Avoir un enfant avant 18 ans : L’émouvant témoignages de jeunes mamans (14, 15 et 16 ans)

Avoir un enfant avant 18 ans : L’émouvant témoignages de jeunes mamans (14, 15 et 16 ans)

J’avais fait un appel à témoin sur Facebook il y a quelques temps et vous avez été vraiment nombreuses à me répondre ! Je vous remercie mille fois ! C’est aujourd’hui à quatre mamans que je donne la parole (les premières à avoir répondu). Je vous laisse découvrir l’émouvant témoignage et les conseils de ces 4 jeunes mamans de 14 ans, 15 ans et 16 ans, aujourd’hui adultes.

1/ Même si vous étiez encore une ado, avez-vous eu la sensation de devenir adulte en ayant un enfant ?

Emilie, maman à 14 ans

Je suis passé de l’étape de l’enfance à l’adulte donc peu d’amis autour de moi ou plus vieilles je me suis senti grandir très vite.

Sandra maman à 16 ans

Je dirais que oui, j’ai grandi et mûri beaucoup plus vite…  J’ai voulu prendre mes propres décisions quitte à me tromper, sans pour autant ne pas écouter mon entourage mais faire mes expériences comme un  jeune parent de n’importe quel âge. Après me sentir complètement adulte non. Et encore aujourd’hui ce n’est pas le cas au vu de tout ce qui me reste à apprendre de la vie.

Fanny, maman à 16 ans

J’ai eu une jeunesse pas vraiment typique et je m’occupais énormément de mes frères et sœurs étant l’aînée d’une famille de 5 enfants. Je me sentais adulte à 16 ans, mais devenir maman m’as mis les deux pieds dans la réalité à vitesse grand V. Tout à coup on est responsable d’une autre vie. C’est ce qui m’a le plus marqué. Je devais maintenant me battre pour ce petit être, pour qu’elle ne manque de rien.

Maeva maman à 15 ans

J’avais tellement idéalisé ma grossesse. J’ai cru que j’allais être choyée par mon copain, ce qui n’a pas été le cas du tout. C’est surtout ça qui a été difficile. Se sentir humiliée, rabaissée, un désintérêt total. En revanche, j’étais tellement fière de ce baby bump, de ce petit être qui me donnait des coups. Je me sentais un peu dans ma bulle prête à pouponner. Heureusement, habitant encore chez ma mère et mon beau-père, ils ont été d’un très grand soutien. J’ai allaité ma fille uniquement au sein jusqu’à ses 6 mois. Afin que je puisse reprendre les études à la rentrée 2009, j’ai fait une 1ère ES, j’ai alterné entre le biberon et le sein le soir. Me sentir adulte, je ne sais pas. Oui car plus totalement enfant, mise à l’écart et jugée par certains et pas totalement adulte car besoin des conseils, d’être épaulée. Quasiment 10 ans plus tard, je peux vous dire que cela a changé ma vie. J’ai acquis énormément de maturité. Je ne pense pas uniquement à moi.

2/ Vos parents vous ont-ils soutenue ? Vous ont-ils aidée à élever votre bébé ?

Emilie, maman à 14 ans

Mes parents ont eu du mal à l’accepter, normal vu l’âge, mais ils m’ont soutenue, vraiment. J’ai vécu chez ma mère et le week-end chez mes beaux-parents mais je ne voulais pas que ce soient eux qui élèvent ma fille.

Sandra maman à 16 ans

Ma maman a toujours été là,  et a toujours voulu faire au mieux.. Je me suis fâchée un petit peu parce que je trouvais que par moment elle prenait trop de place, en sachant qu’on vivait chez elle.  Pour mon père il était à l’étranger, il n’a pas accepté la nouvelle dans un premier temps, maintenant ça va mieux…

Fanny, maman à 16 ans

Mes parents ne m’ont pas vraiment soutenue ni aidée dans son éducation, j’ai vite dû me débrouiller seule. Ma mère m’as mise à la porte car je ne voulais pas avorter. J’ai un peu vécue dans la rue, et puis l’aide sociale m’a aidée à l’époque à trouver un logement avec le papa de la petite.

