Une célèbre citation de Sénèque dit que « La vie n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. » Le principe de la vie, ses joies, ses peines, pourquoi on vit et l’inéluctabilité de la mort… Ces thèmes ont inspiré depuis toujours les auteur(e)s, philosophes, artistes, au point de se poser des questions philosophiques sur la vie, l’amour, la mort à travers les époques. Mais pas seulement. Les poètes aussi écrivent sur l’existence. La poésie, ses vers et ses rimes, sont autant de façons d’exprimer une vision personnelle de la vie, souvent associée au temps qui passe. A travers les siècles, le poètes nous ont offert chacun à leur tour leur poème sur la vie. Parler d’amour en a sélectionné 15 pour vous parmi les plus beaux poèmes sur l’existence. Quel est votre préféré ? En connaissez-vous d’autres ?
Une sélection de beaux poèmes sur la vie
De citations en poèmes, depuis des siècles et des siècles, des artistes inspirés, connus ou non, célèbres ou pas, nous offrent leurs mots pour parler de la vie. Ils expriment par leur art, qu’il soient écrivain(e)s, philosophes, poètes, paroliers, auteur(e)s, leur vision de la vie. Son essence, son sens, les sentiments qui y sont associés, les émotions aussi. La joie de vivre comme la peur de la mort, le bonheur comme la peine, le temps qui passe inexorablement comme l’importance de profiter de l’instant présent.
Aimez-vous la poésie ? Les poèmes sont un des moyens d’expression qui parlent bien de l’existence. Peu importe l’époque, le style, le ton, on peut tous être sensibles à un poème, une métaphore, une rime. L’art de manier les mots, les expressions, les sons pour célébrer la vie est un des talents certains des poètes.
Parmi les 15 poèmes sur la vie proposés ici, vous trouverez des poèmes anciens et contemporains, classiques et modernes sur l’existence, l’espoir, l’amour, la vieillesse, la mort.
Poème sur la vie : les 15 plus beaux poèmes sur l’existence
1/ La vie de Jules Verne
Le passé n’est pas, mais il peut se peindre,
Et dans un vivant souvenir se voir ;
L’avenir n’est pas, mais il peut se feindre
Sous les traits brillants d’un crédule espoir !
Le présent seul est, mais soudain s’élance
Semblable à l’éclair, au sein du néant !
Ainsi l’existence est exactement
Un espoir, un point, une souvenance !
2/ Poème sur la vie : La feuille d’Antoine de Vincent Arnault
De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? Je n’en sais rien.
L’orage a frappé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine,
Le zéphyr ou l’aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais où le vent me mène.
Sans me plaindre ou m’effrayer,
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.
3/ La vie profonde d’Anna de Noailles
Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !
Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace !
Sentir, dans son cœur vif, l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre.
S’élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l’ombre qui descend.
Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…
4/ Constat de vie de Clotilde Hubert : un joli poème sur la vie
Dure La vie
Quand elle s’écrit Sur le papier d’une ordonnance.
Dure La vie
Quand elle se lit Sur le visage de la souffrance.
Dure La vie
Quand elle se dit Par la réponse du silence.
Dure La vie
Quand elle s’oublie Dans les méandres de l’errance.
Dure La vie
Quand elle se lie Au fatalisme de l’absence.
Dure La vie
Quand elle se vit Sur un chemin sans espérance.
Mais Belle La vie
Quand elle se dit Par le langage de la confiance !
Belle La vie
Quand elle se lit Dans le sourire d’une présence !
Belle La vie
Quand elle s’oublie Dans le jardin de la patience !
Belle La vie
Quand elle se lie Par les anneaux de deux alliances !
Belle La vie
Quand elle se dit Par la joie d’une naissance !
5/ Sensation d’Arthur Rimbaud
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
6/ Poème sur la vie : Rêver et vivre de Henri-Frédéric Amiel
Se prêter à la vie, est-ce là vraiment vivre ?
D’un regard détaché tout voir sans rien saisir ;
Comme un tableau charmant admiré sans désir,
Contempler tous les biens dont le monde s’enivre,
Et ne rien demander, pas même le plaisir,
C’est rêver, – Or, la vie est semblable à la femme.
