Je ne trouve pas l’amour à cause de ma maladie : témoignage de Pauline

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Il y a des choses qu'on aimerait dire à ceux qu'on aime. Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la plus belle des lettres:

Pauline est atteinte d’une maladie chronique qui, si elle n’est pas grave dans le sens où sa vie n’est pas en danger, handicape fortement son quotidien. Elle a dû s’adapter en fonction de ses douleurs et des nombreux symptômes de sa maladie qui occasionnent une importante fatigue. Adapter son travail, sa vie sociale et ses activités, mais pas seulement. Car, malheureusement, sa vie sentimentale en est directement impactée elle aussi. Je ne trouve pas l’amour à cause de ma maladie, c’est le sens du témoignage de Pauline qui nous confie ses désillusions mais aussi sa force de caractère.

Je ne trouve pas l’amour à cause de ma maladie : témoignage de Pauline 

Ma maladie s’est déclarée il y a quelques années maintenant. J’étais tout le temps fatiguée, j’avais des douleurs que je ne comprenais pas vu mon âge. Tout à coup, c’est comme si on m’avait vidé de toute mon énergie, de toutes mes forces. Je me fatiguais très vite et de nouveaux symptômes apparaissaient chaque jour.

Après plusieurs mois d’errance médicale, entre examens et rendez-vous chez des spécialistes, mon médecin a enfin nommé le mal qui me rongeait. J’ai appris que j’étais atteinte d’une maladie chronique.

Si elle ne mettait pas ma vie en danger, elle allait toutefois bouleverser mon existence.

A partir de là, j’ai dû adapter mon quotidien, trouver des solutions et des moyens de me soulager afin de ne pas me shooter aux médicaments. J’ai la chance d’être bien entourée par ma famille et quelques amis proches qui m’ont facilité la vie et aidé à trouver des moyens naturels pour avoir moins mal et soulager mon quotidien.

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C’est très difficile, à même pas 30 ans, de se sentir à ce point démunie, impuissante, totalement vulnérable.

A l’annonce du diagnostic de ma maladie, j’étais célibataire depuis quelques mois. Avant, je sortais danser avec mes amis, dîner, boire un verre, bref j’avais une vie sociale active. Mais les derniers mois d’errance médicale, de fatigue et de douleurs avaient ralenti mon rythme.

Je n’avais pas encore eu la possibilité ou la chance de rencontrer le grand amour mais je continuais à y croire. Les choses ont diamétralement changé à partir de là.

Peu importe le moyen de faire une rencontre, par une application ou en direct je suis hésitante sur la façon de faire. Je ne me vois évidemment pas parler de ma maladie au premier message ou au premier verre mais je ne vais pas non plus attendre des semaines pour le dire. Et puis surtout, je n’ai pas à en avoir honte car cela fait partie de ma vie maintenant.

Cela dit, j’ai appris à ne pas me définir par ma maladie, à ne pas me réduire à ce statut de malade.

Mais il y a des choses que je ne peux plus faire, des jours plus difficiles que d’autres. C’est une réalité. Et je n’ai pas envie de m’excuser ni d’avoir à me justifier pour un mal que je n’ai pas choisi.

Seulement voilà, la réalité des rencontres, le marché des célibataires et les relations d’aujourd’hui sont bien décevantes. Malchance, poisse, mauvaises rencontres ?  Ou est-ce de ma faute, est-ce moi qui ne sais pas comment aborder le sujet ?

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En tout cas, cela a compliqué sérieusement ma vie sentimentale, et j’en suis venue à me dire que je ne trouve pas l’amour à cause de ma maladie.

Entre les hommes qui fuient dès que j’en parle et ceux qui me mentent en disant que ça ne les dérange pas pour ensuite pratiquer un honteux ghosting, les désillusions sont fortes et la déception prend de plus en plus de place.

Quand je dis que je ne trouve pas l’amour à cause de ma maladie, mes proches essaient de me rassurer en me disant que ce n’est pas le cas, que c’est difficile aujourd’hui d’être célibataire. Que ce n’est pas ma maladie la responsable mais plutôt les mentalités actuelles.

