Tu disais que j’étais faible et pourtant, tu vois, je t’ai quitté

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait dire à ceux qu'on aime. Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la plus belle des lettres:

Dans certains couples, une relation de dominant/dominé s’installe parfois. Certaines personnes pensent que l’amour se définit par un rapport de force. Comme si en amour, l’un aime plus que l’autre. S’aimer, n’est-ce pas au contraire partager des sentiments réciproques et équilibrés ? Hélas, trop de relations se construisent encore sur des bases déséquilibrées, parfois malsaines ou toxiques. Dépendance affective, complexe d’infériorité pour l’un, domination, manipulation pour l’autre. L’un prend l’ascendant sur l’autre, considérant son partenaire comme faible ou fragile et la relation comme acquise. Il est alors persuadé qu’il ne sera jamais quitté, qu’il contrôle la relation et que l’autre entretient des sentiments tellement forts que toute rupture est impossible. Et pourtant, il arrive qu’une personne très amoureuse réalise que son bonheur n’est pas là. Que l’amour ce n’est pas ça et trouve le courage de partir. C’est le sens de cette lettre de rupture, qui résonne comme un témoignage de liberté retrouvée. « Tu disais que j’étais faible et pourtant, tu vois, je t’ai quitté ». Cette lettre permet de tourner la page d’une histoire trop longtemps subie.

Tu disais que j’étais faible et pourtant, tu vois, je t’ai quitté

« Je t’imagine rentrer chez toi après le travail, poser tes affaires et trouver cette lettre sur la table. Déjà, tu es très certainement agacé de ne pas avoir eu de réponse à tes messages aujourd’hui. Tu ne comprends sûrement pas mon silence, et pourtant ce n’est pas faute de t’en avoir parlé.

Si j’ai choisi ce silence aujourd’hui et des mots écrits, c’est parce que quand je te les dis, ces mots, quand je te les crie, ces phrases, entre deux sanglots et tant de larmes versées, tu ne les entends pas. Tu ne m’écoutes pas. Cela a assez duré.

Je ne suis pas celle que tu crois, ou plutôt celle que tu aimerais que je sois. Faible, fragile, trop émotive. Non, je ne suis rien de tout cela. C’est toi qui as voulu que je me vois comme ça, que je me transforme en cette poupée de chiffon malléable et vulnérable à souhait.

Toi, mon sauveur, celui qui sait soi-disant mieux que quiconque ce dont j’ai besoin ou envie ? Tu pensais me connaître, je te prouve aujourd’hui que tu t’es trompé.

Il est fini ce temps-là. Un couple ce n’est pas ça, et l’amour, non plus.

Je ne fuis pas, je ne me sauve pas, non je reprends ma liberté. Celle que j’ai perdue quand j’ai laissé notre histoire régenter toute ma vie, quand j’ai laissé notre couple devenir ma seule priorité. Je l’ai fait par amour et avec sincérité, car je ne pensais pas à ce moment-là que pour toi, cela rimait avec ‘abus de faiblesse’.

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Tu disais que j’étais faible, et pourtant, tu vois, aujourd’hui, je t’ai quitté…

C’est dommage, tu sais, que tu n’aies pas su voir, ou pas voulu, celle que je suis réellement. Et que tu penses que pour aimer, il faut posséder l’autre, le modeler à son image, s’en servir comme faire-valoir.

En amour, on ne doit pas chercher à dominer, à profiter des faiblesses éventuelles de l’autre, à le rabaisser, le manipuler, lui faire peur.

Rassurer et protéger la personne qu’on dit aimer, cela ne veut pas dire l’étouffer et vouloir contrôler sa vie.

Tu m’as si souvent répétée que tu étais toute ma vie que pendant un temps j’ai fini par croire que sans toi, je n’étais rien. Mais aimer l’autre, c’est lui donner confiance en ses capacités, sa valeur, son talent, ce n’est pas lui donner l’impression de ne rien valoir.

C’est comme si tu m’avais fait une faveur en me laissant entrer dans ta vie. Comme si je devais le mériter ou en être digne.

J’ai ma part de responsabilité dans cet échec, car je n’ai pas voulu voir plus tôt que ton besoin viscéral de domination et de contrôle était malsain. Bêtement, j’y voyais un signe d’intérêt, une preuve d’amour. Alors peut-être qu’à ta façon, tu m’aimes.

Sans doute que dans ton monde, aimer une femme c’est la faire se sentir dépendante de son homme. Mais je n’ai pas besoin d’être sauvée, étouffée, mais bel et bien l’envie d’être respectée et aimée.

Combien de fois m’as-tu dit que j’étais une petite chose fragile dont tu allais prendre soin ? J’y ai vu tant de bienveillance, de romantisme, de tendresse, cela semblait mignon, même aux yeux des autres. Au début.

Très vite, c’est devenu autre chose. Toi et moi, nous le savons. Toutes ces phrases que tu me répétais sans cesse, à m’infantiliser, à m’enlever ma confiance en moi.

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Tu disais que j’étais faible et pourtant, tu vois, je t’ai quitté, enfin !

Alors, je n’ai sans doute rien d’une héroïne, mais je sais que je ne suis pas celle que tu crois, celle que tu voulais que je sois. Je suis courageuse, forte, volontaire, pleine de vie, de projets. En prenant la décision de t’écrire, de partir, de te quitter, je me libère de cette relation qui ne nous rendait pas heureux. Je ne me sens redevable de rien, d’aucune excuse envers toi, mais je ne nourris aucune rancœur pour autant. Ce serait de l’énergie dépensée inutilement.

Alors je te souhaite le meilleur même si je pense que ce ‘meilleur’, c’était moi et que tu n’as pas su le voir, aveuglé que tu étais par ton besoin de me contrôler, de me changer, de me modeler à ton image idéalisée de la femme parfaitement soumise.

Si tu m’avais acceptée et aimée telle que je suis, tu aurais découvert qu’on gagne tout à aimer les gens pour ce qu’ils sont vraiment, et que j’aurais pu te rendre heureux. J’en suis persuadée.

Te quitter, c’est me permettre de me retrouver, de m’aimer pour la femme que je suis vraiment.

Je te souhaite bonne chance, et j’espère sincèrement que cette lettre te fera prendre conscience de tes erreurs, afin de te permettre de comprendre ce qu’est réellement l’amour. »

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