Peut-on changer l’autre ? Est-il normal de vouloir changer l’autre ?

Comment retrouver la complicité des débuts dans son couple ?

Avec le temps, la relation de couple change. On s'éloigne, on communique moins, on s'engueule. Pourtant on s'aime toujours... Alors comment remettre son couple sur les bons rails et retrouver la complicité et les rires qui nous ont fait tomber amoureux ?

Parfois on a du mal à accepter que l’autre soit… autre. Qu’il ait des opinions, des habitudes, des manies, des occupations différentes des nôtres. Au nom de l’entente parfaite de notre couple nous sommes désireuses d’une âme sœur parfaite qui soit parfaitement conformes à nos idées imparfaites. Une forme d’alter ego qui nous ressemble, comme pour conforter nos qualités mais aussi et surtout, nos défauts. Pourtant, quand tout se passe à merveille, nos divergences semblent être source d’enrichissement : « nous nous complétons si bien ». Le rigoureux va mettre son sens de l’organisation au service du désordonné et ainsi, valoriser son sens de la ponctualité, de la structure. Le dépensier va compléter la pince, lui enseignant, par sa façon d’agir, une tradition d’ouverture et d’hospitalité. Peut-on changer l’autre ? Est-il normal de vouloir changer l’autre ?

Peut-on changer l’autre ? Est-il normal de vouloir changer l’autre ?

En revanche, lorsque tout vole en éclats, les petits défauts de l’autre deviennent irritants et inconsciemment, ils cristallisent  les mauvaises ondes du moment.

Et un jour, notre moitié n’a plus le droit d’être ce qu’elle a toujours été

Tous les couples qui s’entendent bien font mutuellement preuve d’assouplissement pour se satisfaire et se plaire. Mais alors pourquoi, un jour, les défauts de notre partenaire, ses manies, nous deviennent tout simplement insupportables ? Pourquoi notre partenaire n’a soudainement plus le droit d’être ce qu’il a toujours été, ce qui ne nous a jamais dérangées, jusqu’à présent ? Finalement, ce malaise s’explique facilement: un manque s’est installé ; manque de tendresse, de complicité, de partage, de plaisir…Une distance invisible a pris place au sein du couple. On ne s’aime plus assez, tout bêtement.

Le remède ?

Essayer de s’aimer à nouveau. Facile à dire. Les livres, les chansons, les journaux, les magasines, la vie nous ont appris que l’amour avait sa dose de « hauts » mais aussi de « bas ». Pour remonter la pente savonneuse sans se ramasser une nouvelle fois, il faut jouer le rapprochement, s’accorder plus de moments de qualités. Ou prendre de la distance, réelle cette fois, et tenter de reconstruire doucement son couple.

Nous pouvons toujours rêver…

L’Autre est Autre et on ne l’accepte plus

Critiquer quelques manies, crier pour des détails de pacotille, est une chose. En revanche, se défouler sur une personnalité, sur des traits de caractères ancrés, qui font de l’autre, sa valeur, en est une autre. Il s’agit d’éléments constitutifs de notre partenaire, sa marque de fabrique en quelque sorte.

Peut-on réellement reprocher à Julien son avarice par exemple ? Au début, quand Marie l’a rencontré, elle ne s’est rendu compte de rien ; la génération « Y » étant pour l’égalité des sexes, elle n’était pas surprise de devoir payer sa part. Elle ne se posait pas de questions lorsque Julien mangeait moins qu’elle au restaurant ou qu’il préférait prendre une carafe d’eau plutôt qu’une bouteille de blanc. Plusieurs fois, allant dîner avec des amis, elle fut surprise de le voir retrancher l’addition ne voulant pas payer le café et le pain qu’il n’avait pas consommé. Et alors ? Julien était jeune et quelque peu fauché. Lorsqu’ils organisaient des soirées ensemble, Julien rapportait toujours la piquette du coin. Plus tard, lors de leur mariage, Marie fut étonnée de voir si peu de personnes invitées du côté de son mari. Mais qu’importe, elle était amoureuse de lui et en plus, elle l’aimait (oui, il y a une différence).

