D’abord t’es pas ma mère

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait dire à ceux qu'on aime. Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la plus belle des lettres:

Quand mon enfant a une belle-mère : « D’abord, t’es pas ma mère ! »

Un nouveau Texte de Pey.

Quand j’étais petite fille, je ne portais pas le même nom de famille que mes parents, que mes frères ou sœurs. J’étais différente des autres, j’avais une « belle mère » !

Aujourd’hui, c’est chose courante d’avoir un nom de famille différent. Réalité inversée, ce n’est pas dit « normal » si tes parents ne sont pas séparés. Preuve de la belle évolution du 21è siècle où tu es en couple sur Facebook sans même t’être jamais rencontré, où d’un clic tu peux divorcer.

La tendance du moment étant à la « Slowlife », ne devrait-on pas axer ce mouvement sur la « Slowlove » ou l’art de faire durer son couple ! Parenthèse fermée, constat qu’on se quitte aussi vite que l’on a pu se rencontrer.

Et les enfants ?

Et les enfants dans tout ce mélodrame ? Petites choses fragiles, fruit de l’amour aussi vif fût-il ! Ils subissent trop souvent cette guerre que l’on se mène entre « ex », pris à partie pour régler nos différends sans même en être conscients. Et quand la « Belle-mère » s’ajoute à l’équation, on en devient limite intransigeant.

« D’abord, t’es pas ma mère ! » Non je ne suis pas ta mère, et je n’aurais jamais la prétention de l’être, que je sois moi-même Maman ou non. Je suis « le nouvel amour de l’autre ». C’est là que tout commence.

Quand l’autre reconstruit sa vie, quand tu dois accepter qu’une tierce personne rentre dans l’équation, et qui plus est dans la vie de ton enfant. Il est même probable qu’il ou elle y prendra une place dans son petit cœur d’enfant. Cette idée paraît inacceptable aux yeux de l’autre, car il est l’unique, et ne veut surtout pas partager cet amour. Et c’est là que commence la guerre des « ex », la jalousie envers cette tierce personne.

Chercher à l’atteindre à travers sa progéniture ! Sauf que lui, ce petit bout, n’a jamais demandé à ce que ses parents se quittent, ni à ce qu’ils reconstruisent leur vie. Lui il est là, on le balade en garde alternée, un week-end sur deux, une semaine sur deux, ou encore… selon l’aménagement qu’on lui a imposé. On lui a demandé ou non de choisir entre ses deux parents. Et on lui impose en prime de ne pas avoir ce droit d’apprécier cette nouvelle personne. « Elle n’est pas Maman, elle n’a pas le droit de s’appeler Belle Maman, car Maman c’est réservé à Maman. Ce n’est que X ! » Et s’ensuit maintes remarques, reproches, interdictions, questionnements dès qu’il réintègre le domicile de l’un, de l’autre. Tant et si bien que lui-même ne sait plus s’il doit l’apprécier, la détester. A-t-il ce droit au final d’aimer ? De vivre pleinement avec son cœur d’enfant les émotions qu’il ressent ? Sans perdre l’amour de son père, de sa mère, sans le blesser par son innocence, par sa naïveté ? Il n’a rien demandé et pourtant on lui impose tout. Il n’a pas le loisir de continuer à vivre, à grandir comme si ses parents ne s’étaient jamais quittés. Quand bien même Belle-mère ou Beau-père il y a ou pas, il reste au centre de leur attention sans y être complètement épanoui à trop vouloir le responsabiliser tout de suite ou encore le culpabiliser.

Penser à préserver son enfant

Bien évidemment il est dur de partager cet être cher, celui qu’on a tant désiré, qu’on a porté durant 9 mois, qu’on a mis au monde, qu’on a choyé et qu’on continuera à faire passer bien avant soi-même… mais dans les débuts de nos ruptures, avons-nous vraiment pensé à le préserver ? Ce petit-être fragile a trop vouloir le protéger ne l’avons-nous pas empêché de s’épanouir ? Quitte à ce que ses mots d’enfant nous blessent ? Témoin de nos divergences, de nos disputes, de nos faiblesses, son impuissance face à notre tristesse. Lui aussi cherche la bonne mesure à avoir entre tous ces adultes, l’attitude à adopter pour ne pas les contrarier, pour ne pas avoir ce sentiment d’être responsable de ce chaos. Que l’autre parent se comporte en adulte ou non, il ne doit pas faire l’objet de cette irresponsabilité, de ce manque de maturité. Il n’est pas responsable du comportement de ses parents.

Parce que n’oublions pas qu’à s’être aimés trop vite, ou bien séparés trop tôt, il fut le fruit de notre amour, et aura ou n’aura pas le loisir de se souvenir de ses parents ensemble, de cette famille unie ou désunie. Mais que ces premiers pas dans ce monde d’adulte lui serviront de fondation pour construire sa famille de demain. Indiquons-lui la bonne direction, guidons-le vers l’acceptation de l’autre, la possibilité de trouver l’équilibre d’une vie sereine, ensemble ou séparé.

Et ne mettons pas trop à mal la « Belle-mère » car pour avoir pu vivre cette expérience, autant à travers les yeux de l’enfant de parents séparés, ou bien encore celle de l’adulte de la famille recomposée, tout autant que celle de Belle-mère qu’on peut vite évincer, tu sais très bien que tu ne remplaceras jamais sa propre mère, et que bien vite quand tu sortiras de sa vie, il finira par t’oublier comme si ta présence n’avait jamais existé. Tout autant que ma Belle-mère n’a jamais pris cette place de Maman dans mon petit cœur d’enfant. Parce que « D’abord, t’es pas ma mère ! »

Pey

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