Les plus belles lettres d’amour écrites par des femmes

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Les grandes lettres d’amour françaises ne sont pas l’apanage des hommes. Femmes de lettres ou artistes, ces femmes d’une autre époque étaient tout aussi inspirées par les choses de l’amour et leurs correspondances le prouvent. Ce sont des femmes qui aimaient, d’un amour démesuré, d’une passion dévorante, souvent prises dans des amours tumultueuses. Parfois même après la mort de leur bien-aimé. Elles couchent alors à l’encre sur le papier ces mots d’amour sans fausse pudeur pour leur amant ou leur mari. Retour sur 5 des plus belles lettres d’amour célèbres écrites par des femmes.

#1 De George Sand à Alfred de Musset

Les plus belles lettres d'amour écrites par des femmes
Les plus belles lettres d’amour écrites par des femmes

Cachée derrière le pseudonyme de George Sand, Aurore Dupin a entretenu une longue et tumultueuse liaison avec Alfred de Musset. Ses correspondances ont été publiées dans le livre Lettres d’une vie. Dans ce recueil, nous retrouvons entre autres des lettres envoyées au poète. Celle qui nous intéresse a été écrite à Venise alors que les deux amants étaient en voyage. Musset, peu soucieux de son amante, passe ses nuits dans les maisons closes et les cabarets, où il finit par contracter une fièvre qui l’oblige à rester alité. Inquiète, Georges Sand contacte un médecin, Pietro Pagello, avec qui elle commence une liaison. Se sentant coupable, l’écrivaine avoue tout au poète dans une lettre.

La lettre :

« Non mon enfant chéri, ces trois lettres ne sont pas le dernier serrement de main de l’amante qui te quitte, c’est l’embrassement du frère qui te reste (…) Mais garde-moi dans un petit coin secret de ton cœur et descends-y dans tes jours de tristesse pour y trouver une consolation ou un encouragement. (…) Aime donc, mon Alfred, aime pour tout de bon. Aime une femme jeune, belle et qui n’ait pas encore aimé, pas encore souffert. Ménage-la et ne la fais pas souffrir. Le cœur d’une femme est une chose si délicate quand ce n’est pas un glaçon ou une pierre! () Ton âme est faite pour aimer ardemment ou pour se dessécher tout à fait (…) Peut-être m’as-tu aimée avec peine pour aimer une autre avec abandon. (…)

Pour la première fois de ma vie j’aime sans passion. (…) j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui (…) Ne hasarde rien qui te fasse souffrir. Tu as bien assez souffert pour moi. (…) Tu sais que je les aime de passion, tes vers, et qu’ils m’ont appelée vers toi, malgré moi, d’un monde bien éloigné du tien. (…) Quelquefois je me mets à rire toute seule au souvenir de nos bêtises et puis il se trouve que cela me fait pleurer. Oh! nous nous reverrons, nest-ce pas? »

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#2 De Yoko Ono à John Lennon : Une des plus belles lettres d’amour écrites par des femmes

Les plus belles lettres d'amour écrites par des femmes : yoko

Vingt-sept ans après la mort de celui qu’elle a tant aimé, Yoko Ono Lennon adresse à son grand amour une lettre posthume où elle évoque leurs souvenirs. Le couple partagea 22 années d’amour, jusqu’à l’assassinat de John Lennon, sous les yeux de Yoko, à New York le 8 décembre 1980. Celle que Lennon avait pour coutume de surnommer « the world’s most famous unknown artist » (la plus célèbre artiste inconnue du monde) n’a jamais pu sortir le musicien dans son esprit.

La lettre :

« Tu me manques John. Vingt-sept ans après, je voudrais toujours remonter le temps jusqu’à l’été 1980. Je me souviens de tout, le partage de notre café du matin, nos promenades ensemble dans le parc par une belle journée, et voir ta main tendue vers la mienne, la saisir, et me rassurer en me disant que je ne devais m’inquiéter de rien car notre vie était belle.