Pour qu’elle nous sourit il faut la courtiser ;
Il faut l’aimer de cœur pour qu’elle ouvre son âme,
Et pour la bien connaître il la faut épouser.
7/ Le poids de la vie de Louis Veuillot
J’ai vécu, j’ai vieilli. De l’humaine misère
J’ai porté le fardeau tous les jours. Il est grand !
Sans en excepter un, j’ai refait en pleurant
Tous les chemins heureux que j’avais sur la terre.
Je sais ce qu’ici-bas le ciel donne et reprend :
Deuil d’ami, deuil d’époux, deuil de fils, deuil de père,
Et deuil public encore ! J’ai bu cette heure amère.
J’ai tenu dans mes bras Valdegamas mourant.
J’ai vu l’esprit de l’homme au mal vouer son culte ;
Sur mon drapeau sacré j’ai vu monter l’insulte ;
Chez des amis vivants Je me suis vu mourir.
Et parmi ces douleurs, humiliant mon âme,
Satan m’a fait sentir son ironie infâme … !
Ô mort ! comme parfois tu tardes à venir !
8/ Le Papillon d’Alphonse de Lamartine
Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté !
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté !
9/ La vie est une fleur de Christelle David
La vie est une fleur qui s’épanouit lentement
Un a un ouvre ses pétales, éclatante de beauté
Puis doucement s’éteint et se fane.
Les gouttes de rosée viennent caresser le bourgeon
Recroquevillé tel un fœtus.
Puis dans un cri s’arrache du ventre de la terre,
Sa mère nourricière.
Dans l’éclat du petit matin hésite, tremblante et s’ouvre,
Réchauffée par la lumière et les premiers rayons du soleil.
Bercée tendrement par la douceur du vent printanier
Laissant couler les dernières larmes de pluie
Sur sa robe encore froissée.
Protégée par sa fragilité et sa beauté éphémère
Comme l’enfant, petit être naïf et innocent
Frêle, émerveillée, lentement se redresse et grandit
Découvre la vie, s’émerveille et s’épanouit
Puis rebelle, tête haute brave les forces et les tempêtes
Adulte, trace son chemin, se résigne
Accepte son destin
Lentement regarde sa vie,
S’accroche au passé
Mais l’avenir défile droit devant
Et paisible elle s’éteint
Epargnée par sa fragile nature
Des agressions qui auraient pu l’anéantir.
La main innocente qui arrache la beauté de cette fleur
Ou la haine qui l’écrase de sa botte
Douloureusement se replie et se recroqueville
Dans une pluie, verse ses larmes fécondes
Nourrit la terre de sa source.
10/ Poème sur la vie : L’existence de Pascal Audet-Poulin
Dans l’univers de mondes qui existent
Au cimetière des races par le temps
Se trouvent des tonnes de vie pianistes
Qui enchainent par leur moment au vent
La possibilité de bonheur partout en nous
Dans l’être qui s’exclame de sa simplicité
Du rôle identique qu’il joue comme tout
Au sein de plusieurs équilibres arrangés
Le moi chemine grâce à la conscience
Forte est sa protée sur notre inconscience
Voir sa couleur entre les lignes du langage
Libéré sa personne du malaise mental
11/ La vie n’est pas toujours facile de Maxalexis
Libre de penser, de rire et d’aimer,
Profiter des secondes de bonheur,
De paix, de joie et savoir décider,
Sans aucune crainte et sans peur :
Savoir dire non, oser et choisir,
Construire, entreprendre et bâtir.
Il suffit de si peu de choses,
Un peu de courage si j’ose.
La vie n’est pas toujours facile,
Mais il suffit de redresser la tête,
D’affronter certaines adversités,
Avec beaucoup de sincérité.
Suivre son cœur, ses pensées,
Ses choix et ses propres idées.
C’est alors et seulement ainsi,
Que l’on devient acteur de sa vie.
Il faut dans la vie savoir aussi,
Tendre la main à qui en a besoin,
Sans espérer un retour… ni rien,
Juste se dire que c’était bien.
Alors s’installe l’harmonie avec soi-même,
Et ainsi le monde parait presque parfait !
