Lettre à toi, mon père, qui m’as détruite : Une lettre poignante de Gwendoline

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Une lettre complètement bouleversante de Gwendoline qui écrit à son père décédé, qui l’a violée, prostituée et donc, anéantie. Ames sensibles, s’abstenir car l’horreur de ce qui est décrit ici nous serre les entrailles…

Lettre à toi, mon père, qui m’a détruite

Je comprend pas pourquoi tu me manques malgré tout ce que tu m’as fait. Et la façon dont tu m’as détruite. En fait, je ne sais même pas si c’est toi qui me manques. Ou si c’est juste un père. Et je pense que je le saurai jamais. Je ne saurai jamais si c’est un père présent, protecteur, saint, qui m’apprend la vie, me soutient, m’encourage, me protège. Et surtout qui m’aime, qui me manque. Ou alors si c’est toi. Toi qui es tout le contraire de ça. Toi qui m’as violée, battue, prostituée et abandonnée. Toi qui m’as fait vivre l’enfer depuis mon plus jeune âge et pendant des années.

Tout ça pour partir à mon adolescence. Je me rappelle t’avoir aimé, t’avoir aimé au-delà tout. Mais je me souviens aussi t’avoir détesté, t’avoir détesté autant que je t’ai aimé. Et pourtant Dieu seul sait à quel point je t’ai aimé. Et aujourd’hui j’en suis à me demandé si tu me manques.

Je me souviens avoir supplié mes frères pour aller te voir. Et quelques années plus tard, je me rappelle les avoir suppliés pour ne plus y aller. Je me souviens de tes mains sur mon corps, de tous ces hommes sur moi qui te payaient pour me passer dessus, de tes poings sur mon visage et du mal que ça me faisait lorsque tu ne venais pas me chercher. Mais malgré ça, je me souviens de t’avoir aimé.

Aujourd’hui j’aimerais que tu sois là où tu mérites d’être, en Enfer. Mais la seule certitude que j’ai c’est que tu es dans ta tombe. Mais ça n’enlève en rien mon mal-être. Tu vois on dit que la mort n’arrête pas l’amour. Mais elle n’arrête pas la souffrance non plus. Je pensais qu’à ta mort, je retrouverais ma liberté, je pensais que je pourrais me sentir libre à nouveau. Que tout ça ferait définitivement partie du passé. Et que je pourrais enfin commencer à vivre. Oui parce que là, je ne vis pas. Je survis.

Alors j’ai attendu ce jour, ce jour où enfin ton coeur s’arrêterait, où ta respiration cesserait. Et où je verrais ton nom dans les avis de décès. J’ai espéré ce jour là, chaque jour, pendant des années. Oui je sais, normalement, on ne souhaite pas la mort d’un de ses parents. Mais situation exceptionnelle, choix exceptionnel. Je voulais retrouver tout ce que tu m’avais pris, mon innocence, ma liberté, ma joie de vivre et mon sourire. Mais même le fait de te savoir enterré six pied sous terre n’a rien changé. Cela ne m’a pas rendu tout ça. Je ne sais pas pourquoi tu as fait tout ça. Pendant longtemps, je me suis demandé si j’en étais là cause ou s’il y avait une raison. Mais aujourd’hui je ne veux même plus savoir. Mais tu vois, je voulais que tu saches quelque chose, que tu entendes, ou encore que tu lises dans mes pensée en ce moment-même où j’écris ce texte. Que ce petit être qu’elle a mise au monde grâce à toi. Que la petite fille qui était censée être ta fille. Que cette enfant qui est « ta fille » part le lien de sang a attendu ta mort chaque seconde de sa vie pendant des années.

Oui, chaque seconde de sa vie, pendant des années. Et que ce jour où elle a vu ton nom nom dans le journal, elle a souri en criant « enfin, il est crevé« . Oui crevé, exactement comme tout ce que tu as crevé, détruit et anéanti en moi. Il y a une dernière chose que je voulais que tu saches. Ta mort ne m’a pas accordé ma délivrance ni rendu ma liberté. Peu de gens me connaissent réellement. Mais ils pourront tous te dire que suis une battante. Et que même sans l’aide de ta mort, j’arriverai à me libérer de toi. J’arriverai à vivre sans que tu me fasses encore du mal. Et je retrouverai tout ce que tu m’a enlevé. Et ce jour-là, je pourrai enfin dire « Ça y est, cette fois, c’est fini« . On a le même sang mais c’est pas pour autant que je t’aimerai…

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