Je ne veux pas d’enfants : Témoignage de Laure qui explique pourquoi

Depuis « la nuit des temps », une chose semble immuable pour beaucoup : avoir des enfants. Se reproduire a longtemps été instinctif. Et avoir une descendance, une fierté et une assurance pour l’avenir. Puis avoir des enfants, c’était la suite logique pour un couple, marié ou non. Les couples sans enfants, sans être forcément mal vus, étaient incompris. Le célibat n’était pas la norme. Le couple et la famille, si. Quelle plus belle preuve d’amour, quel plus beau cadeau de la vie qu’un bébé ? Si cela reste un grand bonheur pour beaucoup, de plus en plus de personnes font le choix de ne pas devenir parents. Dans nos sociétés modernes, avec les bouleversements actuels et une peur grandissante de l’avenir, ne pas avoir d’enfants entre dans les mœurs. Je ne veux pas d’enfants : Témoignage de Laure qui explique pourquoi elle a fait ce choix.

Le choix de ne pas faire d’enfants est-il de plus en plus répandu ?

Je ne veux pas d’enfants. Est-ce une réalité de plus en plus marquée ? Un sondage réalisé par l’IFOP le 28 septembre 2022 affirme que 30% des femmes françaises entre 18 et 49 ans ne désirent pas devenir mères. Les hommes n’ont pas été sondés sur leur désir ou leur refus de paternité.

Toutefois, en 2014, d’après une enquête de l’Ined, en France environ 6% des hommes et 4% des femmes déclaraient ne pas vouloir d’enfants.

je ne veux pas d'enfants statistiques

En quelques années, la tendance a explosé, notamment pour les femmes. La pression de la norme sociale est moins lourde, il est plus facile d’assumer ses choix.

Les raisons invoquées ? Les avancées féministes qui ne placent plus le rôle de mère au centre de la vie des femmes, les enjeux environnementaux et climatiques, la place du couple qui a changé, la crainte de la surpopulation et la peur de l’avenir.

Si plus de détails sur le sujet vous intéresse, notre article Pourquoi de plus en plus de gens ne veulent pas avoir d’enfants ? vous apportera les réponses théoriques et concrètes.

Ici, c’est par l’angle d’un témoignage personnel que la question est abordée. De plus en plus de femmes assument leur non-désir d’enfant. Leurs raisons rejoignent celles évoquées plus haut, ou sont plus personnelles. Souvent, c’est un mélange des deux. Voici le témoignage d’une femme à ce sujet.

Je ne veux pas d’enfants : Témoignage de Laure qui nous explique pourquoi

Les questionnements sur ma non-maternité ont accompagné ma vie pendant des années. Aujourd’hui, j’ai 44 ans et je me sens enfin mieux comprise. Disons qu’on « me fout la paix » à ce sujet ! Grâce à mon âge ? Parce que les mentalités évoluent ? Peut-être un peu des deux. Et c’est tant mieux !

Ce qui est étrange, c’est que c’était pour les autres que c’était un sujet, pas pour moi. Pendant longtemps, c’est la question du mariage qui était mise sur le tapis. Puis du couple à proprement parler, sans être mariés. Ensuite, cela a été la question d’avoir ou non des enfants.

A chaque époque ses jugements de valeur sur ce qui est normal ou non. Alors pour moi qui ne suis ni mariée ni mère, je suppose que j’étais un cas particulièrement intéressant à disséquer !

Je ne me suis pas dit d’emblée dès l’enfance ou l’adolescence que je ne serai jamais maman. Comme plein d’autres femmes je suppose. Et sûrement que des hommes se disent aussi je ne serai peut-etre jamais père. Pour moi, c’est une certitude qui est apparue plus tard, du fait de mon chemin de vie personnel et de mes expériences amoureuses.

Car je fais partie de ces femmes qui ne dissocient pas le fait d’avoir un enfant d’un acte d’amour. Pour moi, c’est impensable. Attention, je ne dis pas que c’est une vérité absolue. Et jamais je ne jugerai une femme qui décide de faire un bébé toute seule, au contraire !

Mais pour moi, faire un enfant est une envie partagée à deux, ou n’est pas. Et dans mon cas, ce n’est pas arrivé. Il y a plusieurs raisons à cela.

Tout d’abord, je n’ai jamais eu cette sensation physique, cet appel en moi sur l’envie d’être mère. Pas d’horloge biologique qui se met à s’accélérer, pas d’instinct maternel qui se réveille d’urgence. Et malgré les années qui ont passé, ce n’est pas arrivé. Ni à mes 30 ans, ni à mes 40. Pas de besoin, d’envie irrépressible, de sensation de manque. Rien de tout cela.

Certaines de mes amies, ma sœur, mes cousines ont eu des bébés, sont mamans, moi pas. Je suis heureuse pour elles, je pense être une tata présente et douce, et je trouve leurs bébés et leurs enfants adorables. Mais quand je pars de chez elles, je ne sens pas de pincement au cœur ou de sensation de vide au creux de mon ventre.