12/ Poème sur la vie : Qu’est-ce que la vie ? d’Eugène Goubert
Qu’est-ce donc que la vie ? Un sablier qui coule,
Un brouillard que boit le matin,
Un songe séduisant qui pour un rien s’écroule ?
Sa durée ? Un moment bien vain.
Le bonheur ? Une bulle éclatant sur la source ;
L’espérance ? Un souffle souvent,
Qui défeuille la fleur et se meurt dans sa course ;
Un tissu d’araignée au vent.
Qu’est-ce aussi que la mort et sa cause introuvée ?
Quel est ce sort mystérieux ?
Un doux sommeil peut-être, où notre âme éprouvée
Ouvre son aile pour les deux !
Et la paix ? En quel lieu la trouver sur la terre ?
Nulle part ! Elle n’est qu’au ciel,
Et dans la tombe, hélas ! la demeure dernière
Où le repos est éternel !
Donc, qu’est-ce que la vie ? Est-elle désirable
Quand on voit la réalité ?
Lorsque tout à nos yeux d’un monde misérable
Nous démontre la vanité !
C’est l’épreuve à subir par un divin mystère,
Afin que tous nous sachions mieux,
Qu’il n’est pas de bonheur refusé sur la terre
Que l’on ne trouve dans les deux !
13/ La vie idéale de Charles Cros
Une salle avec du feu, des bougies,
Des soupers toujours servis, des guitares,
Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,
Où l’on causerait pourtant sans orgies.
Au printemps lilas, roses et muguets,
En été jasmins, œillets et tilleuls
Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls
Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais.
Les hommes seraient tous de bonne race,
Dompteurs familiers des Muses hautaines,
Et les femmes, sans cancans et sans haines,
Illumineraient les soirs de leur grâce.
Et l’on songerait, parmi ces parfums
De bras, d’éventails, de fleurs, de peignoirs,
De fins cheveux blonds, de lourds cheveux noirs,
Aux pays lointains, aux siècles défunts.
14/ A l’automne des jours de Jules Bertrand : un beau poème sur la vie
Lorsque tu nais, enfant, pour apaiser tes pleurs
Un hochet t’est donné qui calme ta misère ;
Pour toi, pauvre bouton né de vivantes fleurs,
Le premier des hochets est le sein de ta mère.
Après, des jours riants autour de ton berceau,
Un par un sur ton front tressent une couronne ;
C’est l’espoir de la vie : en est-il un plus beau ?
Ce hochet des hochets c’est Dieu seul qui le donne.
Puis alors, tu grandis par des jours moins sereins,
Par de légers tourments ton enfance est suivie ;
Et le hochet qu’on offre à tes premiers chagrins,
C’est l’étude sévère, âme de notre vie.
Enfin l’adulte arrive ; oh ! déjà, pauvre enfant,
Les pensées par milliers prennent ta tête folle ;
Tu rêves pour hochet un avenir brillant,
Et celui que tu prends, souvent hélas ! s’envole.
L’âge viril alors sait choisir le hochet
Que Dieu dans ton cerveau, durant ta longue enfance,
Par un secret profond sans cesse te cachait,
Et que font découvrir l’âge et l’expérience.
Le Temps avec son aile a blanchi tes cheveux
Si noirs, si beaux jadis, et dont la moitié tombe ;
Il te donne un bâton pour que tu marches mieux,
C’est ce dernier hochet qui conduit à la tombe.
15/ Les saisons de la vie de Jacques Villebrune : un très beau poème sur la vie
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux avril,
Obscurci d’un nuage et traversé de larmes,
Au matin nébuleux, au soir chargé d’alarmes,
Et dont les brèves fleurs tombent sous un grésil.
L’été brûlant m’offrit un incessant péril,
Son âpre ardeur était sans ivresse et sans charmes ;
Ses orages cruels me trouvèrent sans armes,
Et blessèrent à mort ce cœur trop peu viril.
Avec son tiède éclat, sa fine couleur sobre,
Ma plus belle saison serait ce doux octobre,
Mais l’approche du froid hiver me fait souffrir ;
Ma frêle âme frissonne à ses brises amères,
Et, toujours obsédé par de tristes chimères,
Faible cœur, je n’aurai su vivre ni mourir.