L’Amour rime-t-il avec toujours?

Comment retrouver la complicité des débuts dans son couple ?

Avec le temps, la relation de couple change. On s'éloigne, on communique moins, on s'engueule. Pourtant on s'aime toujours... Alors comment remettre son couple sur les bons rails et retrouver la complicité et les rires qui nous ont fait tomber amoureux ?

   Cold and Jaded

Article écrit par « serpent à sornettes »

On dit souvent que l’adolescence est la période où l’on vit les émotions les plus fortes, les plus violentes, les plus mémorables. Période charnière, elle est la transition entre le stade larvaire baveux et l’éclosion d’un bel adulte. Convenons-en, s’extirper d’une chrysalide pour prendre son envol  laisse nécessairement des stigmates. Surtout que finalement, un papillon si éphémère fait-il vraiment son effet ? Après tout, dès 25ans, les filles commencent à constater des seins plus tout à fait aussi fermes, les mecs des abdos plus tout à fait (plus du tout ?) aussi visibles, et les marques du temps font leur apparition sur ces visages déjà trop confrontés aux angoisses permanentes du quotidien. Pourquoi croyez-vous que les pervers du monde entier,  la ligue internationale des porcs amoraux qui transcende les frontières, essayent de se marier avec des gamines de 13ans ou de se taper la baby-sitter ? Bien sûr, on est toujours beau, on entre dans des canons plus matures. Ceux de GQ par exemple. On apprend plus à se raser mais à utiliser sa barbe pour camoufler le double menton naissant.

Mais intéressons-nous à l’aspect psychologique, car Chronos étant inflexible, à part si vous avez des liasses à claquer en fontaine de jouvence (comprendre : Botox et scalpel de Dr Frankenstein), vous ne pouvez rien contre les dégâts du temps. Si vous aviez envie de courir, d’arrêter la drogue pour les légumes, et de faire l’amour à outrance, vous ne seriez certainement pas en train de lire ce billet. Donc partons du postulat que vous êtes en décrépitude permanente voire avancée, et que tout ce qui vous reste de vos belles années, c’est vos yeux pour pleurer , et des souvenirs à la pelle. C’est parti, on lance sa compile du lycée, et on se laisse envahir par la nostalgie.

Le premier amour

S’il est vrai que comme le dit la chanson, le premier amour c’est souvent n’importe quoi, c’est justement ça qui fait tout son charme. Ne me dites pas que vous êtes encore avec cette personne que vous connaissez depuis l’enfance et que c’est la plus belle histoire du monde. Non seulement une partie de moi refusera de vous croire, et l’autre aura juste envie de vous empoisonner, pour être plus heureux que moi ET avoir démonté ma théorie. S’il est vrai que le premier amour, c’est souvent n’importe quoi, c’est à priori la source d’émotion la plus puissante dans une vie sauf -si vous êtes un consommateur d’héroïne-. Je parle bien d’amour, pas de votre  premier et magnifique coït dont la durée est inversement proportionnelle au temps que vous avez mis à convaincre cette personne de prendre votre virginité.  Amour niais, inconditionnel et aveugle (très aveugle !).

 Celui que toute votre famille remarque-en général parce que vous ne branliez plus rien à l’école- et avec lequel vous saouliez vos ami(e)s encore plus efficacement que les premières Smirnoff qui les faisaient vomir partout. Rappelez-vous, vous étiez purement et simplement heureux de vous lever le matin parce que vous saviez qu’aujourd’hui encore, cette personne existait, et que votre amour pour elle était réciproque.  Vos parents voulaient vous étriper parce que les forfaits illimités étaient encore rares, et que la nature superficielle de vos babillages était flagrante. En fait, vous passiez plus de temps à savoir qui allait raccrocher qu’à échanger des informations. De toute façon, une fois adulte, on réalise que dans une relation longue, la seule question qu’on finit par poser, c’est celle de la nourriture, dépouillement total des artifices de la séduction.

