J’ai peur de finir seul : témoignage d’un homme célibataire

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait dire à ceux qu'on aime. Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la plus belle des lettres:

Le célibat est une réalité de plus en plus forte dans notre société. S’il est bien vécu par beaucoup de monde, revendiqué même comme un choix assumé ; pour d’autres, il est un poids. Bien que le couple ne soit pas la seule voie possible d’épanouissement et de bonheur, des célibataires n’en peuvent plus de ce statut et de la solitude affective qui l’accompagne. Ils ont envie de tomber amoureux, de vivre une belle histoire d’amour. De faire des projets de couple, d’être à deux pour avancer dans la vie. Plus le temps passe, plus certains célibataires sont désabusés et résignés, persuadés qu’ils resteront seuls pour le reste de leur vie. Et cela devient une angoisse, un poids, un vide. J’ai peur de finir seul, c’est le sens du témoignage d’un homme célibataire, Ludovic, 40 ans. Il a l’impression qu’il ne trouvera plus jamais l’amour.

J’ai peur de finir seul : témoignage d’un homme célibataire

Si je ne compte pas les rendez-vous qui n’ont rien donné, les désillusions et les faux espoirs, les aventures d’une nuit, voilà 7 ans que je suis célibataire.

7 ans, ça commence à faire long, vraiment long.

Et au fur et à mesure que le temps passe, que les semaines deviennent des mois puis des années, mes espoirs de trouver l’amour, eux, s’envolent.

J’ai été en couple pendant 10 ans, de mes 23 à mes 33 ans et de cette union est née une petite fille. Ma fille, ma raison de vivre qui a maintenant 10 ans et que j’ai une semaine sur deux. Je suis heureux d’avoir pu trouver, avec sa mère, cette solution de garde alternée.

Après ma séparation, j’ai connu les étapes du deuil amoureux comme on dit, de mon histoire avec la mère de ma fille. Même si cette décision était voulue, il faut toujours un peu de temps pour digérer l’échec, surtout quand on a fondé une famille. C’est en tout cas mon avis.

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Après quelques mois de célibat et la mise en place d’une nouvelle organisation de papa célibataire, je n’avais pas forcément en tête de refaire ma vie immédiatement.

Disons que ce n’étais pas une urgence, après 10 ans en couple, de me jeter illico presto dans la première relation venue. Et puis de toute façon, l’amour n’est pas quelque chose qu’on contrôle.

Je n’ai pas imaginé un seul instant que ce serait aussi compliqué. Un véritable parcours du combattant au final, c’est une réalité.

Les premiers temps, je profitais de soirées avec mes potes quand je n’avais pas ma fille. C’est vrai que pendant presque 2 ans, un weekend sur deux, je sortais. Pas forcément dans l’optique de rencontrer une femme, de draguer ou de séduire absolument, mais ma vie sociale était assez riche.

Je pense que j’ai eu besoin pendant au moins deux ans de me griser là-dedans. Les sorties, les amis, les loisirs, les rencontres et le jeu de séduction.

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J’avais sûrement besoin de me prouver que je pouvais encore plaire à une femme et que je pouvais séduire. Seulement les bars et les boites à 35 ans, j’en suis revenu ainsi que des rencontres qui vont avec. Les quelques aventures que j’ai eues, je ne sais pas comment l’expliquer, c’est comme si c’était acté d’avance qu’il n’y aurait rien de plus.

On se voit, on se plaît, on consomme et on se dit au revoir. Parfois à bientôt pour une ou deux fois dans le meilleur des cas, généralement adieu.

Les applications et sites de rencontres, c’est pire. Comme tout le monde, j’en suis passé par là, puisqu’apparemment c’est comme ça qu’on rencontre des gens aujourd’hui. Les Tinder, Adopte, Meetic et compagnie, j’en suis revenu. Autant du système qui est là pour nous prendre de l’argent que des rencontres que j’ai pu y faire.

C’est comme si rien n’était vrai là-dessus, que tout le monde mentait et que c’était normal, que ce postulat était accepté. Mentir sur son âge, ses photos, sa situation personnelle, son boulot… Je n’ai toujours pas compris le but de tout ça.

