Florida d’Olivier Bourdeaut ou la vengeance d’une mini-miss

Florida est le troisième roman d’Olivier Bourdeaut et sachez-le, il est diamétralement opposé à son premier que j’ai tant aimé ; En attendant Bojangles. Loin de la douceur et de la poésie qui émanait de ce premier roman, ici, nous plongeons dans un univers qui n’est que haine et vengeance. Et si j’ai été étonnée par le style foncièrement différent des deux romans, j’ai vraiment accroché avec Florida !

Florida d’Olivier Bourdeaut : Résumé

« Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée. »

Enfant, Elizabeth est une mini-miss exploitée par sa mère. Au fil des concours, la fillette ressent de plus en plus de rancœur envers ses parents. Comprenant qu’il lui faut maîtriser son corps si elle veut être maître de son destin, la jeune femme entame sa transformation physique tout en préparant sa vengeance.

Florida d’Olivier Bourdeaut : Mon avis

Un roman brut, violent, déroutant, rempli de haine et de hargne. C’est l’histoire d’Elisabeth, sept ans, qui va être transportée chaque weekend de concours de mini-miss en concours de mini-miss ; coiffée, maquillée, autobronzée, déguisée, préparée à la meilleure chorée, au discours le plus léché… Jusqu’à un beau jour, se réveiller, et haïr ses parents au point de se venger.

Mais comment se venger si ce n’est en détruisant ce que sa mère estimait le plus ; sa beauté, ce coffre de chair ? Elisabeth va se détruire corporellement parlant mais pas que. C’est l’histoire d’une vengeance mais aussi d’une vie de décadence, d’une vie gâchée.

Le style est diamétralement opposé à son premier roman, si poétique et plein de charme (qui reste mon coup de coeur !). Ici, le roman est écrit à la première personne, comme un journal intime. Le style est cru, brut, parfois même vulgaire, cynique au plus au point.

Un roman axé sur l’autodestruction, les blessures de l’enfance, les traumatismes et le désamour. Sur les transferts que peuvent faire les parents jusqu’à broyer leurs enfants, les effacer. Un voyage dans la ville de la démesure ; Miami, une critique acerbe sur l’exploitation des enfants et du culte du corps. Une histoire glaçante et terriblement actuelle.

Bref, j’ai beaucoup aimé ce nouveau roman d’Olivier Bourdeaut et suis admirative de sa capacité à se renouveler et à sortir des sentiers battus.

Florida d’Olivier Bourdeaut : Quelques extraits

« Il y a des gens comme ça qui, quand ils sont allés trop loin, au lieu de s’excuser, de revenir d’en arrière, se sentent obligés d’aller encore plus loin. C’est ce qu’a fait la Reine Mère.(…) Le problème avec les cons lorsqu’une chose ne marche pas, c’est qu’au lieu d’abandonner, ils accélèrent. »

« Je le constaterai plus tard, un homme qui crie tout le temps est souvent un homme faible. Le silence est fort. »

« L’adolescence est le meilleur des crash-tests pour des parents, soit ça craque, soit ça rapproche. »

« Vous connaissez la théorie du mort-kilomètre? Un mort à un kilomètre vous touche plus que mille morts à mille kilomètres. Eh bien à douze ans et demi, trois mille morts à mille kilomètres vous touchent moins qu’un déjeuner avec vos parents qui s’engueulent tout le temps. »

« C’est peut-être ça la jalouse, être privé de l’intérêt qu’on s’imagine mériter. »

Florida d’Olivier Bourdeaut : Le commander :

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