’en ai déjà entendus. Celui qui s’endort pendant le travail, qui joue sur son téléphone, qui sort faire des pauses café ou cigarette toutes les demi-heures. Sans oublier celui qui n’assiste pas à l’accouchement…

Mais le témoignage qui va suivre, celui de Sandra, regroupe un peu tous ces exemples. Elle a en effet vécu un accouchement cauchemardesque à cause de son mari. La violence verbale de celui-ci a fait de ce moment qui devait être unique et merveilleux, un moment de honte et de stress intense pour la future maman. Elle nous raconte. Merci à elle pour son témoignage et bravo pour son courage !

Mon accouchement a été un cauchemar à cause de mon mari : témoignage de Sandra

C’est le jour de mon accouchement pour mon second enfant, une petite fille, que j’ai vu le vrai visage de mon mari. Et cela m’a horrifiée.

Nous avions déjà un petit garçon de presque 3 ans et pour cette naissance-là, si le jour de la naissance n’avait pas été idyllique, il me paraît presque parfait au vu du second maintenant.

Mon mari n’est pas un homme démonstratif, et comme père, il manque de patience. C’est le papa-copain qui joue mais qui ne fait pas grand-chose d’autre. Sincèrement, pendant longtemps cela ne m’a pas choquée car j’ai connu ça dans ma famille. C’est ma mère qui s’est toujours occupée de ses enfants, et mon père, je l’ai toujours un peu craint.

Et puis, j’ai été élevée avec cette idée que c’est normal que les femmes s’occupent beaucoup des enfants quand ils sont petits. Les papas ne savent pas faire, sont mal à l’aise, ce n’est pas leur rôle… En vous livrant ces mots, je me rends enfin compte à quel point c’est choquant, mais à ce moment-là, je n’avais pas ouvert les yeux.

Je vivais la vie que je pensais mériter, je tenais ma place, celle qu’on attendait de moi, pas la vie que je voulais vraiment. A part mes enfants, que j’aime de tout mon cœur, le reste je le subissais.

Bref, pour la naissance de notre fils donc, mon mari était là, peu concerné par les explications des sage-femmes, minimisant les douleurs de mes contractions, mais j’ai mis cela sur le compte de la peur ou de la pudeur.

Un premier accouchement, c’est un moment unique, plein d’émotions incroyables. Je me suis dit qu’il était un peu paniqué et perdu. Et j’ai quand même vu dans ses yeux la fierté d’être papa, alors cela a effacé tout le reste.

Le jour J de l’accouchement

Trois ans après donc, pour l’arrivée de notre petite princesse, je m’attendais à ce qu’il soit préparé. Il savait à quoi s’attendre. La patience nécessaire, le soutien dont j’avais besoin. Evidemment, je ne m’attendais pas à des mots d’amour de sa part, ce n’est pas son genre. Mais je croyais qu’il serait respectueux de ce moment à part. C’est tout le contraire qui est arrivé.

Le travail a commencé au petit matin, je me rappelle avoir perdu les eaux très tôt. Déjà, j’ai dû le réveiller, chose qu’il n’a pas apprécié. Le temps qu’il émerge, j’ai appelé ma mère pour qu’elle garde notre fils et nous avons ensuite pris la route pour la maternité.

Pendant tout le trajet, il n’arrêtait pas de râler qu’il était fatigué, il soupirait et me disait que cela tombait vraiment mal pour le boulot.

« Tu t’en fous, toi, tu bosses pas, mais moi je vais être mal vu au boulot de les laisser tomber aujourd’hui ».

Il adore me rabaisser depuis que je suis en congé maternité, et il a tendance à oublier que c’est lui qui veut que je reste à la maison. Quant à son travail, son patron est évidemment au courant de ma grossesse et de l’arrivée imminente de notre fille.

Bref, j’étais en train de comprendre qu’il allait être désagréable mais les contractions étant vraiment fortes, je devais me concentrer sur ma respiration.

