Beloved de Toni Morrison : Un classique de la littérature qui remue les tripes

Ma meilleure amie ayant fait un mémoire sur le roman « Beloved » de Toni Morrison, et ce roman étant un classique, j’ai eu très envie de le lire. Et je ne fus pas du tout déçue, au contraire ! Un roman poignant qui traite de l’infanticide dans un contexte d’esclavage. Un roman qui vous plonge dans un passé qui n’est pas si lointain que ça…

Résumé de Beloved de Toni Morrison :

Inspiré d’un fait divers survenu en 1856, Beloved exhume l’horreur et la folie d’un passé douloureux. Sethe est une ancienne esclave qui, au nom de l’amour et de la liberté, a tué l’enfant qu’elle chérissait pour ne pas la voir vivre l’expérience avilissante de la servitude. Quelques années plus tard, le fantôme de Beloved, la petite fille disparue, revient douloureusement hanter sa mère coupable.

Loin de tous les clichés, Toni Morrison ranime la mémoire et transcende la douleur des opprimés. Prix Pulitzer en 1988, Beloved est un grand roman violent et bouleversant. 

L’auteure : Toni Morrison

Toni Morrison (de son vrai nom Chloe Anthony Wofford), née en  1931est une romancière, professeure de littérature et éditrice américaine, lauréate du Prix Pulitzer en 1988, et du prix Nobel de littérature en 1993. Elle est à ce jour la huitième femme et le seul auteur afro-américain à avoir reçu cette distinction.

C’est le roman Beloved, dont l’édition française remonte à 1989, qui a fait connaître Toni Morrison en France. (Source : Wikipedia)

Mon avis

Beloved est un roman brutal, extrêmement bien écrit avec un style précis qui alterne entre métaphores et langage parlé.

L’histoire est basée sur un fait réel. Sethe, une ancienne esclave, préfère tuer ses enfants plutôt que de les voir devenir esclave à son tour :  « Je lui expliquerai, même si c’est superflu. Pourquoi je l’ai fait. Que si je ne l’avais pas tuée, elle serait morte et que je ne l’aurais pas supporté. »

Ce geste monstrueux choque le lecteur mais aussi le voisinage. Mais est-ce le fruit de la folie ou d’un amour sans limite ?

L’enfant tué, Beloved, hante la maison (le 124) dans laquelle Sethe vit avec son autre fille, Denver. Ses deux garçons sont partis à l’âge de 13 ans sans se retourner. Et Baby Suggs, la grand-mère paternelle est décédée. Sethe et Denver vivent donc recluses, toutes les deux dans le 124 avec le fantôme de Beloved. Jusqu’au jour où Paul D, un ancien esclave de la plantation (le Bon Abri) d’où Sethe à fui, vient changer cette routine monotone. Quelques jours plus tard, une jeune femme nommée Beloved survient de nulle part. Le fantôme a pris vie et revient dans le 124 en chair et en os.

Les personnages sont non seulement hantés par le fantôme de la petite fille mais aussi par leur passé, si douloureux qu’il paraît indicible. Le roman est d’une grande violence notamment lors de l’évocation des souvenirs de l’esclavage. Chaque fois que Sethe ou Paul D se rappellent des traitements infligés pendant leur vie d’esclave, le ventre se tort.

C’est un roman complexe. Si j’ai véritablement apprécié le style, je sais aussi qu’il pourra en rebuter d’autres. Mais je vous le conseille vivement !

Quelques extrais de Beloved de Toni Morrison

« – Dis-moi voir. Dis-moi juste une chose. Jusqu’à quel point un nègre est-il censé tout accepter? Dis-moi. Jusqu’à quel point?

– Jusqu’à ce qu’il puisse plus. Jusqu’à ce qu’il puisse vraiment plus. »

***

« Alors, elle versait des larmes sur sa propre personne. Maintenant, elle pleure parce qu’elle n’est plus personne »

***

« Que tout Blanc avait le droit de se saisir de toute votre personne pour un oui ou pour un non. Pas seulement pour vous faire travailler, vous tuer ou vous mutiler, mais pour vous salir. Vous salir si gravement qu’il vous serait à jamais impossible de vous aimer. Vous salir si profondément que vous en oubliiez qui vous étiez et ne pouviez même plus vous en souvenir. Et qu’alors même qu’elle, Sethe, et d’autres étaient passés par là et y avaient survécu, jamais elle n’aurait pu permettre que cela arrive aux siens. Le meilleur d’elle, c’étaient ses enfants. Les Blancs pouvaient bien la salir, elle, mais pas ce qu’elle avait de meilleur, ce qu’elle avait de beau, de magique -la partie d’elle qui était propre. »

***

« Tant qu’un nègre a des jambes, il a intérêt à s’en servir. Qu’il reste assis trop longtemps et quelqu’un trouvera un moyen de les ligoter. »

***

 Il était devenu fou pour ne pas perdre l’esprit. »

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