Le corps féminin, critère de sélection et de discrimination dans la séduction ?

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait dire à ceux qu'on aime. Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la plus belle des lettres:

C’est difficile de s’aimer soi-même. Je veux dire, de s’aimer vraiment. Alors quand on est confrontée au regard des autres, qui considèrent le corps féminin comme un critère de sélection dans le jeu de séduction, cela  amplifie le sentiment de malaise.

On a toutes en tête une liste prédéfinie de nos défauts et surtout de nos complexes, liste qui tend à s’allonger lorsqu’on se regarde dans le miroir ou que l’on se compare à une autre. Plus grande ou plus petite, plus mince, moins ronde, avec plus ou moins de formes. Peu importe, toujours plus ou moins qu’une autre. C’est en quelque sorte le jeu de se comparer, de  vouloir être une meilleure version de soi. Ce n’est pas grave, tant que nos complexes ne nous pourrissent pas la vie, tant qu’on aime l’image que l’on renvoie, tant que l’on assume qui l’on est.

Seulement, souvent hélas, ce n’est pas le cas.

Le corps, cause de désamour de soi ?

La confiance en soi, la self estime passe par cette nécessité de s’accepter et de s’aimer physiquement. D’être bien avec soi, à l’aise dans son corps pour pouvoir être à l’aise avec les autres. Et lorsque ce n’est pas le cas, chaque complexe prend une ampleur démesurée et devient source de malaise, de mal-être. Cela crée des failles et à chaque problème, réflexion ou déception, elles s’agrandissent jusqu’à créer de véritables fissures. Il est difficile alors de ne pas se laisser briser par le poids de tous ces complexes et le travail de reconstruction demande du temps.

Réels ou imaginaires, les complexes existent réellement dans la tête de la personne qui les subit, se les impose, les vit. C’est totalement subjectif. On a toutes un idéal auquel on aimerait ressembler.

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Alors, dans les faits, certains critères sont plus ancrés dans les mœurs et les mentalités, ils constituent des préférences. Quand on est une femme, il semble que pour beaucoup, on doive se situer dans une fourchette de taille, de poids et de mensurations, avec une large préférence pour le fameux 90-60-90, le mètre 70 et la taille 38-40.

Parce qu’au final, quand il s’agit de critères physiques, celui qui complexe le plus de femmes et qui revient le plus dans les préférences des hommes, c’est celui du poids, de la silhouette, des formes, des rondeurs, bref du corps.

Le corps féminin, critère de sélection ?

Le corps féminin constitue un critère de sélection pour beaucoup d’hommes, qui n’ont plus de tabou à le dire, à demander le poids d’une femme avant même son âge, qui en font même un critère rédhibitoire. Et qui pourtant, se permettent de juger une femme sur son image.

La femme est cataloguée dans un type selon qu’elle fasse une taille 38 ou 46, comme si les hommes créaient une échelle de valeurs ; de la femme qu’on rejette d’office à celle avec qui on s’affiche en passant par celle avec qui on couche en cachette, avec laquelle on ne veut surtout pas être vu.

Les préférences, cela se comprend.  On ne contrôle pas l’attirance physique, le désir que suscite en nous une personne. Question de goûts comme on dit souvent.

Mais ce qui est dommage, c’est de catégoriser les gens en fonction de cela. Comme si notre enveloppe corporelle nous définissait dans notre intégralité.

Comme si toutes les femmes trop rondes ou trop minces étaient des clones dans leur comportement, leurs valeurs, leur personnalité.

« Hors-norme », indignes d’être aimées ?

Dès qu’on ne figure pas dans la norme préétablie (par qui d’ailleurs ?!), on est coupable de quelque chose. Être grosse ou maigre, c’est forcément être boulimique ou anorexique, adorer manger ou l’inverse, de pas prendre soin de soi, avoir des problèmes avec sa féminité. Que de préjugés, de stéréotypes, de clichés qui créent une culpabilité, un malaise parfois profond.

Chaque femme a son histoire et son vécu a une incidence plus ou moins directe sur son corps. Que ce soit son métabolisme, suite à une maladie, une grossesse, chaque femme voit son corps réagir différemment. Nous ne sommes pas toutes égales face à la nature, aux aléas de la vie, au stress, aux problèmes de santé, à la maternité.

Ce qui est insupportable, c’est de se retrouver avec une étiquette selon notre silhouette, notre corps. Même s’il est le témoin d’une partie de ce que nous sommes, de notre façon d’être et de vivre, il ne conditionne pas notre personnalité et nos valeurs au point de nous mettre dans des cases, nous figer dans une norme discriminatoire.

Alors pourquoi devrions-nous nous justifier d’être ce que nous sommes ? Est-il normal d’être considérée comme un produit dans un catalogue, un objet de consommation ?

Être ronde, pulpeuse, généreuse au même titre qu’être mince, fine, svelte, semble être devenu un élément majeur qui devrait presque figurer sur son CV.

En est-il de même pour les hommes ? Les femmes  les jugent également de plus en plus au premier regard selon leur taille, leurs muscles, leur pilosité, leur barbe, le nombre d’heures passées à la salle de sport…

Alors il est évident que l’enveloppe physique est la première chose que l’on voit, que l’on regarde quand on rencontre quelqu’un. Mais pourquoi est-ce souvent au détriment du visage ?

« Elle est jolie mais trop ronde », « Elle est jolie mais n’a pas de formes » sont des phrases trop souvent entendues…

Le raccourci qui tend à dire « aime-toi, assume-toi ainsi les autres t’aimeront »  ne suffit pas.

Bien sûr, être bien dans son corps, comme dans sa tête, est essentiel. Bien sûr que cela permet une certaine assurance, une certaine confiance en soi. Et cela aide aussi à s’ouvrir aux autres, à se situer dans un jeu de séduction et à s’affirmer.

Une femme bien dans sa peau envoie des signaux positifs, dégage quelque chose qui attire le regard et suscite l’intérêt. C’est une évidence. Mais la vérité c’est qu’on peut tout simplement se sentir bien, vraiment bien, même si on n’entre pas dans les cases d’une norme figée et prédéfinie, même si ce n’est pas là où se situent les préférences masculines assumées.

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