Je ne savais pas du tout que la vie était sur le point de me donner la plus dure de ses leçons. J’ai connu la peine immense de perdre un être cher aussi soudainement, sans avertissement, sans avoir le temps de le serrer une dernière fois dans mes bras et la possibilité de dire « Je t’aime », pour la dernière fois. La peine et le choc de cette perte soudaine m’accompagnent à chaque minute de chaque jour. Cette nuit du 8 décembre 1980, quand j’ai touché le côté de notre lit où John dormait, je me suis rendue compte qu’il était toujours chaud. Cet instant me hante depuis 27 ans et il ne me quittera jamais. »

#3 De Maria Casarès à Albert Camus

Les plus belles lettres d'amour écrites par des femmes : Maria Casarès

Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants la nuit du Débarquement. Pendant douze ans, les deux artistes s’aiment follement, ne cessant de se l’écrire dans une immense correspondance, arrêtée par la mort brutale de l’écrivain dans un accident de voiture. Néanmoins, leur histoire demeure impossible, Camus marié, père de famille, tuberculeux obligé de se reposer loin de Paris, et Maria, légendaire tragédienne au sommet de sa gloire. Témoin de cette relation passionnelle, cet extrait d’une lettre envoyé à Camus en août 1948.

La lettre :

« Je te parle, je lis et relis tes lettres, je bâtis des projets extraordinaires et j’ai déjà dans ma petite tête un programme pour cet hiver qui est bon, très bon, je puis te l’assurer, l’ayant déjà vécu et revécu je ne sais plus combien de fois. D’ailleurs dans mes projets, tu es content et tu me souris… Alors !

Quoi que tu fasses, je sais que c’est bien, car j’ai le sentiment profond depuis que je te connais que tu ne diras jamais quelque chose en désaccord avec ce que tu es. Or ce que tu es, est ce que j’aurais rêvé d’être si j’étais née homme.

Maintenant, me voilà entière, à toi. Prends-moi contre toi et ne me quitte jamais plus. Je saurai comprendre tes tentations, s’il t’en vient et je saurai aussi te faire part des miennes pour pouvoir puiser en toi la force qui doit me les faire vaincre. Lorsque j’y pense, lorsque j’essaie d’imaginer notre avenir, j’étouffe presque de bonheur et une immense crainte me serre le cœur, ne pouvant pas croire à tant de joie dans ce monde. »

#4 D’Edith Piaf à Marcel Cerdan

Les plus belles lettres d'amour écrites par des femmes : Piaf

Édith Piaf, grande chanteuse française marqua sa génération, tant par son grain de voix et ses chansons que par sa vie tumultueuse. Elle mourut brutalement de maladie, alors qu’elle n’avait que quarante-sept ans. Son grand amour fut Marcel Cerdan, un boxeur français qui gagna le titre de champion du monde en 1948. La chanteuse est accablée de tristesse lorsqu’il décède en 1949 alors qu’il venait la rejoindre en avion. Les deux amants entretenaient leur relation en s’envoyant des lettres, dont voici un extrait.

La lettre :

« Dès que je pense qu’une chose peut te faire de la peine, même si tu ne le sauras jamais eh bien, il n’y a rien à faire, c’est plus fort que moi, je ne peux pas la faire. J’imagine tes beaux yeux chéris posés sur moi et j’ai comme l’impression d’être mise à nu. (…) Vrai de vrai, tu m’as bien eue ! Chéri ! N’oublie pas tes médailles, pense à moi. (…) Mon petit que j’adore, à tes pieds que j’aime, je suis à toi, tout à toi. Mon souffle est lié au tien. Je suis tout ce que tu veux, ton esclave, ta servante, ta maîtresse et surtout celle qui t’aime. Oh ! Qui t’aime, plus que jamais. Personne ne t’a aimé et ne t’aimera jamais plus que moi. (…) Je t’aime, t’aime, t’aime. Moi. »

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#5 De Consuelo à Antoine de Saint-Exupéry

Les plus belles lettres d'amour écrites par des femmes : Consuelo à Antoine de Saint-Exupéry

Lorsque Consuelo, artiste peintre salvadorienne rencontre Antoine de Saint-Exupéry à Paris en 1930, c’est le coup de foudre. Mariés l’année suivante, le couple connaît la douleur de la séparation, Saint Exupéry étant engagé dans l’aéropostale. Cette distance, Consuelo compte bien l’abolir en lui écrivant jour et nuit, espérant qu’il la lise à son retour sur la terre ferme. L’extrait de cette lettre est d’autant plus touchant lorsque l’on connaît le dénouement de l’histoire. Tragiquement disparu durant l’été 1944, l’écrivain-aviateur s’écrase en mer, sans que Consuleo ne cesse pour autant de lui écrire des lettres d’amour bouleversantes.

La lettre :

« Je suis seule maintenant, mon Tonio. Vous n’êtes pas revenu. Mais vous êtes en moi, éternel, mon enfant, mon mari, je vous porte en moi, comme le Petit Prince, nous sommes intouchables.