Après quelques mois à essayer tour à tour ces applications, j’ai laissé tomber, pas à l’aise avec la façon de faire et déjà blasé de ce marché de célibataires 2.0.

Peut-être que je n’ai pas eu de chance, ou que c’est moi qui ne sais pas m’y prendre, mais il y a quelque chose qui m’échappe vraiment dans tout ça.

Je crois tout simplement que beaucoup de gens se foutent de l’amour aujourd’hui. Pire, ils n’y croient plus.

Evidemment, le covid n’a rien arrangé depuis 2 ans. De compliqué, c’est carrément devenu impossible de faire une belle rencontre. Où, quand, comment ?

Comme beaucoup de célibataires je pense, je me dis de plus en plus souvent que je ne rencontrerai jamais personne.

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J’ai peur de finir seul et en même temps je me dis que ce qui doit arriver arrivera.

Après ces 7 années de célibat, j’ai beau être un papa comblé, aimer mon job, avoir des amis sur qui je peux compter et une famille présente, il me manque l’amour.

Il m’arrive d’être nostalgique de cette vie passée avec la maman de ma fille. Pas parce que je l’aime encore, mais parce que je partageais un projet de vie avec quelqu’un. Se projeter seul, certains jours, c’est difficile.

J’ai des jours avec et des jours sans, je passe d’optimiste à fataliste, résigné, désabusé même. J’essaie de ne pas entretenir cet état d’esprit, il me pollue et me prend de l’énergie inutilement.

Je n’ai pas besoin de quelqu’un pour être heureux mais j’e suis encore avide de partage, de sentiments, de complicité, d’avenir à deux.

Certains soirs, alors que je suis seul chez moi ou que ma fille dort, je me sens mal, vraiment mal. Je ne sais pas à qui parler de mes états d’âme, des mes peurs, que j’essaie de relativiser.

Il n’y a rien de grave dans ce que je vis et je sais que je n’ai pas besoin d’être absolument en couple pour m’épanouir. Mais moi ce que j’aimerais, c’est retomber amoureux et partager à nouveau des moments, des sensations, des projets, des émotions. J’ai vraiment peur de finir seul.

Et j’ai l’impression que cela ne m’arrivera plus jamais, que je suis reclus dans ma bulle de solitude affective et que plus personne ne pourra la percer.

Relativiser, c’est le maître mot. Remercier pour tout le reste, être plein de gratitude pour ma fille, mes proches, mon boulot. M’ouvrir à d’autres choses, d’autres horizons.

Je fais tout ça, j’essaie, depuis 7 ans maintenant. Peut-être que je ne suis pas assez patient, que je suis trop exigeant. Tout ce que j’espère, c’est que je n’attends pas quelque chose qui n’existe plus.

J’ai peur de finir seul parce que j’ai peur de ne plus connaître l’amour. Une vie sans amour, à 40 ans, c’est fade certains jours et je ne me vois pas vivre le reste de mes jours sans plus aucune saveur, sans plus personne avec qui partager le bonheur d’être en vie.

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4 réflexions au sujet de “J’ai peur de finir seul : témoignage d’un homme célibataire”

  1. Je vis et ressens la même chose que toi mais au féminin! plus de 10 ans de célibat un fils à charge à temps plein peu d occasion de rencontres j ai donc tout essayé moi aussi comme les sites rien n y a fait je suis aujourd’hui résignée mais triste de me dire que je ne serai jamais plus aimée j aurai tellement aimé refaire ma vie

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  2. Je suis moi aussi dans une situation similaire à l’exception que j’ai une copine de week-end qui ne désire pas plus que cela. Une femme qui vit dans le passé d’une relation qui a duré 27 ans mais dont elle dit qu’il y a eu 15 ans de trop. Elle a enduré cette relation qui lui a fait mal pour ses enfants. Puis, elle a quitté en se faisant la promesse que plus jamais elle n’aurait d’homme dans sa vie. Ses enfants ont grandi, ont quitté le nid et elle s’est retrouvée seule.

