Une période difficile, une solitude trop marquée, un désert affectif, des déceptions accumulées… Une remise en question s’invite parfois, nous faisant chercher un sens à notre existence. Et il arrive de ne plus le trouver, ce sens. C’est l’heure des grandes interrogations. Pourquoi je suis là, à quoi je sers, qu’est-ce que je veux faire, pourquoi je ne suis pas épanoui(e) ? On perd parfois le goût de faire les choses, l’envie, le sens même de sa raison d’être. Alors on se sent vide, terriblement vide, et seul(e). C’est comme avoir un trou dans le ventre, la tête sans émotions, sans sentiments. Comment retrouver sa joie de vivre, une raison d’avancer, un sens à ce qui nous entoure ? J’ai un sentiment de vide intérieur, nous partage Fanny dans son témoignage.
J’ai un sentiment de vide intérieur : témoignage de Fanny
C’est quelque chose d’insidieux qui s’est produit, comme si cela entrait par tous les pores de ma peau sans que je puisse m’en rendre compte, progressivement. Mon cœur, mon ventre, ma tête. Mes pensées, mes émotions, mes sentiments.
Je ne me suis pas levée un matin en me disant que je n’allais pas bien, c’est plus sournois, comme une succession de jours qui se ressemblaient sans avoir de début et de fin, sans plus avoir de sens. Des états d’âme à répétition, des larmes que je ne pouvais plus retenir, des grands moments de spleen. Et cette solitude, ce silence, ces silences si pesants.
Il y avait juste moi face à moi-même et je ne me supportais plus.
Je suis devenue terriblement lasse, traînant une fatigue intense comme on tire sa valise dans un aéroport bondé… Avec difficulté, avec des obstacles, avec une solitude écrasante et la peur de ne jamais trouver la bonne destination…
Cet épuisement émotionnel est entré dans ma vie sans que j’y prenne garde, je me suis laissée envahir par des émotions négatives sans signal d’alerte préalable.
En fait, en quelques mois, ma vie a changé et j’en suis devenue spectatrice. Je me suis enfermée dans ma bulle de solitude, j’ai fait comme certaines espèces animales, j’ai hiberné.
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Ce sentiment de vide intérieur a alors pris toute la place et je n’avais plus la force de lutter.
D’ailleurs, pour lutter, il aurait d’abord fallu que je le comprenne, que je l’analyse pour le combattre à bras le corps. Mais je me suis laissée glisser dedans, comme on se laisse aller sous la couette pour une grasse matinée… Puis une autre et encore une autre…
J’ai peiné à en sortir. Il a pris toute la place. Déprime, apathie, dépression peut-être ? Je ne sais pas si je dois mettre un mot médical sur mon état, je sais juste que j’étais lasse de tout.
Evidemment, je ne suis pas la seule et le contexte de nos vies actuelles n’aide pas à trouver son projet de vie, sa voie, un sens à tout ça. A se trouver, soi.
J’ai bien cherché à savoir d’où ça venait après quelques temps. Mon célibat, un problème de santé, une déception sentimentale, des amis qui n’en sont plus vraiment ?
En fait, je crois bien que c’est une accumulation de tout cela, comme des petits traumatismes qui, rattachés les uns aux autres, finissent par former non pas un trop plein mais un trop vide, ce fameux sentiment de vide intérieur.
On dit que le bonheur est en soi, qu’il ne faut pas le chercher ailleurs et donc que le sens de la vie, c’est en soi aussi qu’il faut le trouver.
Comment se remettre en quête du bonheur, quand on se sent si vide ?
Aujourd’hui, je suis en plein dedans et j’essaie déjà de remettre de l’ordre dans mes pensées, d’apaiser mon esprit et mes peurs. Si je me sens aussi vide, c’est parce que je ne parviens pas à trouver un sens pour moi et pour moi seule. Chercher l’épanouissement grâce aux autres, tout le temps, est forcément une source possible de déception.
Se couper du monde n’est pas la solution, mais pendant un temps je n’en ai pas trouvé d’autre pour me ressourcer, me reposer, réfléchir à tout ça.
Peut-être que cette confrontation avec moi-même m’a fait du bien au final mais que je n’en vois pas encore les effets. Ce que je sais, ce que j’ai compris, c’est que ma solitude ne doit pas se transformer en isolement.
Certes, je ne dois pas chercher le sens de mon existence à travers les autres, mais je dois restée connectée à ce et ceux qui m’entourent tout de même pour remettre du sens dans ma vie.
Me remplir à nouveau de senteurs, de saveurs, de sensations, d’émotions. Redécouvrir des notions de plaisir, de lâcher prise mais aussi d’envie de faire les choses, d’imaginer, d’entreprendre, de créer.
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Quand on a un tel sentiment de vide, on met sa vie sur pause et il devient impossible de se projeter.
La vie ne devient que la triste répétition de jours monotones dans lesquels on évolue en mode pilote automatique tel un robot.
Se lever, manger, se laver, travailler, dormir. Recommencer…
Pour me débarrasser de cette sensation de vide intérieur, avant le comment, il fallait comprendre le pourquoi.
Les crises existentielles sont des moments énergivores dans la vie, cela bouleverse tout et remet tout en cause.
Mais je crois que c’est un mal pour un bien, un mal nécessaire pour se retrouver. La quête de soi est le travail d’une vie… J’ai compris que pour vivre un grand changement, il fallait en effet passer par une période plus ou moins longue et intense d’inconfort. Je suis en plein dedans, je le sais à présent.
Mais contrairement à il y a quelques mois, je ne subis plus ce vide de la même façon. J’ai appris à l’apprivoiser, l’accepter, le comprendre. Et je commence à réussir à ne plus le laisser régir mes journées, décider de mes humeurs et de mes envies.
Je n’en suis qu’à la moitié du chemin mais j’avance, à mon rythme. Quand ce sentiment se fait trop présent, et cela arrive encore, je l’accueille différemment et je sais que cela ne durera pas.
Avoir de la bienveillance et de l’empathie pour soi-même sont les clés essentielles pour parvenir à renouer avec ses émotions positives et pour retrouver le goût de la vie. Petit à petit, un jour après l’autre, j’avance sur mon chemin. Pour me débarrasser de ce sentiment de vide intérieur, j’ai compris que je devais trouver ma mission de vie, pour enfin trouver quel sens et quelle direction donner à mon existence.