Je me souviens de ce que me disait la femme d’André Maurois, à New York, et elle avait raison : « Quand on épouse un écrivain, on entre dans les ordres, dans un ordre qui n’a pas de nom et on doit en inventer la règle, on doit tout reconstruire sans que cela ne se voie, comme une petite araignée fait sa toile et recommence, quand on la balaie d’un coup de brosse. Et elle recommence, oui, sa toile. C’est cela, la vie d’une femme d’écrivain. »

Je parle et je parle, mais je te parle parce que tu aimais tant cela. Tu me disais toujours : « Raconte-moi des histoires, petite Consuelo, parfois quand je suis perdue parmi les étoiles, ou quand je ne sais pas si c’est la polaire ou une lumière sur la Terre qui me fait des signaux, je me dis que c’est ma petite Consuelo qui m’appelle et je t’assure que je te verrai. Je me dirige où tu me dis d’aller. Et tes histoires me guident. »

Je me souviens, mon Papou, oui, de toutes ces douces paroles que tu me disais. Tonio, je ne suis pas seule, je ne crois pas que vous soyez parti. Je sens tellement votre présence, votre regard posé sur moi à l’infini. C’est fini, nos grandes querelles d’amoureux. J’ai tout oublié, vos vacances, vos absences, mes attentes. Il fallait que cela se passe, que tous ces moments soient traversés. La tempête était dans mon cœur mais il suffisait que vous me passiez vos mains d’archange sur le front et que vous me disiez ces mots qui sont pour moi sacrés, d’amour, de tendresse, de fidélité, et tout vous était pardonné. »

#6 Lettre d’amour d’Anais Nin à Henry Miller : Une des plus belles lettres d’amour écrites par des femmes :

Anais Nin et Henry Miller ont entretenu pendant pas moins de vingt ans, une correspondance passionnée. Les missiles débutent en 1932 et la correspondance s’achève vingt années après, alors que les deux amants sont devenus célèbres.

Si vous cherchez les plus belles lettres d’amour écrites par des femmes, celle-ci en est clairement une !

La lettre :

[Louveciennes]

6 septembre 1932

Henry,Tu viens de partir.J’ai dit à Hugh que je devais compléter quelque chose dans mon travail. Il fallait que je monte dans ma chambre, que je sois seule. J’étais si pleine de toi que j’avais peur de montrer mon visage. Henry, jamais aucun de tes départs ne m’a autant secouée. Je ne sais pas ce qui s’est passé ce soir, ce qui m’a attirée vers toi, ce qui m’a donné une envie folle de rester près de toi, de coucher avec toi, de te tenir… une tendresse extraordinaire et folle.. un désir de m’occuper de toi…Quand tu parles comme tu as parlé de “Jeunes filles en uniforme”, quand tu te montres attentionné et sensible, je perds la tête.

Pour rester avec toi une seule nuit, j’aurais balancé toute ma vie, j’aurais sacrifié cent personnes, j’aurais brulé Louveciennes, j’aurais fait n’importe quoi.

Je ne dis pas cela pour t’inquiéter, Henry, je ne peux tout simplement pas m’empêcher de le dire, je déborde, désespérément amoureuse de toi comme je ne l’ai jamais été de personne.Mais si tu étais parti demain matin, la pensée que tu aurais dormi sous le même toit m’aurait agréablement soulagée du tourment que j’éprouve ce soir, tourment de me sentir coupée en deux à la minute ou tu as refermé la grille derrière toi.

Henry, Henry, Henry, je t’aime, je t’aime, je t’aime. j’étais jalouse de Jean Renaud qui t’a pour lui tout seul ces jours-ci, qui dort à Clichy.Ce soir, tout fait mal, non seulement la séparation, mais cette terrible envie de ton corps et de ton esprit, cette envie qui grandit chaque jour et me remue de plus en plus.

Je ne sais pas ce que j’écris. Je me sens te serrer contre moi, comme jamais je ne t’ai serré, avec plus d’intensité, plus de tristesse, plus de désespoir, plus de passion. Je suis à genoux devant toi, je me donne à toi, et ce n’est pas assez, pas assez.Je t’adore.Ton corps, ton visage, ta voix, toute ta personne, oh ! Henry, impossible maintenant d’aller dormir dans les bras de Hugo- je ne peux pas.J’ai envie de fuir afin d’être seule avec mes sentiments pour toi. Anaïs

Et pour vous, quelles sont les plus belles lettres d’amour écrites par des femmes ?

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