C’est en partie vrai, je ne dis pas le contraire car je sais combien c’est difficile aujourd’hui de rencontrer quelqu’un qui a envie d’une relation sérieuse et qui n’a pas peur de l’engagement. Mais justement…

C’est déjà tellement difficile que beaucoup d’hommes, si on leur rajoute un obstacle supplémentaire, prennent peur et ne préfèrent même pas tenter l’aventure.

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A vivre, c’est une expérience douloureuse pour la confiance en soi à l’estime de soi.

Alors que j’essaie de rester forte, de ne pas me laisser envahir par cette maladie et de continuer à vivre le plus normalement possible, ce sont les autres qui me rappellent mon état par leur jugement ou leur rejet. Je trouve ça injuste et ça me met en colère.

J’ai appris à vivre avec, à écouter mon corps, à accepter de devoir me reposer peut-être plus que d’autres et à faire le deuil de certaines activités. Mais j’ai surtout appris la résilience et la pugnacité. Appris à ne rien lâcher.

Alors je me dis que si j’ai la force pour tout ça, je ne dois surtout pas me laisser polluer par le manque d’authenticité, de sincérité ou de courage des hommes qui ne recherchent que la facilité et la superficialité.

Je garde l’espoir qu’un jour, un homme vrai saura me voir au-delà de mon corps et de ma maladie.

Qu’il aura envie de faire connaissance vraiment, d’apprendre qui je suis. Et peut-être qu’il pourra tomber amoureux de la femme sans tout ramener à la maladie.

Dans les circonstances actuelles avec la crise sanitaire du Covid-19 additionnée à la complexité des rencontres, c’est une sale période pour les célibataires. Ajoutez-y une maladie chronique et ça rime pour beaucoup avec le mot « contrainte » !

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Cette phase de ma vie me donne l’impression de vivre avec une solitude affective sans fin mais néanmoins, je veux rester positive. Alors je garde espoir et je veux encore croire en l’amour.

Je ne suis pas encore complètement aigrie ou désabusée malgré mes désillusions. Si je reste lucide sur ma situation, pour autant, je sais qui je suis, ce que je vaux et donc ce que je peux apporter à un homme. Au fond de moi, j’ai cette intime conviction que quelque part, l’homme fait pour moi existe et que nous saurons nous trouver.

Et qu’il m’acceptera telle que je suis, dans mon entièreté comme je l’accepterai sans vouloir le changer.

Je ne sais pas si mon témoignage pourra changer quoi que ce soit mais aux personnes qui sont malades et seules comme moi, je veux dire que ce n’est surtout pas à vous de vous remettre en question. Soyez fort, restez vous-même et ne laissez à personne le droit de vous dénigrer à cause de votre santé.

Et aux autres, à tous ceux qui détournent le regard, qui voient la maladie comme une tare contagieuse, j’ai envie de vous dire que c’est dommage de passer à côté d’une personne bien et, peut-être, de l’amour, à cause de vos peurs infondées.

La vie est courte, la maladie nous en fait prendre conscience plus vite et plus fort que les autres, alors pour ma part je n’ai pas le temps ni de perdre mon temps avec des gens sans cœur ni valeurs, ni pour les regrets.

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1 réflexion au sujet de « Je ne trouve pas l’amour à cause de ma maladie : témoignage de Pauline »

  1. Bonjour,
    C’est un sujet que je connais bien pour malheureusement avoir la même pathologie que vous.
    Pour faire court, 2016 accident de travail.
    2017 dépression, 2018 ma femme me quitte six mois après reconnu handicapé dans l’impossibilité de travailler bref la fin du monde et finalement depuis un an je vie le parfaite amour avec une femme qui m’aime malgré mes douleurs qui m’empêche d’avoir une vie « normale  »
    J’ai 47 ans et le bonheur est là après avoir touché le fond et deux tentatives de suicide.
    Bon courage.

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