On n’est pas sérieux à 17 ans

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

On n’est pas sérieux à dix-sept ans. On voudrait refaire le monde, briser les inégalités, aider les plus démunis, sourire à ceux qui tirent la gueule dans le métro, faire l’amour avec les yeux, héberger les SDF, manger une glace sur un dauphin, camper sur un rondpoint, faire le tour du monde en bicyclette, devenir acrobate, tomber amoureux… Tout est possible, c’est là le danger. A dix-sept ans, on déborde d’énergie, on croque la vie comme dans une pomme, on n’a peur de rien, on a envie de tout, on est capable des choses les plus folles. Parce qu’on y croit, et que c’est la croyance qui mène le monde.

Elle n’était pas sérieuse, Lou, à dix-sept ans.  Elle débordait de cette innocence qu’ont les enfants lorsqu’ils rétorquent qu’ils n’ont pas mangé de chocolat alors que leur bouche en est barbouillée.  Elle avait leurs rires spontanés et délicieux qui déclenchent un sourire aux oreilles. Elle possédait leurs yeux, pétillants et rieurs. Seul son sourire, doux et mélancolique, dessinait un air sérieux sur sa bouille enfantine. Elle n’était pas sérieuse, Lou. Mais elle en avait le droit et le savait. Elle se jetait toujours dans les extrêmes ; « on m’a mise au monde sans me demander l’autorisation, autant tout vivre à fond alors » disait-elle. Elle n’aimait pas le milieu, le moyen, le médiocre. Elle exigeait le grand, le beau, le superbe, ou le néant. Elle ne souhaitait pas être triste, elle désirait avoir mal, sentir les larmes couler à flot sur sa peau veloutée. Elle ne voulait pas de l’amour, mais de la passion, de la folie, ou bien de la haine. Jamais d’indifférence. Oui mais voilà, quand on veut que la douleur nous enlace, que le désir nous agrippe et que la violence amoureuse nous étreigne jusqu’à nous étouffer… on en arrive toujours à un échec cuisant, celui qui laisse l’arrière goût désagréable au fond de la gorge, jusqu’à nous faire vomir l’amertume. C’est ce que Lou éprouva, plusieurs fois. Mais de manières différentes et variées. Elle goûta à ce qu’on appelle communément l’amour comme on goûte à de nouveaux mets ; ceux qui nous attraient instantanément, ceux qui nous répugnent de prime abord, ceux qui nous séduisent de par leur couleur et leur forme mais qui se révèlent abjects dés la première bouchée. Elle y goûta longtemps, avec des mets variés, en espérant, un jour, tomber sur celui qu’elle prendrait plaisir à savourer au fil du temps et non à dévorer au cours d’un simple instant.

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