The End…

Et puis un jour tout s’arrête. Larmes. Dépression. Envie de suicide. Plus rien n’a de saveur. Bla.Bla.Bla

Bond en avant, vous vous êtes reconstruit, vous avez eu d’autres aventures, appris à mieux maîtriser les arts millénaires du plaisir charnel, construit une personnalité plus définie, bref, vous avez grandi. Vous avez eu des relations plus cohérentes, basées sur la rationalité, l’avenir, la viabilité, la compatibilité, et.. les compromis.

Et après?

Non pas que tout ce que vous fassiez ait du sens, la baise désenchantée à trois grammes avec des inconnus reste sans but ni logique, mais la plupart d’entre nous commence tout de même à considérer le couple comme une fin en soi, et à trouver le bonheur dans des relations équilibrées, selon le schéma préétabli suivant :

Phase de séduction (également appelée « flirt » pour les plus vieux) durée moyenne : deux semaines

Phase de passion  durée moyenne : six mois

Phase de routine, qu’on peut délimiter comme ceci : elle commence lorsque les rapports charnels commencent à s’espacer, que les discussions deviennent triviales tant on connait son partenaire par cœur, bref que la relation devient « sérieuse » et qu’elle n’est plus le centre de notre existence mais soit un soutien, soit un obstacle à notre épanouissement, développement personnel. Plusieurs théories situent sa fin en moyenne après trois ans de relation, lorsqu’elle devient intolérable.

L’amour peut être vu comme l’ensemble de ces trois phases, mais cela dépend de la conception que chacun a de celui-ci. Certains (dont je fais partie) considèrent même que l’on ne devrait pas poursuivre une relation au-delà de la phase deux. Mais d’autres sont aptes à faire des projets à plus long terme et donc à justifier la phase trois par l’amour, le vrai. Vous savez, celui des vieux.

Très bien, me direz-vous, les relations suivent un cheminement plutôt linéaire, du moins il est possible d’établir des constantes dans leur déroulement, auxquelles la première d’entre toutes n’échappe pas. En quoi est-elle alors si différente ? On parle justement de première chemise pour désigner quelque chose dont on n’a aucun souvenir. Et bien parce qu’aucune de ces relations matures, même dans les phases stimulantes 1 et 2 n’atteindra jamais l’intensité de la première histoire, parce qu’elle revêt justement ce caractère révolutionnaire dans votre existence, c’est un bouleversement, une étape, que vous n’oublierez jamais (en principe, j’exclue les histoires d’amour sous GHB avec treize types dans une forêt.) De plus, étant folle, complètement dénuée de logique, ne répondant qu’à des impulsions de jeunes chiens fous batifolant, elle acquiert un impact bien plus marquant. C’était du grand n’importe quoi mais ça en valait la peine.

Et maintenant, que reste-t-il de tout ça? Une nostalgie qui vous prend aux tripes et vous renvoie au fait que plus jamais, vous ne connaîtrez une telle  tempête de sentiments dévastateurs. Avec aucune fille. Aucun mec. Ce sera bien. Très bien. Parfait, même, parfois. Mais jamais pareil.  Et ça, c’est très blasant. Ça peut vous rendre désabusé et indifférent, voire froid, avec des amants qui se donnent totalement à vous, et ne comprennent pas ce qui vous manque.

Cela tient surement au fait qu’au fond, ce n’est pas tant la personne que l’on regrette, mais l’époque, l’insouciance, les découvertes, notre jeunesse  quoi. Si quelqu’un a déjà réussi à dépasser ce sentiment, c’est probablement qu’il n’a en fait pas encore connu son vrai premier amour.

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2 réflexions au sujet de “L’Amour rime-t-il avec toujours?”

  1. Génial.
    Ca voudrait dire que quoi qu’il arrive, on est condamnés soit à passer d’histoire en histoire en renouvelant tous les 6 mois et demi parce que « c’est bon on se connait par coeur, on a déjà épuisés toutes nos fonctionnalités communes allez hop next », soit à s’emmerder dans son histoire de couple car « c’est comme ça ».
    En bref, d’endosser le rôle d’éternel insatisfait.
    Et tout ça à cause de quoi ? Du REGRET d’un premier amour qui, de toutes façons, se basait sur du grand « n’importe quoi ».

