Critique du film « Sous les jupes des filles »

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Mes chères,

À celles qui n’ont toujours pas vu le nouveau film d’Audrey Dana, ne lisez pas cet article. Je souhaiterais vous laisser le suspens de le découvrir par vous-mêmes, vous faire votre propre opinion.

Plusieurs histoires entremêlées de femmes d’aujourd’hui, avec leurs doutes, leurs joies, leurs peines, mais axées sur leur libido, leur vie intime et charnelle.

Le concept est top, le casting tient plutôt largement la route (là-dessus, rien à redire) , et en ces temps de Coupe du Monde, un film sur les filles par une fille pour les filles pourrait faire un bien fou.

Se pencher le temps d’un film sur la complexité des femmes, de leur vie intime aurait pu être une belle réussite, agréable et juste, le tout encore une fois arrosé d’un casting plus que savoureux. Mais, le hic, c’est que c’est complètement raté…

Entre la mère au foyer dépassée par les évènements qui tente de redécouvrir le désir avec la baby sitter canon de ses enfants, la frigide pulpeuse qui n’assume que très peu sa situation, la coincée qui se lâche quand elle apprend que son loukoum de mari la trompe avec la nymphomane en mal d’amour… Bref, toutes ces femmes représentent les femmes d’aujourd’hui, mais les clichés et autres stéréotypes souvent mal traités dans les films modernes sont malheureusement au rendez-vous. C’est parfaitement joué, dans le ton du film, mais c’est un lourd et vaseux concentré d’hystérie gueulard et excité.

Cela dit, la bande annonce est relativement bien faite : on y retrouve de l’humour, un ton décalé, des jeunes femmes pimpantes, en quête de qui elles sont réellement.

Mais une fois dans la salle, une fois que vous vous retrouverez dans ce méli mélo de personnages à qui Audrey Dana n’accorde pas la même importance, sans raison. La mère de famille délaissée par son mari, qui se retrouve quasiment seule toute la journée à devoir gérer quatre enfants du même âge prend une place centrale dans le film, pendant que la jeune femme phobique et atteinte d’un cancer est quasiment inexistante. Comment la hiérarchie est-elle mise en place ? Vous n’aurez pas la réponse.

Vous vous retrouvez étouffées sous une avalanche de clichés. Que ce soient l’image des enfants (totalement capricieux et ingérables), des maris (jaloux, faibles), ou bien évidemment des femmes. Il s’agit d’une réelle insulte à ce que la femme d’aujourd’hui est.

Ce film est une surenchère de vulgarité. La débauche est au rendez-vous, les attitudes des femmes sont déplacées, dérangeantes. Je pense en effet à Marina Hands, catastrophiquement mauvaise dans ce film. Elle enchaîne avec une médiocrité déconcertante vulgarité verbale, cris et hystérie.

Les hommes qui sont allés voir ce film ont du avoir des sueurs froides… Oui, les femmes sont victimes de leurs hormones, oui les femmes subissent les différentes facettes de leur personnalité, elles peuvent peiner à alterner vie de famille, copines, travail, et c’est pour cela qu’elles méritent une révérence. Mais, pitié, pas avec une caricature comme celle-ci, pas avec un navet de cette envergure… Non, les femmes ne sont pas toutes folles ou névrosées. Et c’est pourtant que l’on nous montre.

Si les hommes qui se sont risqués à aller voir ce film dans l’espoir de comprendre les femmes et ce fameux dicton « les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus« , c’est un déplorable cocktail q’ils ont pu déguster.

Alors, je pousse une gueulante. Certes, un film raté ne doit pas faire l’effet d’une bombe. Un film raté ne traversera pas l’histoire, il sera vite oublié et puis c’est tout. Mais je trouve que Sous les jupes des filles va plus loin au point de mettre à mal les efforts des femmes qui se sont battues à leur manière pour se faire une place dans la société. Si vous l’avez vu, comprenez-vous ce tortillage de névroses mal fagoté, en mal d’un nouvel idéal féminin, mais qui se heurte à tous les clichés les plus minables auxquels une femme puisse être confrontée.

Êtes-vous toutes des dégénérées libidineuses et irrespectueuses ? Êtes-vous toutes des dépressives en mal d’amour,  et de considération ? Une femme d’affaire est-elle forcément infecte et psychorigide ? Une mère au foyer est-elle forcément négligée et dépassée par les évènements ? Pitié, pas en 2014.

Certains diront peut-être que je n’ai rien compris au film, que je n’ai pas su déceler la subtilité du concept du scénario, que je n’ai pas su trouver en cette daube l’éloge implicite de la femme moderne et libérée. Soit, mais je ne le regrette pas. J’ai simplement assisté à une cacophonie d’ébats charnels mal digérés, à des crises de joutes verbales ponctuées par des gros mots aussi vulgaires qu’ignobles.

Merci Audrey Dana pour cette éructation de vulgarité.

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