C’est en commençant à vivre avec Julien, au quotidien, que Marie s’est rendu compte de sa pingrerie. Julien était toujours à l’affût de la dernière « bonne affaire »,  fier de dévaliser Groupon et Leboncoin, toujours entrain de faire des calculs, de partager les moindres frais jusqu’aux derniers centimes, ayant le sentiment de s’être fait avoir s’il ne recalculait pas tout. Il préférait marcher une heure dans Paris plutôt que de payer un Pass Navigo, grattant quelque cinquante euros par-ci, et quelque dix euros par-là. Il empilait les Tupperware dans le frigo pour éviter tout gâchis.

Marie, qui n’avait pas voulu voir ce défaut, pourtant ostensible dès leur première rencontre, commençait à être déçue par son homme. Les remarques acerbes et les reproches commencèrent à pleuvoir. Ce manque de générosité et de « respect » la choquait. Mais au nom de quoi ? Au nom d’elle-même qui avait été élevée avec les valeurs de l’hospitalité, du partage et de la générosité. En fait, Marie s’érigeait elle-même en modèle à suivre, estimant que son conjoint n’était pas « assez bien » pour elle. Ce qui prouvait simplement qu’elle ne pouvait accepter que les valeurs de Julien bousculent les siennes et qu’à l’inverse, ses valeurs bousculent celles de son conjoint.

Non, personne n’est un modèle à suivre

Mais qui est-elle, qui sommes-nous pour nous positionner en modèle de qui que ce soit ? Personne ne détient la règle qui mesure le « comme il faut » vivre, parler, penser, agir. Vouloir changer l’autre n’est autre qu’un abus de pouvoir qui montre malheureusement que nous voyons notre partenaire comme un objet, une « chose » que l’on pourrait modeler à la façon d’un Pygmalion ou que l’on voudrait éduquer tel un grand enfant. Robin Norwood dans « ces femmes qui aiment trop » explique ainsi « Le besoin de réussir à changer l’autre est un des éléments destructeurs de la relation ». En effet, n’est-ce pas une manière dérivée de balancer à l’autre que nous ne l’aimons pas comme il est, et, par conséquent, que nous ne l’aimons pas du tout ?

Commençons par essayer de changer le plus facile, c’est-à-dire, nous-mêmes. Le reste suivra, ou se brisera.

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3 réflexions au sujet de “Peut-on changer l’autre ? Est-il normal de vouloir changer l’autre ?”

  1. Merci pour ce blog très instructif et surtout très.. Perturbant. J’en viens à me demander si je ne suis pas une perverse narcissique mais j’imagine que le fait de se poser la question nous en protège. J’ai un gros problème pour ma part, je m’éprends d’hommes fragiles, je donne toute mon énergie pour les changer, les révéler à eux mêmes afin qu ils se sentent mieux et une fois cette mission accomplie, je me sens seule et j’ai du mal à trouver l’énergie pour rester auprès d’eux. Je crois que tout ce qu ils ont accompli, ce qu ils sont vient de moi, alors que je sais bien au fond que cela vient aussi d eux mêmes, mais cela crée une inégalité dans le rapport qui me pèse beaucoup. Que dois-je faire? Je me sens terriblement honteuse..

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    • Bonjour Marion,
      Merci pour ton commentaire. Tu n’as pas à te sentir coupable, ce comportement trahit simplement le fait que tu as un manque de confiance à combler et c’est le moyen que tu as trouvé pour le régler. Un jour tu tomberas sur un homme qui comprendras réellement la personne que tu es et qui a son tour te fera retrouver confiance en toi sans que tu n’aies à prouver ton utilité.

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  2. Coucou Léa,
    J’ai écrit quelques articles pour ce site il y a quelques années et maintenant que je suis séparée de mon copain, je reviens pour en lire.
    Je me reconnais dans cette réflexion, je me suis rendue compte de mon exigence démesurée vis-à-vis de l’autre, de mon besoin qu’il soit « aussi bien et réfléchi que moi ». C’est terrible de demander autant à quelqu’un alors que cela même qui lui est demandé ne lui ressemble pas. Je me demande aussi si les femmes n’ont pas subi un conditionnement si fort (l’être aimé le prince, le sauveur) qu’elles ont du mal à connaître leur réel désir en amour. Et surtout est-ce qu’il faut rester ou partir, est-ce qu’on finira par accepter l’autre ou par se forcer et devenir amère. Je me sens un peu perdue, ma rupture est récente, mais en conclusion, je voulais te remercier pour tes écrits, qui aujourd’hui me rassurent.
    Bien à toi.

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