Ensuite, je ne nie pas le fait que ma décision est également liée à ma vie sentimentale. Je pense que quand on rencontre le grand amour, ou qu’on a la chance de vivre une histoire durable et belle à un âge où l’envie d’avoir un enfant peut être présente, cela change tout. Disons que si j’avais rencontré l’homme de ma vie, que j’avais passé des années avec lui, devenir mère m’aurait peut-être traversé l’esprit. Car comme je l’expliquais, je vois cela comme un acte d’amour entre deux personnes avant tout.

Comment dire, j’ai toujours idéalisé l’idée de la famille. Pour moi, les deux parents jouent un rôle essentiel et complémentaire, que ce soit un homme et une femme, deux hommes ou deux femmes. Je considère à mon sens que c’est l’amour qui est l’élément fondateur de cette envie d’être parents.

Avoir un enfant par amour, que ce soit par une grossesse classique ou assistée ou en adoptant, il n’y a rien de plus beau.

Je suis très admirative des femmes qui choisissent de faire un enfant toutes seules ou des parents solos qui élèvent leurs enfants sans mère ou sans père.

Moi, je n’ai jamais ressenti cette envie de suivre ce chemin-là seule. Ma solitude affective explique en effet en partie pourquoi je ne veux pas d’enfants.

J’ai fait de longues études et mon travail m’a toujours amenée à faire de nombreux déplacements. C’est un métier-passion, une vocation. Sans doute que c’est un peu mon bébé en fait. En faisant ce que je fais et en le faisant bien, je me sens utile et j’aide les autres. Ma mission de vie se trouve là.

Mais elle n’a pas laissé beaucoup de place à a ma vie amoureuse, j’en ai bien conscience. J’ai vécu une très jolie histoire pendant mes années étudiantes. Presque 5 années d’un amour de jeunesse qui m’ont laissé de magnifiques souvenirs. Mais nous étions jeunes justement, avec des projets de vie personnels bien ancrés, des rêves pleins la tête, de l’ambition aussi et l’envie de nous réaliser par nous-mêmes.

Une vie de couple n’était pas compatible avec nos préoccupations du moment et une vie de famille à mille lieues de nos envies.

Après cette histoire, j’ai connu des périodes de célibat alternées avec quelques rencontres pendant 5 ans environ jusqu’à mes 30 ans. Et cela me convenait parfaitement.

C’est à 30 ans sans doute que les choses se sont jouées pour moi. J’ai alors rencontré un homme dont je suis profondément tombée amoureuse. Nous avons vécu une relation à distance à cause de mon travail, mais cela ne m’inquiétait pas au départ, et pour la première fois de ma vie, je me suis dit que ma vie de couple pourrait peut-être passer avant ma vie professionnelle.

Cela a duré environ 3 ans jusqu’à ce que je découvre le pot aux roses. J’étais tombée sur un profiteur, un séducteur invétéré, un menteur, un manipulateur. Mes absences convenaient à son planning bien chargé d’homme infidèle. Il m’a menti, trompée, humiliée. Sûrement qu’il y a eu des signes avant-coureurs mais je ne voulais pas les voir. Et il savait me rassurer, faire semblant, se faire pardonner. Et c’était moi la fautive, j’étais trop souvent absente… Mon caractère pourtant bien affirmé a failli fondre comme neige au soleil face à cet homme. Paradoxalement, c’est le pire qui m’a sauvée. La trahison de trop, le mensonge de trop. Sur la dernière année de notre couple, j’ai appris qu’il menait une double vie et que cette femme était enceinte de lui.

Si cette nouvelle a été l’heureux déclic pour sonner le glas de notre histoire, elle n’a pas été sans conséquences sur ma confiance en moi et ma vie amoureuse ensuite.

Je ne suis pas la seule à avoir vécu pareil cauchemar, et chaque femme s’en remet différemment. Moi, ma bouée de sauvetage a été mon travail. J’ai fermé mon cœur aux hommes, je n’avais plus la capacité à faire confiance et à m’ouvrir à nouveau.

Et les années suivantes, de façon directe ou indirecte, j’ai été témoin de tellement d’histoires glauques, de couples qui se déchirent, de ruptures horribles que cela m’a refroidie.

L’amour existe sans doute mais je l’ai remis au bas de mes priorités et donc la possibilité de devenir mère avec.

Depuis toutes ces années donc, j’alterne célibat et histoires brèves ou moyennement longues.

Ceux qui me connaissent vraiment ne m’ennuient plus avec le pourquoi de ma situation. Pour les autres, curieux ou maladroits, mes réponses ou mon silence dépendent de mon humeur du moment !

L’amour ou plutôt le non amour dans ma vie est sans aucun doute une des raisons principales de ma non-maternité. Mais n’ayant pas cette envie profonde, je n’en souffre pas. Contrairement à d’autres personnes qui rêvent de devenir parents et ne trouvent pas la bonne personne. Qui désespèrent de rencontrer l’amour et de fonder un foyer. Moi je m’en sors plutôt bien au final. Je ne veux pas d’enfants.

Pour autant, ma porte reste entrouverte si un homme bien se présente pour faire un bout de chemin ensemble. S’il a des enfants, il n’y a pas de problème pour moi. Mais de mon côté, je ne me sens pas incomplète parce que je ne suis pas maman. Ce n’est pas un choix qui me rend malheureuse. Si je suis différente, c’est aux yeux des autres, pas des miens. Le regret de ne pas être mère ne s’est jamais manifesté.

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