Arrivés là-bas, agacé que je ne lui réponde pas, il s’est muré dans le silence. A peine a-t-il dit bonjour à la sage-femme qui nous a pris en charge.

J’avais bien perdu les eaux, le col en bonne voie mais je n’étais dilatée qu’à 2 centimètres à peine. Cela allait donc prendre encore quelques heures. Ce qui est normal, même pour un deuxième accouchement.

Quand il a su que le travail serait long, il était plus soucieux de l’état de sa batterie de téléphone que de l’intensité de mes contractions.

On m’a installée et comme pour n’importe quelle femme qui s’apprête à donner la vie, il fallait attendre que bébé soit prêt à sortir.

Seulement mon mari, lui, ne l’entendait pas de cette oreille. Pour lui, c’était déjà trop long, il ne comprenait pas pourquoi il fallait patienter.

« Et ils foutent quoi là, ça sert à quoi de me réveiller si c’est pour poireauter ici ? »

Quand ils sont venus pour la péridurale, il a quand même osé demander si cela allait ralentir ou accélérer les choses. La sage-femme et l’anesthésiste lui ont expliqué gentiment que c’était surtout pour me soulager vu que je souffrais.

« Oui, si vous voulez mais moi ce que je veux savoir, c’est si ça va nous faire perdre du temps. Parce que sinon, on la fait pas. »

Quand il a prononcé ces mots, je me rappelle avoir eu honte. Honte d’être sa femme, honte qu’il soit mon mari. Comment un homme peut-il dire des choses pareilles ? Comment peut-il gâcher à ce point le jour de mon accouchement ?

N’avoir aucune compassion, aucune empathie ?

Je ne sais pas si le corps médical est habitué à entendre des choses pareilles, en tout cas l’anesthésiste l’a gentiment remis à sa place.

Quand la péridurale a commencé à faire effet, j’alternais entre les moments de somnolence et les réveils en sursaut selon les contractions.

Tout était normal, tout allait bien, les choses avançaient doucement mais sûrement. Seulement pour mon mari, c’était trop long.

Il m’engueulait, me disait que je ne faisais pas d’effort, que ça n’allait pas assez vite. Que cela faisait des heures qu’on était là, qu’il ne se passait rien. Que si je pouvais dormir, c’est bien que je n’avais pas mal et que la petite n’allait pas arriver.

Allez essayer de faire entendre raison à un homme qui croit toujours tout savoir mieux que tout le monde. J’ai essayé, en vain, de lui expliquer, ou plutôt de lui réexpliquer le principe de la péridurale. De lui rappeler comment s’était passé mon premier accouchement. Que ces choses-là peuvent prendre du temps et que c’est la nature qui décide. Que c’est normal. J’aurais mieux fait de me taire.

Il m’a regardée méchamment, avec un air supérieur, et là il est parti dans un laïus incroyablement macho, misogyne, rabaissant.

Des phrases odieuses comme :

« Tu fais ch*ier sérieux ça fait des heures qu'on est là, je vais rater le match » ! « De toute façon, t’as pas besoin de moi, je te préviens, si elle est pas née avant 19h, je me barre. »

Si je n’avais pas été prête à accoucher, je crois que j’aurais vomi, hurlé, pleuré. Enfin je ne sais même pas. Sur le moment, j’avais honte, tellement honte. Et j’étais sidérée qu’il puisse dire des choses pareilles. Sa fille était moins importante qu’un mach de foot ?!

Je devais me concentrer sur mon bébé, sur ma petite fille. C’était la seule chose qui comptait, je me le répétais comme un mantra.

J’essayais de faire abstraction de ses phrases immondes, de ses mouvements d’humeur. Mais il me stressait de plus en plus, et je n’avais qu’une envie au final, qu’il parte.

Il ne méritait pas d’être là si c’était pour se comporter aussi mal. Il était en train de tout gâcher, de m’ôter une part du bonheur de cette journée. La rencontre avec notre fille, voilà tout ce qui comptait. Et lui, c’est comme s’il crachait dessus.