Maeva maman à 15 ans

A l’annonce de ma grossesse, ma mère ne savait plus où donner de la tête. Moi, sa fille unique, belle brillante et destinée à de longues études, comment avais-je pu ??? Mais l’important pour elle, était d’accueillir sa petite fille dans les meilleures conditions qui soient. Donc rapidement, telle une magicienne, ma mère a proposé un véritable nid douillet à ma petite, une chambre savamment décorée…  Pour mon beau-père, passés les pleurs, il est devenu gaga de sa petite-fille. Il a été une véritable figure paternelle pour ma fille. Quand j’allais au lycée et que ma mère travaillait, il s’en occupait de manière exemplaire. Quant à mon père, nous avons pendant quelques temps coupé les ponts. Je lui ai annoncé la naissance de sa propre petite-fille par un simple texto.

3/ Qu’en a dit le papa ? A-t-il reconnu l’enfant ?

Emilie, maman à 14 ans

Son papa et moi avons assumé tous les deux. On ne sortait pas les premières années mais nous étions très heureux. Le papa l’a reconnu bien sûr et assumait le côté financier. On a eu des aides par la Caf qui paye une partie de la nourrisse et une partie des besoins d’un enfant.

Le papa a toujours été présent… ! Il reconnu l’enfant.  On a vécu 8 ans ensemble mais nous nous sommes séparés… ! (Sandra maman à 16 ans)

Fanny, maman à 16 ans

Il a reconnu ma fille mais ne s’en ai jamais vraiment occupée. Nous nous sommes séparés lorsqu’elle a eu 1 an, et sa présence dans la vie de ma fille depuis a été assez aléatoire.

Maeva maman à 15 ans

J’ai rencontré le père de ma fille au collège, en 3ème: un véritable coup de foudre, vous savez celui qui arrive sans vous prévenir, vous retourne sens dessus dessous et vous rend aveugle. Un amour incomparable.  A l’époque, ça ne lui a fait ni chaud ni froid l’annonce de ma grossesse. J’avais placé tellement d’espoir en lui. Porter son enfant, moi qui le vénérais, c’était quelque chose qui relevait de l’extraordinaire. Éperdument amoureuse, ça a été ma plus profonde blessure, giflée enceinte, insultée. J’ai tenu bon pendant 10 ans car je voulais créer cette complicité entre ma fille et son père, même si cette relation était vouée à l’échec dès le départ. Nous n’étions pas sur la même longueur d’ondes. J’ai toujours refusé d’emménager avec lui, jusqu’au jour où ma mère est décédée d’une leucémie en 2013. J’ai été déstabilisée, moi qui partageais ce rôle, avais-je les épaules pour assumer totalement cette responsabilité à 21 ans et les doutes ont surgi, les remises en question. Par peur, j’ai accepté qu’il vienne habiter avec ma fille et moi. Je me disais, au moins ma fille a son père près d’elle, il va lui apporter cette force, il va être son moteur. Quelle erreur !!!

4/ Comment avez-vous géré financièrement ? Et scolairement ?

Emilie, maman à 14 ans

J’ai continué l’école jusqu’à 17 ans pour prendre un appartement avec le papa et pour travailler alors j’ai cumulé des petits emplois et le papa avait 18 ans à ce moment-là et a quitté l’école pour travailler aussi. J’ai repris mes études à 23 ans pour être esthéticienne aujourd’hui. 

Sandra maman à 16 ans

Financièrement et scolairement : le papa a continué son cursus normal : seconde première et terminal, en même temps il était pompier volontaire ce qui a permis d’avoir une petite rentrée d’argent. Me concernant, j’ai pris des cours par correspondance pendant 3 ans et après je suis rentrée dans une école pour avoir un diplôme d’état… ! En même temps mon fils rentrait à l’école maternelle. Ce qui m’a permis de m’occuper de lui les 3 premières années. Financièrement, on avait un complément de la CAF qui nous a beaucoup aidés pendant pas mal de temps…

Fanny, maman à 16 ans

Scolairement, j’ai arrêté le lycée quand j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai donc repris mes études mais plus tard et autrement. D’abord j’ai trouvé du travail en contrat aidé, puis j’en ai profité pour faire une mise à niveau dans certaines matières pour pouvoir m’inscrire en DAEU (équivalent du BAC). L’année suivant j’ai donc obtenu ce diplôme en cours du soir tout en travaillant la journée. Pour l’aspect financier, ça a été une véritable galère ! Je me suis débrouillée comme j’ai pu ! Et j’ai accumulé des dettes que je rembourse encore aujourd’hui. Je n’avais aucun soutien ni de ma famille, ni du père de la petite. J’ai toujours géré seule cet aspect là. Je me suis ensuite inscrite à la faculté de médecine. Mais de nouveau l’aspect financier a vite bloqué mes ardeurs. J’ai donc arrêté et me suis remise dans la vie active. J’ai bien évolué professionnellement depuis. Mais j’envisage toujours de reprendre mes études. Probablement une licence à distance. 

