« Mon Mari » : Et si on aimait pour toujours comme au premier jour ?

Je suis récemment tombée sur un livre qui m’a fait passer du rire nerveux à l’effarement, et je meurs d’envie de partager cette pépite avec vous : « Mon Mari » de Maud Ventura. Imaginez une passion tellement intense qu’elle en devient… dérangeante ? L’auteure embarque dans un tourbillon où l’amour flirte dangereusement avec l’obsession. C’est grinçant, c’est tranchant, et ça fait miroiter l’image du mariage parfait sous un jour… disons, assez unique !

Mon Mari de Maud Ventura : Résumé

C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.
On rit, on s’effraie, on se projette et l’on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page. Un premier roman extrêmement original et dérangeant.

Mon avis sur ce roman déroutant :

Lorsque vous ouvrez « Mon Mari » de Maud Ventura, préparez-vous à découvrir une passion hors normes. Le roman est, à bien des égards, un bijou singulier et déroutant, reflétant avec une originalité frappante la complexité des sentiments humains à travers les yeux d’une épouse viscéralement accrochée à son mari. Ventura nous offre un parfait mode d’emploi, tantôt sérieux, tantôt satirique, pour raviver la flamme dans le couple, même après des années de mariage. On y découvrir l’histoire d’une femme qui aime non seulement avec son cœur mais aussi avec une dévotion frôlant l’obsession, une femme qui, dans sa perfection étudiée et son contrôle absolu, établit une cartographie méticuleuse de son amour.

Avec un style piquant et maîtrisé, Ventura dresse le portrait d’une dépendance affective quasi schizophrénique ; ni le choix d’un fruit ni le total d’un ticket de caisse n’est laissé au hasard. Mais au-delà de cette maîtrise narrative, je dois avouer que le livre m’a laissée avec un sentiment partagé. La voix de cette épouse, aussi diaboliquement inspirée soit-elle, finit par devenir un refrain répétitif, une litanie de fixettes qui, malgré leur intensité, tournent en rond et fatiguent.

La construction du roman en journal de bord, de lundi à dimanche, rythme nos rencontres avec des scènes domestiques qui oscillent entre comédie et thriller psychologique. Ventura flirte avec les angoisses universelles, et pourtant, l’obsession croissante de l’héroïne vers son mari engloutit tout sur son passage, laissant peu de place à autre chose.

Malgré ces critiques, il y a une drôlerie féroce et un regard acéré sur les dynamiques conjugales et les écarts entre les vieux schémas patriarcaux et la réalité actuelle. L’héroïne elle-même est un paradoxe vivant, une antithèse de l’élan #metoo, une Phèdre moderne enfermée dans une peinture de bonheur façonnée par la société.

Et puis arrive la fin. La fin que vous n’attendez pas, qui surprend et satisfait, transformant toute frustration précédente en un sentiment de jubilation. « Mon Mari » s’avère être une œuvre réjouissante, riche en nuances et fraîcheur, à l’image de sa couverture vintage parfaitement choisie.

Quelques extraits du roman

« J’aime nos enfants, c’est une évidence. Je les aime, mais il est également très clair que j’aurais préféré ne pas les avoir. Je les aime, mais j’aurais préféré vivre seule avec mon mari. Aujourd’hui, je crois pouvoir dire avec certitude que je survivrais à la mort de l’un de nos enfants mais pas à celle de mon mari. »

« Preuve qu’il n’y a rien entre nous : quand on aime on a encore envie de parler, de se voir, d’être ensemble. Quand on dort, on renonce à l’autre ; dormir, c’est cesser un peu d’aimer. C’est pourquoi j’en ai toujours voulu à mon mari de s’endormir aussi vite en ma présence. »

« Nous sommes deux parents qui dînent avec leurs enfants, en pleine représentation familiale. Je joue à la mère et lui au père. Et mon mari me manque. »

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