    A ce moment, je sortais moi aussi d’une relation, d’un divorce qui m’a coûté très cher. J’avais aussi besoin de me retrouver. On s’est rencontré. Un week-end, puis 2 et le COVID est arrivé. Nous avons maintenu ces rencontres de week-end. On était bien ensemble malgré quelques ajustements au début. Elle s’est surprise de voir que c’était possible de côtoyer un homme sans que ça fasse mal. Puis, elle m’a dit qu’elle m’aimait, que j’étais l’homme de sa vie. De mon côté, j’ai de l’affection, je veux son bien être, je la trouve jolie et agréable, malgré qu’elle soit incapable de contrôler son hyperactivite. Quand elle dit qu’elle m’aime je réponds «moi aussi »…mais comment puis-je vraiment aimer une femme qui n’a aucun envie de faire des projets d’avenir avec moi, sauf quand nous serons des vieillards? Comment envisager de toute façon une vie au quotidien avec elle alors qu’elle passe la majorité de son temps à travailler et à entretenir sa grande maison, celle où elle a vécu avec son ex et où ses enfants ont grandi.

    Ça fait 3 ans que nous sommes ensemble, à se voir les week-end. Il s’est installé une routine: cuisine, télé (en mangeant) jeux de société, entretien du terrain l’été, très peu de sorties, un peu de sexe qui est devenu aussi routinier…aucun instant prolongé où l’on profite d’être ensemble, les yeux dans les yeux à savourer un repas ou à juste être collés à se caresser. Aucun baiser tendre (elle a toujours envie de me mordre).

    Je retourne chez moi le lundi et de plus en plus je suis heureux de me retrouver seul. Mais, je trouve mes soirées seul de plus en plus longues et je rêve de pouvoir vraiment partager ma vie avec une femme qui désire les mêmes choses que moi. Une vie à deux où nous sommes en communion (sans être en fusion), faire des projets d’avenir…est-ce possible? Oui, moi aussi j’ai peur de finir ma vie seul.

    Continuons à échanger.

    Bruno

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  3. Je comprends ce sentiment puisque je le ressens de plus en plus. Néanmoins je pense qu’à 40 ans il vous reste du temps pour espérer et rencontrer la personne avec laquelle vous pourrez être heureux.
    Dans quelques semaines je vais avoir 60 ans et cela fait, sauf une parenthèse malheureuse de 6 mois, 15 ans que je suis seul. J’ai eu quelques aventures bien sûr, la plupart par l’intermédiaire de sites de rencontres car cela me semblait plus facile pour moi qui suis encore assez timide. Quand une femme me plaît je ne sais pas comment l’aborder, je me trouve gauche, maladroit, je perds mes moyens et me sent ridicule. Les sites m’aidait à faire le premier pas car les premiers échanges par écrit à distance je savais trouver mes mots. J’ai arrêté tout ça il y à plus de cinq ans maintenant après une dernière expérience très pénible. Je me suis fait berné par une assistée qui n’attendait de moi que le confort matériel sans rien faire de son côté. Bref je suis partie au bout de six mois et me suis juré de ne plus aller sur des sites de rencontres. Cela fait 5 ans et demi et depuis je n’ai eu qu’une aventure de trois mois avec une femme qui finalement n’était pas sur le même rythme de vie. Ma vie sentimentale est au point mort depuis presque trois ans, et finalement je suis encore et toujours seul depuis que j’ai quitté la mère de mes enfants il y a 15 ans. C’est de plus en plus compliqué car je me dis de plus en plus que je vais finir ma vie seul, sans amour à partager. La complicité, l’échange dans la tendresse des mots et des caresses. Quand je vois un couple marcher main dans la main je les envie et j’aimerais revivre ça un jour. J’y crois de moins en moins et l’âge ne m’aide pas à y croire, même si on me dit régulièrement que je ne fais pas mon âge.
    Même si je surmonte mieux ma timidité, c’est toujours compliqué pour moi d’aborder une femme.
    Thierry.

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  4. Bonjour,
    J’ai cru me reconnaître, au féminin…
    7 ans de célibat, l’impression que les sites de rencontres ne sont que mensonges, l’impression que maintenant les gens prennent et jettent dès que ça les dérange,…
    Malheureusement plus le temps passe et plus je pense que je resterai seule😢
    J’ai mes enfants, bientôt un boulot qui me plaît vraiment, me manquera que l’homme pour la vie rêvée… Pas grave on vit sans
    Bon courage à vous

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