Enfin, après ces heures de stress subi, j’ai été prête à donner la vie. Ma petite fille est née à 17h25, en bonne santé. Pendant que je poussais, pendant qu’elle sortait et surtout quand on l’a posée sur mon sein, j’ai totalement oublié la présence de mon mari. Il était là, mais c’est comme si j’avais accouché toute seule.

mon accouchement a été un cauchemar

Les soins après l’accouchement ont été rapides et j’ai pu profiter de ma fille presque immédiatement. Lui l’a rapidement prise dans ses bras, mais je le sentais vide d’amour, vide de tout.

Je me rappelle avoir appelé ma mère pour lui annoncer la nouvelle et parler à mon fils. Je me souviens surtout lui avoir dit que mon mari allait rentrer pour voir le petit, que non il ne restait pas plus longtemps à la maternité. En fait, je ne lui ai pas laissé le choix. Il n’a pas eu à dire qu’il s’en allait, je lui ai facilité les choses. Qu’il aille voir son foutu match !

Tout ce à quoi j’aspirais, c’était du silence, de l’apaisement et accueillir ma fille en toute sérénité.

Il n’a pas demandé son reste. Je n’ai pas eu de mots de félicitations, de bravo, de je t’aime, de repose-toi. Rien de tout ça.

Mon accouchement a été un cauchemar à cause de mon mari : quel après ?

A mon retour à la maison, quand mon mari était dans les parages, j’étais sur le qui-vive, stressée. Ma fille, en sa présence, pleurait beaucoup. Comme si elle avait entendu les mots affreux prononcés par son père le jour de l’accouchement. Et aussi parce qu’elle sentait mon stress, je le sais bien.

Il ne s’est jamais excusé pour son comportement horrible le jour de mon accouchement. Jamais. Il s’est à peine occupé de notre fille durant sa première année, encore moins que de notre fils.

De mon côté, je n’étais plus qu’une maman. Je crois que quelque chose s’est cassé en moi le jour de la naissance de ma fille, par rapport à lui. Je n’arrivais pas à oublier, à pardonner. Parfois je le regardais et je me demandais si je le connaissais vraiment.

Surtout que son comportement ne s’est pas amélioré avec moi. Ou peut-être que c’est moi qui ai enfin eu une prise de conscience. Je n’arrivais plus à voir en lui mon mari mais il était le père de mes enfants. Parfois, je regrette qu’il soit le père de mes enfants. Mais je suis restée encore. Pour eux, enfin je le croyais. Par peur aussi, des autres, des conséquences, de tout.

Cela a duré environ 3 ans.

Mais j’avais changé. Il le voyait, et il commençait à se poser des questions sur mon éloignement. J’ai compris ce qu’il voulait quand il a commencé à se faire plus câlin, plus mielleux, à vouloir qu’on se retrouve au lit. Son but ? Que je tombe enceinte une 3e fois, pour que je reste concentrée sur notre famille et que je ne pense à rien d’autre. Mais c’était peine perdue. C’était non. Je vous passe alors son chantage affectif, ses ultimatums, ses phrases plus dévalorisantes les unes que les autres.

J’ai tenu bon, je n’ai pas cédé, nous n’avons pas eu de 3e enfant. Et quelques mois après les 3 ans de ma fille, je suis partie. Je l’ai quitté. Il ne m’a pas retenue au final, il n’attendait que ça.

Je n’ai pas eu à demander la garde de mes deux enfants, que je voulais évidemment, puisque mon mari m’a clairement dit qu’il me « laissait les gosses » et les verrait « quand il aurait le temps ».

Depuis, quand il les voit, un weekend de temps en temps, c’est généralement sa mère qui s’occupe des petits. Moi, je reconstruis peu à peu ma vie de femme et je me concentre sur ma vie de maman solo. La violence verbale et psychologique de mon ex-mari le jour de mon accouchement a été un catalyseur pour moi. Elle a fait émerger tout ce qui n’allait pas. Ce jour-là a, quelque part, même si je ne le savais pas alors, été le premier jour de ma nouvelle vie.

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