Maeva maman à 15 ans

Financièrement, j’ai bénéficié des allocations. A 18 ans, j’ai pris mon indépendance. J’ai fait une licence d’espagnol. Ma mère m’aidait également. Ma fille n’a jamais manqué de rien. Vous savez quand on est fille-mère, les gens vous observent, vous jugent, vous le sentez. C’est pour ça, que j’ai redoublé d’efforts pour que ma fille soit bien élevée, toujours bien habillée, qu’elle soit une enfant aussi normale qu’un autre dont les parents  sont en âge de procréer. En 2013, à la mort de ma mère, les choses ont changé, je venais d’arrêter mes études. J’ai dû me jeter sur le premier travail qui s’est présenté à moi pour ne pas sombrer. Je n’avais pas le droit de sombrer ni pour ma fille ni pour ma mère qui me l’aurait interdit. Dans cette épreuve et aujourd’hui encore, ma fille a été ma bouée, même si à plusieurs reprises j’ai baissé les bras. Dans la vie, les gens sont parfois cruels, pris dans leurs occupations…ma mère pourtant avait 5 soeurs et 5 frères, seulement 2 d’entre eux se sont souciés un peu de nous mais ma fille a été mon soutien sans faille. Vous savez face à la mort, un enfant a un regard beaucoup plus juste, moins empreint d’attachement.

5/ Quels conseils donneriez-vous à une jeune maman de moins de 18 ans aujourd’hui ?

Emilie, maman à 14 ans

Mes conseils sont de ne pas baisser les bras et de ne pas s’occuper des regards des gens car c’est ce qui fait le plus mal. Un enfant c’est que du bonheur et de l’amour. Ma fille aujourd’hui a 16 ans et demi et on est fusionnelles, proches, c’est une relation mère-copine tout en respectant mon rôle de maman. Et j’ai un fils de 12 ans que j’ai eu à 19 ans et je suis très fière d’avoir deux enfants à mon jeune âge sachant que j’ai perdu le papa de mes enfants il y 8 ans d’un accident. J’ai élevé mes deux enfants seules depuis tout ce temps et ouvert mon entreprise grâce à leur force, leur amour qu’ils me donnent car c’est grâce à eux que j’en suis là aujourd’hui.

Sandra maman à 16 ans

Je peux juste dire que même si les jeunes mamans cherchent à être rassurées, toute histoire est différente. Et que la leur sera la plus belle pour elles. Que malgré le regard des gens, les difficultés ou encore toute épreuve de la vie, il ne faut pas lâcher ! Parce que c’est la vie et il y a forcément des bonnes choses aussi. Que c’est important de continuer de penser à elles, de sortir de temps en temps, pour garder une vie de femme, je trouve cela important quel que soit l’âge !  Et que rien n’est échec, que tout est expérience, ce qui permet de devenir une meilleure personne chaque jour ! 

Fanny, maman à 16 ans

Si je devais donner un conseil à une jeune maman aujourd’hui, ce serait de ne pas s’oublier. Il n’y a aucun obstacle insurmontable. Ça ne sera pas facile et parfois les enfants nous rendent dingue. Mais tout finit par s’arranger. Avec de la patience et de la persévérance.

Maeva maman à 15 ans

Si je puis me permettre, avoir un enfant en soi peut être compliqué à tous âge. En aucun cas, avoir un enfant ne vous empêchera de réussir, cela vous freinera momentanément. Oui il y aura des moments où vous serez prise de colère, de remords, l’envie d’abandonner, des regrets mais ma fille dans quelques mois fêtera ses 10 ans et c’est ma petite fierté. Et le conseil le plus précieux: choisissez bien le père !!!!!!!!!! Avoir un enfant est une véritable responsabilité, c’est un engagement à vie. Si vous vous en sentez capable, je n’ai pas à vous juger. Aujourd’hui, je parle ouvertement de sexualité avec ma fille, afin qu’elle pense davantage à elle, à ses projets, qu’elle devienne femme avant d’être mère et qu’elle s’accomplisse avant toute chose. 

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