    Et ça fait réagir personne ?
    De voir qu’on assimile le sentiment amoureux – qui est, en soi, la BASE d’un peu tout (à moins que tous ceux qui lisent ce site soient nés d’un viol collectif, ce dont je doute) – à un pareil désabusement, en prétendant répondre à une question d’intérêt général ?

    Moi si.

    On ne peut pas éternellement se complaire dans le regret d’un premier amour formidable. Ok on en a bien profité, ok c’était vraiment cool… mais au bout d’un moment y a prescription. On arrête de geindre. On tourne la page. On enfile son armure forgée avec toute notre expérience. Et on se lance dans l’aventure de (re)commencer quelque chose d’aussi formidable, voire mieux.
    Plus grand, plus beau, et plus mature.

    Dans ce cas – et UNIQUEMENT dans ce cas, OUI.
    L’Amour peut rimer avec Toujours.
    Et il s’agit là d’un vrai Amour. D’une véritable entente mutuelle, mais aussi d’un investissement dans la relation, d’un soutient dans les épreuves de la vie. Chose qu’on trouve rarement chez un amour lycéen. Il n’est ni plus ni moins que l’effervescence de la jeunesse. Quelques hormones qui se bataillent, une envie d’expérimenter, beaucoup d’idées mais peu de responsabilités, peu de concret. Une moindre broutille suffit souvent à le casser. Et c’est ça votre Idéal ?

    Après rien ne vous empêche de pimenter votre relation de couple ! Relation mature ne veut pas forcément dire « sérieuse » (monotone). L’ingrédient secret d’un couple qui fonctionne c’est aussi une grosse dose d’imprévu, de fantaisie, et de dérision.

    L’essentiel, c’est de le vouloir.
    Vouloir outrepasser les regrets et les échecs.
    Accepter le passer, vivre dans le présent, et accueillir l’avenir.

    (désolée de mon discours un peu ferme. Mais étant tombée sur cet article en première page Google et voyant que personne n’a réagi, je me suis chargée de nuancer un peu votre avis sur la question 🙂 )

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  2. Chère Anne,

    Tout d’abord, je me réjouis d’apprendre grâce à vous que le site de Léa est si bien référencé sur Google.

    Je me réjouis ensuite que quelqu’un ai pris la peine et le temps de me répondre, et vais donc par conséquent vous expliquer ma démarche le mieux possible.

    Bien que n’ayant pas la volonté d’être un troll ou une provocation gratuite, il est clair que je suis en léger décalage quant au ton de ce blog, et ne serait-ce que mon pseudo renvoie à cet aspect ironique de mes articles. Il s’agit ici plutôt d’humour, un peu acide bien entendu, mais tout de même fondé sur des réalités PERSONNELLES. Je n’ai pas la prétention de pouvoir affirmer des vérités générales pour chacun et chaque histoire, étant bien conscient de la diversité infinie des situations et des sentiments. La généralisation dans ce billet tient plus de l’exercice de style que de l’énoncé doctrinal.

    Pour faire court, il s’agit ici de vécu et d’interrogations. En écrivant ceci, j’imaginais bien une levée de boucliers qui s’opposeraient à la touche fataliste et tragique de mes concepts. Je vous remercie d’ailleurs d’être la première (donc seule..) à vous insurger et donc à me permettre de me justifier, et vous rappeler encore une fois, qu’il s’agit ici d’humour teinté de nostalgie.

    Je vous souhaite le meilleur pour la suite, dans vos relations actuelles et futures, puissent-elles toutes surclasser la première (mais nous savons tous deux que chaque relation est unique et différente) et espère surtout que commencer à découvrir le site de ma chère Léa par un article de votre dévoué ne vous dissuadera pas d’aller consulter les textes bien plus intéressants et valables de celle ci.

    Très cordialement,

    Serpent à Sornettes

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